Good Morning Baltimore
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 what it takes to become someone again || Stella

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Ernest Hemingway
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MessageSujet: what it takes to become someone again || Stella   what it takes to become someone again || Stella EmptyDim 19 Juil - 17:58


    J'ai besoin d'un grand café noir . Maintenant, tout de suite. Je suffoque . Mes pas se font pressés, la seule chose qui m'empêche de courir, c'est mon profond désir de passer inaperçu. Je slalome entre les passants, sans trop y faire attention. Comme tout le monde, je baisse la tête, je regarde mes pieds. C'est devenu une habitude au fil du temps. Quand j'étais petit, je regardais le ciel , les toîts et les étoiles, maintenant je fixes les trottoirs. De temps en temps , j'oses encore devisager les passants. Je sais que c'est stupide et pretentieux, mais j'espère encore retrouver ma soeur ici. A Baltimore. Alors que cela fait plus de dix ans que je ne l'ais pas vue. Pourtant, je suis bien placé pour savoir que les miracles n'arrivent que dans les livres ...
    Une fois a l'interieur de l'OWC, je me sens déjà un peu mieux. J'ai écris quelque chose à propos de cette sensation. Avant, on noyait ses malheurs dans l'alcool , aujourd'hui on les dilue dans le café. On reconnait d'ailleurs facilement les gens qui se contraignent a boire du café au fait qu'il le noient dans le lait et le sirotent par petite gorgées. Ces personnes là m'inspirent du mepris et un peu de pitié, aussi. Je suppose que c'est pareil dans l'autre sens.
    Le serveur me reconnais aussitôt. Je le connais vaguement . Dans un café, il a deux types de personnes. Ceux qui appartiennent à la grande famille des habitués, et les autres. Je fais partis des premiers. J'ai beau n'avoir jamais parlé que pour commander, c'est comme ça . J'en suis au point que je n'ais même plus a parler, on me sert mon café noir sans que j'ai a faire quoi que ce soit. De plus, ma notoriété y joue aussi un peu son rôle.
    Je m'installe , balaye la salle du regard et me plonges dans mes pensées. Quelques étudiants en littérature me devisagent, hesitant vaguement a m'aborder. Je sais deja qu'ils ne le feront pas. Il ne le feront, pour la même raison qui fait que les gens normaux doivent demander leur café . A cause des clivages, discrets et omnipresents dans la vie de tout un chacun. Les clans, la division, voila comment les gens s'épanouissent désormais. En étant pour une equipe de foot ou une autre, pour les republicains ou les democrates, pour les whites wolves ou les lonely lions.
    Le journaliste qui s'est occupé de m'interviewer ce matin n'as pas manqué de me poser la traditionnelle question . WW ou LL ? C'est pour ça que cette obsession des clans m'apparait mieux ce matin. Tout au long de l'entretien, j'ai bien remarqué son procédé. Il me rangeait dans des cases, de plus en plus petites au furs et a mesure. Sauf que bien sur, je n'entres pas dans des cases. Je ne joue pas le jeu. Ce qui a fait que j'ai passé trois heures a batailler avec une grosse pointure du journalisme. Je penses que c'est moi qui ai gagné.
    Le café me brûle la langue, parce que comme d'habitude je n'ais pas pu attendre pour le boire. La serveuse me ressert presque dans la seconde. C'est une grande blonde squelettique. L'autre serveur la mates furieusement. Je les observes, amusé. Il vas faire tomber le café sur elle . Le coup classique, l'evenement qui a lieu dans tout les mauvais romans. " Mademoiselle, je suis confuse ..." Tout pour qu'il ne renverse pas le mien. Je ne suis pas d'humeur a recevoir toutes les confuses d'un serveur.
    Je suis aigris. C'est terrible de constater que c'est a ce point là, mais c'est la réalité. Je les regardes tous comme si j'étais au dessus d'eux, alors qu'en vérité il me dominent tous. Je suis le seul ici a être incapable d'aprécier son café. Parce que je suis ailleurs. Sur planète Ernest, la ou il n'existe plus aucune blonde et ou personne n'est orphelin parce que la famille est une notion inexistante. On me ramène deux café , preuve qu'on me connait un peu trop ici , et je m'evades . Dans mon petit paradis.
    L'escapade ne dure pas longtemps. Une personne me rappelle à la réalité. Soudain, j'ai une grande envie de rester sur la planète terre . Juste pour savoir ce qui vas se passer, la dans l'instant. Elle ne peut ne pas m'avoir vu. D'ailleurs , elle vient s'asseoir a côté de moi.
    « Bonjour . »
    Il ne faut pas trop m'en demander non plus.


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MessageSujet: Re: what it takes to become someone again || Stella   what it takes to become someone again || Stella EmptyDim 19 Juil - 19:01

    Baltimore est une grande ville. Stella s'en rendait compte à chaque fois qu'elle déambulait dans ses rues. Au fil des années, elle avait appris à ne plus s'y perdre, avait trouvé ses repères, mais se souvenait encore parfaitement de la première fois où elle était allée dans ses rues, où elle s'était perdue, en pleine nuit, dans ce quartier résidentiel, sous la pluie, avec comme seules compagnies son vieux lecteur mp3 et son gros sac de voyage qu'elle avait rempli à la va-vite avant de fuir la capitale française de tout urgence. L'urgence. Voilà un mot qui définissait bien ce qu'elle avait vécu cette nuit-là. Ce besoin d'aller voir ailleurs, prendre une grande goulée d'air frais, regarder vers l'avenir en évitant de se retourner sur son passé. Prendre le premier avion disponible, quitter sa vie. Fuir. Un acte dont elle n'était que peu fière, il fallait bien l'avouer. Car c'était la réaction d'une lâche qu'elle avait eu ce jour-là. A présent elle avait recommencé sa vie ici, loin de tous ses anciens amis, et surtout loin de toute famille. Ah, la famille. Qu'était-ce qu'une famille ? Et comment reconnaissait-on une famille heureuse ? Etait-ce ces familles que l'on voit rire aux éclats devant le sapin un soir de Noël ?

    A vrai dire, Stella ne le savait pas. Ou ne le savait plus. Tout cela n'avait plus aucun sens. Maintenant, sa seule famille, elle la refoulait. Sa mère. Cette alcoolique sans laquelle elle ne se serait pas faite violée, et n'aurait pas fui Paris. Cette femme qui n'en était plus une que pour collectionner les aventures sans chercher plus loin. Sans regarder ni préter la moindre attention à sa fille qui pourtant en avait alors bien besoin. Souvent, Stella se demandait si sa génitrice - voilà le mot exact, car "mère" serait bien prétencieux pour une femme qui s'était à peine occupé d'elle - avait changé. Si elle se demandait où était l'étudiante, cette jeune fille renfermée qui était peu à peu devenue une jeune femme. Mais toujours renfermée. Du moins mystérieuse. Comment s'ouvrir aux gens et au monde lorsqu'ils nous effraient ? Stella tentait tant bien que mal d'y parvenir, elle s'était fait quelques amis, et vivait à travers la musique. Mais c'était bien tout. Au fond, elle savait qu'elle avait un passé qui l'encombrait plus qu'elle ne voulait l'accepter.

    Ses pensées tourbillonnaient alors que la jeune femme marchait dans la rue, regardant au hasard quelques vitrines, observant les gens, se demandant ce que cachaient leurs sourires factices. Stella tournait la tête, le faible vent faisant voleter ses cheveux qui avaient échappés à l'élastique qui les nouait sur sa nuque. Ses pas étaient monotones, ne cherchaient aucune destination particulière. L'étudiante avait fait l'effort de sortir de son appartement après un n-ième dispute avec Aubrey. Elle s'y était habituée ... le nombre de fois où elle était sortie, ne supportant plus les simples mots de son amie ! Les rues, avec le temps, étaient devenues comme des amies, protectrices mais aussi pleines de vie. Ses écouteurs sur les oreilles, elle vivait la vie des gens sur fond sonore. La musique donnait une certaine signification à ce qui se déroulait sous ses yeux. La guitare. Une voix. Une ambiance. "I was perched outside in the pouring rain, trying to make myself a sail, then I'll float to you my darlin'". Elle repensa à la nuit de son arrivée à Baltimore. La pluie battante, la rencontre avec la belle Aubrey. "I'm a heartless man at worst, babe, and a helpless one at best".

    Après un nombre indéfini de minutes écoulées à déambuler dans les rues de la ville, écouteurs aux oreilles, Stella se retrouva à Camen Yards. Elle s'arrêta devant le One World Coffee, regarda la porte quelques instants, puis enleva ses écouteurs avant de rentrer dans le bar. Elle se souvenait être déja venue ici, mais elle ne se souvenait même plus avec qui. Elle était peut-être venue seule ? Elle se dirigea lentement vers le bar, observant plus ou moins discrètement son environnement, et commanda un moka qui lui fut servi assez vite. Elle se retourna et sa respiration se stoppa un instant. Elle le reconnut instantanément. Ernest Hemingway. Ce brillant écrivain, avec qui elle avait toujours eu plaisir à parler. Sa présence se révélait toujours réconfortante. La question ne se posa même pas. Elle se dirigea vers lui, et s'assit à ses côtés, posant sa veste et son sac sur sa chaise, abordant un des petits sourires faibles mais rempli de générosité dont elle avait le secret.

      "Bonjour"


    Elle ne lui répondit que par son sourire - la commnication était souvent, voir toujours, difficile avec Stella. Puis, consciente qu'elle ne pouvait pas venir pour ne rien dire, elle lui sortit, avec un regard amusé :

      "C'est quoi votre but, en enchainant tous ces cafés ?"


    Stella regretta sa remarque déplacée et idiote, mais ne put s'empêcher de remarquer qu'elle avait fait un effort pour engager la conversation qu'elle n'aurait surement pas fait avec d'autres personnes. Rien que le fait de venir s'assoir à côté du maitre de conférence l'amenait à penser qu'elle ne le voyait pas juste comme ... un maitre de conférence. Elle chassa ses idées de son esprit et commença à boire son moka.
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MessageSujet: Re: what it takes to become someone again || Stella   what it takes to become someone again || Stella EmptyDim 19 Juil - 23:27


    La question de Stella était pour le moins pertinente . Quel était mon but ? Aucune idée. J'étais l'exemple parfait du type qui avançait dans la vie sans vraiment savoir ou il allait. Je n'ai pas d'objectif, j'ai fait tout ce que j'avais envie de faire. J'ai reussi dans mon travail, j'ai une carrière impressionnante pour quelqu'un de mon âge. J'ai renoncé a aimer quelqu'un, j'ai experiementé le divorce, il ne me reste que le veritable amour a trouver, et ça ne m'interresse pas vraiment . J'en suis a un point ou je n'ai pas d'autre solution d'enchainer les differentes actions dans ma vie sans aucune logique. J'ai accepté de donner une interview parce qu'au moment precis ou on me l'a proposé j'étais dans de bonne dispositions. C'est ma manière de fonctionner, au hasard. Je ne calcule pas , j'agis. C'est beaucoup plus interressant. Sauf qu'avec Stella, je réfléchis un peu à ce que je vais dire. Je lui repond doucement, avec un sourire timide , le regard plongé dans la tasse que je n'ais pas encore vidée.

    « Oublier que je viens de passer trois heures dans un autre café des quartiers chic sans rien consommer a me faire interviewer par un journaliste qui vas me descendre en flamme parce que je ne lui ais pas fournis suffisament de matière . Enfin ... je pourrais retourner la question. Quel étais ton but , en me demandant le mien ? »

    J'ai dis ça d'un ton posé, pour contrebalancer l'agressivité des paroles. D'ordinaire, je n'aurais pas eu le cran de dire ce que je viens de declarer calmement. Je me demandes si c'est Stella qui me fait cet effet , ou le café . J'ai l'impression de voir les chose beaucoup plus nettement. Je sais que c'est l'effet de la caféine. Néanmoins, ça ne devrait pas me rendre aussi téméraire. C'est peut-être aussi la réaction a une inertie neuronale qui n'as que trop duré. Ce journaliste m'as litteralement endormis , et maintenant c'est normal que je me réveille. Ou peut-être que de l'aigreur , je navigues tranquillement pour rejoindre la folie . Je clignes des paupières et me reconcentre. J'ai de plus en plus de petits moments comme ça , ou je me perds dans mes pensées.
    J'ai toujours eu des moments d'absence quand quelqu'un me parlait. On me dit quelque chose et je l'oculte. Conscient de mon travers, j'ai besoin de me raccrocher au branches dans n'importe quelle conversation. Depuis que j'ai rejoins le "milieu" du roman a succès, c'est devenu un travers omnipresent et genant. Particulièrement pendant les conférences. C'est terrible, de soudain s'arreter de parler , alors que les regards sont fixés sur vous et que tout le monde s'attend a ce que vous fassiez une reponse intelligente et spirituelle a une question posé et qu'a la place, vous restez a devisager la blonde du premier rang. Je parle de vécu. Parfois aussi , j'ai d'excellente surprise lors des conférences , mais c'est une autre histoire.
    Je meurs d'envie de rajouter un sucre a ce café noir et de le siroter a petites gorgées. Dans mon fonctionnement d'homme en roue libre, je devrais aller en chercher un. Etrangement, je ne le fais pas . Je me contrains a prendre une longue gorgée de café brulant, en continuant de regarder mon interlocutrice . Le regard par dessus la tasse, c'est un classique dans mes romans. Dans les Lucioles, l'heroïne se retrouve dans une salle ou elle est la seule femme , et tout les hommes la devisagent par dessus la tasse. C'est un geste sans signification, sans effet, et pourtant ça la met extremement mal a l'aise. Je repose le café le plus vite possible. Je ne suis pas dans un de mes bouquins, ce geste ne peut pas s'effacer. Je devrais essayer de perdre certaines mauvaises habitudes qui m'ont taillé une reputation d'intellectuel hautain et moqueur. Bien que ce soit trop tard, puisque ce qui vas paraitre demain ne vas pas être tendre . Enfin, c'est la vie...
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MessageSujet: Re: what it takes to become someone again || Stella   what it takes to become someone again || Stella EmptyLun 20 Juil - 13:53

    La jeune femme but une autre gorgée de son moka, osant à peine regarder son interlocuteur, peut-être trop renfermée dans son propre esprit ou peut-être trop intriguée par l'écrivain. Elle ne se posa même pas à la question à ce propos. Son esprit évitait à présent plus ou moins volontairement les questions énigmatiques et dont la présence n'était pas souhaitée par la musicienne. Elle contournait les problèmes. Les fuyait. Mais il en avait toujours été ainsi, n'est-ce pas . Stella était une lâche, et le prouvait chaque jour qui passait davantage. Et ce problème là faisait partie de ceux qu'elle fuyait coûte que coûte. Un cercle vicieux.

    La blonde releva finalement la tête, observant les clients et les serveurs qui s'afferaient à satisfaire leurs demandes. Cet endroit était plutot fréquenté par des jeunes personnes - elle ne remarqua aucun client qui semblait dépasser les quarante ans - et laissait paraitre une certaine chaleur, autant par sa décoration intérieure que par les odeurs qui émanaient du bar. Elle remarqua deux serveurs qui semblaient plus ou moins jouer au chat et à la souris, et se sentant autant gênée que prise de pitié à les regarder ainsi, elle détourna le regard, qui se perdit dans le vide. Elle venait d'avoir affaire à une scène de jalousie en direct. Ou plus ou moins. Disons qu'elle ne cherchait même plus à comprendre ce genre de relation. Pour elle, tout ça n'avait plus aucun sens. Et les voir papillonner, jouer au jeu du "je t'aime moi non plus" lui donnait envie de se lever d'un bond et de les enfermer ensemble dans une pièce. Comme ça elle aurait la paix et ils parviendraient à leur fin. Enfin, surtout le serveur. Mais qu'ils arrêteraient de se donner en spectacle! Voir ce genre de chose superflue se dérouler devant ses yeux avait toujours le don de la mettre hors d'elle. Peut-être était-elle jalouse, mais là encore elle évitait de se poser ce genre de question. Et évidemment, elle ne montrait rien de son énervement. Ils étaient normaux. Stella était blasée par la vie avant même d'avoir véritablement commencé la sienne.

      " Oublier que je viens de passer trois heures dans un autre café des quartiers chic sans rien consommer a me faire interviewer par un journaliste qui vas me descendre en flamme parce que je ne lui ais pas fournis suffisament de matière . Enfin ... je pourrais retourner la question. Quel étais ton but , en me demandant le mien ? "


    La jeune femme leva à nouveau les yeux vers l'auteur. On aurait dit qu'il se défoulait, qu'il sortait quelque chose qu'il avait envie de sortir pour se sentir. Blasé par les journalistes. Il n'avait pas l'air de les aimer. Et Stella ne pouvait pas le lui reprocher, elle les haïssait aussi en grande partie, pour cette façon dédaigneuse qu'ils avaient de la descendre à chaque fois qu'ils avaient la bonté extrême de se pointer à un de ses petits concerts de débutante. Aucun doute, elle ne les portait pas dans son coeur. Mais elle ne s'était jamais faite interviewée, et à entendre Ernest, elle n'était pas pressée de l'être.

      " De la matière ... Pour ce journaliste, faire la promo d'un livre revient à raconter ... votre vie de A à Z ? J'ose considérer qu'il en a pas besoin, c'est pas franchement son rôle d'écrire votre biographie ... "


    Elle avait hésité avant de le vouvoyer. Elle ne savait toujours pas comment lui parler, à vrai dire. C'était un auteur reconnu, et ils ne se connaissaient que par hasard. Elle n'avait jamais lu de livres de lui avant de le connaitre, elle n'avait jamais porter d'attention particulière aux bruits qui couraient sur lui. Et maintenant, ils se voyaient. Pouvait-elle le qualifier d'ami ? Elle l'espérait. Elle espérait beaucoup à vrai dire. C'était étrange, cette sensation d'espérer encore quelque chose d'un homme. Et avec tout ça, devait-elle le vouvoyer comme l'auteur brillant qu'il était ? Ou le tutoyer comme l'ami qu'il était susceptible d'être ?

      " Mon but ? Je sais pas " Elle posa un instant de silence, se reconcentra sur sa tasse, et ajouta avec un faible sourire gêné " Peut-être ne pas débarquer sans ne rien avoir à vous dire, ç'aurait été totalement idiot "


    Puis elle but quelques gorgées de son breuvage avant de repousser une mèche de cheveux qui l'empêchait de fixer le regard d'Ernest. Son regard en disait souvent bien plus que ses paroles, et pour ça, elle se plaisait à regarder ses yeux. Mais elle se sentit vite gênée, comme si elle violait une intimité de l'auteur, et reposa son regard ... dans le vague.
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MessageSujet: Re: what it takes to become someone again || Stella   what it takes to become someone again || Stella EmptyLun 20 Juil - 15:44


    Je reflechissais a ce que j'allais répondre . A une remarque aussi pertinente, je ne pouvais pas simplement balancer la première réponse qui me venait à l'esprit. Bien que ça aurait pu généré une situation interessante ... néanmoins, avec Stella, la conversation se pimentait toute seule. Cette jeune étudiante avait l'air d'être beaucoup plus lucide que certain vieux écrivains . Je ne sais comment, mais elle avait dit exactement ce que j'avais d'entendre. La vérité . Une personne normale , si il en existe une sur terre , m'aurait fait un sermon en me disant que le journaliste se contentait de faire son boulot . Ce qui en passant, aurait été totalement faux, puisque que j'ai bien vu que les fiches qui lui servaient de memento avaient été préparé par quelqu'un d'autre, probablement par une petite stagiaire dévouée a son travail.
    « Non, mais ce que cherche un journaliste quand il parle avec quelqu'un de relativement célèbre ou influent, c'est le scoop. Je suis ce qu'ils appelent dans le milieu une page vierge . Les gens savent le strict minimum sur moi, c'est à dire mon prénom et mon nom. Le but de n'importe quel personne dans le médias quand il rencontre une page vierge, c'est d'arrivé subtilment à lui faire lâcher la moindre information , le moindre petit détail. C'est souvent des broutilles, mais c'est comme ça qu'ils remontent jusqu'aux informations croustillantes, aux scoops. C'est dur de rester un page vierge , parce qu'on s'acharne sur vous bien plus que sur les autres ... »
    J'avais a peine finis ma tirade sur mes relations conflictuelles avec les médias qu'un bruit de tasse cassée se fit entendre. Contre toutes attentes, c'était la serveuse qui venait de fracasser l'objet . Elle et son jeune prétendant venait de se fâcher, et pourtant je savais déjà que demain, je les reverrais attachés l'un a l'autre comme si ils formaient le couple idéal. Puis, dans quelques mois, ils se sépareraient, et la serveuse quitterait son boulot . Elle irait se saouler et pleurer sur son sort, et à la sortie, un gentil garçon ramassera son sac et la consolerait. Dans quelques années, elle se marierait avec le meilleur amis de ce fameux gentil garçon. Puis, tragiquement , il divorçeront. Comme tout le monde, elle ratera sa vie . C'était pathetique et pourtant inévitable. Le futur des gens normaux, je peux le lire sur leur front. Il ne font jamais rien pour que leur vie devienne exceptionnelle, ils se fondent dans le moule. J'ai presque pitié d'eux. Personne ici n'est imprevisible , étonnant, surprenant, ou même juste intéressant. Personne sauf ...

    Stella était la seule ici a rester un mystère. Normalement, je me mefie des mystère, car quand on finit par découvrir ce qui ce cache derrière, la personne perd tout son charme. La vérité est souvent decevante . Mais pour une fois, j'avais envie de percer le mystère et j'étais convaincue que ça en valait la peine.
    « Hum. Tu peux arrêter de me vouvoyer ? Je sais que tu dois avoir l'habitude avec tes professeurs , mais ... »
    ... mais ça me donne l'impression d'être un monument de la littérature, et même si j'en suis surement un, c'est gênant. Je n'aime pas qu'on me vouvoye alors que , premièrement, je n'ai que vingt-six ans , deuxièmement, ça me donne l'impression qu'on me deteste , et enfin troisièmement, je tutoie tout le monde . Le journaliste vereux, ma mère, les policiers, mes ennemis, mes amis , le type qui a reçu le Nobel de physique ... C'est terriblement malpoli et ça me vas parfaitement.

    Soudain, la jeune femme se retrouva a me fixer. Dans les yeux, evidemment . Calmement, je la laissais faire. Je savais qu'a cet instant précis elle pouvait lire en moi. Mes meilleurs amis se servait de ça pour savoir quand je mentais. C'était quelque chose qui ne me dérangeait plus. En fait, c'était elle qui paraissait mal à l'aise. Qu'avait-elle vu ? Je n'avais pas le sentiment d'éprouver quelque chose de mal. Au pire, elle a du remarquer combien j'étais ailleurs ... mais je suis toujours ailleurs. Pour dissiper la gêne , je baissais la tête pour capter a nouveau son regard.
    « J'ai l'habitude qu'on me regarde dans les yeux. »

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MessageSujet: Re: what it takes to become someone again || Stella   what it takes to become someone again || Stella EmptyLun 20 Juil - 16:52

    Stella écouta attentivement les paroles de l'auteur, assimilant ce qu'il disait, observant les gestes de son visage, les lueurs qui passaient dans son regard ainsi que les boucles qui tombaient négligemment sur son front. L'ensemble de son visage, ses rides naissantes comme ses lèvres fines, tout respirait l'intelligence et le mystère. L'art. La façon qu'il avait de se tenir ou de parler faisait monter en Stella une bouffée d'admiration. Il était encore jeune et avait déja réussi à faire de grandes choses ; devenir un auteur si reconnu aussi tôt dans sa vie était quelque chose immensément respectable. Et pourtant, elle se doutait qu'il n'était pas si jeune qu'il en avait l'air. Il avait vingt-six ans, alors bien sur, en terme d'années, il était jeune. Mais Stella avait toujours perçu dans son regard ou dans ses paroles, ce petit quelque chose qui faisait que la jeune femme se plaisait à penser qu'ils se ressemblaient en plusieurs points. Elle ne connaissait pas son passé mais se doutait qu'il n'avait pas été si facile. Et de plus, le fait de devenir si jeune une pointure dans le domaine de l'écriture prouvait qu'il était bien plus mature que la plupart des hommes de son âge, et que pour cela il avait certainement eu une vie plus compliquée qu'il ne voulait le laisser paraitre. Et en ça, ils se ressemblaient indéniablement.

    Maix aux yeux des journalistes, il restait une page vierge. Il fallait dire que sa personnalité devait les intriguer tout autant qu'elle intriguait Stella, mais surement pas pour les mêmes raisons. Comme venait de le dire Ernest, eux rêvaient de scoops, de vendre le plus possible d'exemplaires de l'interview en question, d'atteindre des sommets dans le journalisme grâce à cela.

      " C'est dur de rester une page vierge , parce qu'on s'acharne sur vous bien plus que sur les autres ... "

      " Le pire, c'est qu'ils s'acharnent pour avoir la moindre information, mais sont tout aussi capables d'en inventer une ou de bien dévier vos propos si vous leur dites pas ce qu'ils veulent entendre . "fit-elle sur un ton calme mais qui cachait de la pitié et une once de colère.


    Les journalistes, décidemment, elle ne les aimait pas. Et ils le lui rendaient bien. Et à Ernest aussi. Ca lui faisait du bien de partager cet avis avec lui. Alors que tout le monde prone le merveilleux métier de journaliste, cet emploi qui fait partager les informations sur le monde ... mais qui peut aussi détruire des destins à trop vouloir en inventer Il faut dire qu'il y avait des gens que cela arrangeait bien. Il suffisait d'un petit évènement pour faire paraitre aux grands jours une célébrité oubliée de tous... Et Stella n'avait même pas besoin de se promettre de ne jamais se servir des journalistes. Elle ne le ferait jamais. Elle se foutait de ce que l'on pouvait écrire sur elle, car elle-même n'avait jamais pris comme argent comptant les avis des journalistes. Mais lorsqu'ils venaient lui cracher à la figure qu'elle n'était qu'une amatrice et qu'elle n'avait aucun avenir - tout en évitant de prendre des pincettes, evidemment - , là, ça la touchait. Elle se demanda si Ernest s'était déja ouvertement énervé avec un journaliste.

    Elle ajouta simplement, le regard posé sur son reste de moka :

      " De toute façon, les pages vierges sont les plus belles parce que ce sont celles qui enferment le plu de mystère. Mais ce sont aussi celles qui intriguent le plus, en mal ou en bien. " Elle releva la tête vers lui : " Vous devriez profiter qu'on vous porte autant d'attention, parce que c'est vous qui avez le pouvoir, et ils n'aiment pas ça! "


    Faire languir les journalistes. Voilà une idée qui lui parut soudainement agréable. Lorsqu'il lui proposa de le vouvoyer, Stella le regarda avec un regard amusé autant que troublé. D'un coup, elle repensa à Damien. Bizarrement, elle sentit, comme si elle avait eu une révélation, que l'histoire se répétait. Elle finit par faire un petit sourire à Ernest et approuva d'un geste de la tête. Elle le tutoierait, tant pis. Ca voulait dire qu'il s'agissait alors bel et bien d'un ami. Cette idée lui réchauffa le coeur. Elle ne se trompait donc pas.

      " Oui, désolée, je voulais pas vous ... te mettre mal à l'aise. "


    Elle finit lentement son moka, évitant encore de trop fixer l'auteur, lorsqu'elle entendit :

      " J'ai l'habitude qu'on me regarde dans les yeux. "


    Elle releva alors lentement la tête et son regard de posa sur celui d'Ernest. Elle essaya tant bien que mal de fixer son regard, comme pour encore lire en lui. Mais il y avait tellement de choses qui passaient dans son regard, tellement de contradictions, qu'elle avait l'impression d'aller sur un terrain interdit, qui ne lui appartenait pas. Puis elle savait qu'on pouvait aussi lire en elle comme dans un livre ouvert lorsqu'on la regardait dans ses yeux. Elle hésita un long moment, continuant de regarder les yeux de son interlocuteur, mais ne broncha pas, continuant de le regarder, ses yeux étant perdus entre une ébauche de peur et d'admiration. A bout d'un moment, elle finit par répondre :

      " Oui mais j'ai l'impression de ne pas avoir le droit ..." Elle fit une petite pause et baissa finalement son regard, à nouveau vers sa tasse. " Tes yeux en disent tellement que ça me semble indécent de te fixer comme ça. Et je veux pas te voler une partie de ton "Toi" ..."


    Il y avait une chose que l'on ne pouvait certainement pas reprocher au caractère de Stella : elle était franche. Peut-être trop parfois, peut-être ne choisissait-elle pas les bons mots. Il fallait dire que les relations humaines et elle, ça n'était pas vraiment ça. Mais elle regrettait presque les derniers mots qu'elle venait de dire. Car elle se doutait bien qu'elle ne connaissait rien ou presque rien de sa vie, et avait l'impression de prétendre le contraire. Elle voulut ajouter quelque chose, n'importe quoi, mais savait qu'elle était souvent maladroite pour choisir les bons mots, alors préféra se murer dans le silence, attendant la réaction d'Ernest.

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MessageSujet: Re: what it takes to become someone again || Stella   what it takes to become someone again || Stella EmptyLun 20 Juil - 21:39

    Cette conversation prenait une tournure surprenante. J'avais envie de dire a Stella qu'elle avait terriblement raison . C'était tellement rare pour moi de me retrouver face a une artiste, une artiste qui était artiste pour son art et pas pour le succès. J'en ai connu , des fillettes qui rêvaient de célébrité, qui se dépêchaient de trouver un producteur pour sortir un CD quelquonce dans l'espoir de connaitre la gloire et de gagner de l'argent . C'était des personnes tellement communes que je ne leurs accordait pas un regard. Stella, au contraire , accaparait mon attention. Je remarquais le moindre de ses mouvements, de ses regards, de ses troubles et de ses gênes. Dans mes livres, j'incluais toujours de longues description sur la façon d'être de mes personnages. Leurs rapports avec le milieu, avec la situation, avec leurs interlocuteurs. Peut m'importais le physique , le lecteur pouvait l'imaginer tout seul. Les tics, manies et phobies, voila ce que je trouvais fascinant. Ce qui trahit quelqu'un, ce n'est pas sa taille, son visage ou la couleur de ses yeux , mais la façon maladive qu'il a de cligner des yeux ou le fait qu'il dévisage tout les passants avec un air inquiets. C'est cette théorie que j'appliquais dans la réalité. Or selon mon analyse, Stella avait les manières calmes et posées de quelqu'un qui est intéressé .

    L'opinion de la jeune femme était proche de la mienne, a quelques détails près. Les journalistes sont pour moi des joueurs, des chatons espiègles mais peureux. En effet, je sais que personne n'osera me démolir sans se baser sur des faits. Tout simplement parce que j'ai trop de notoriété. Ca fait trop longtemps que l'on me connait et que rien n'as éclaté pour que les fans, mes fans, croient le premier mensonge venu. Non, pour m'abattre , il vas falloir avancer de bons arguments et avoir une solide défense.
    « Dévier mes propos peut-être , mais je paris n'importe quoi qu'il n'inventerons rien. Il n'en auront pas besoin... »
    Je souris pour donner le change, mais j'ai une vision d'horreur. Je me vois, par une journée ordinaire , aller au kiosque a journaux et découvrir une série de unes plus troublantes les unes que les autres. Et surtout , le pire, ce seront les photos . Je ne supporterais pas d'avoir ma photo partout, d'entendre tout le monde murmurer en me voyant ... pour l'instant je suis encore tranquille, anonyme. Enfin, il faut que j'arrêtes d'y penser. Je remets mes cheveux en place et chasses les images de scandales.
    Le compliment détourné me fit plaisir. Ainsi , je suis mystérieux . Peut-être pas dans le bon sens du terme, comme elle venait si justement de le faire remarquer , mais c'était toujours ça. Quand a ce qui est d'avoir du pouvoir et d'en jouer, ça me faisait moins envie. Ce serait rentrer dans leur jeu, sans plus pouvoir en sortir. La perspective de devenir prisonnier de mon influence ne m'emballe pas franchement. Je resterais a vie cet auteur sans histoire. Personne ne me fera de biographie , et on m'oubliera. L'avenir de mes livres est lui aussi tout tracé. Ce sont des livres normaux, en dépit de tout le bien qu'en on dit les critiques.
    « Moi non plus je n'aime pas tout ce pouvoir. C'est une bombe à retardement et je ne fais que reculer l'inéluctable . C'est un combat perdu d'avance. Tout ce que je peux faire c'est continuer a écrire, a faire ce que j'aime faire, et attendre que ça se passe. »
    La vérité est toujours triste, mais la c'est une fin particulièrement dramatique que je risques de connaitre. Je m'efforçais de sourire. Je savais que si elle me fixais a cet instant précis, elle saurait la vérité. A savoir que j'avais peur de l'avenir. C'est ce qui m'obsédais en ce moment. J'avais eu la chance de rencontré un jour un grand scientifique en biologie, spécialisé dans l'histoire de l'évolution. Il participait a une conférence, juste avant moi. Je l'avais écouté, et un détail avec particulièrement retenu mon attention. L'humain est le seul animal a avoir une conscience du futur. Les autres se souviennent de leur erreur mais n'arrivent pas a se projeter plus loin que dans le présent. Alors que nous, au contraire, c'est notre problème principal. Savoir ce qu'on vas faire demain, dans dix ans, avant de mourir. C'est ce qui déclenche les dépressions. L'impossibilité d'envisager un lendemain heureux. Passons ...
    Stella allait donc me tutoyer. C'était un petit soulagement. Elle allait me tutoyer en gardant son regard dans le vague, apparemment. On ne peut pas gagner sur tout les tableaux. Sentant que le dialogue s'enlise, je tentes de la relancer sur un autre sujet.
    « Bon , pas grave ... en fait, j'aurais du commencer par ça , mais ... tu vas bien? »
    C'était certes très banal de demander des nouvelles de quelqu'un, tant pis. De plus, j'ai vraiment envie de parler d'elle et pas de moi. Ca vas m'aider a ne plus me perdre dans mes pensées ...
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MessageSujet: Re: what it takes to become someone again || Stella   what it takes to become someone again || Stella EmptyMar 21 Juil - 14:10

    La musicienne se mit à observer de nouveau autour d'elle. Parce que c'était une occupation qui l'avait toujours fascinée, mais peut-être aussi pour éviter le regard profond d'Ernest. Il avait cette façon de la mettre mal à l'aise sans le vouloir, ses yeux qui aurait pu déceler n'importe quelle sensation de mal-être ou d'admiration que la jeune femme ressentait alors. Il y avait des gens qui restaient fixés sur le regard de Stella sans pouvoir autant comprendre ce qu'il signifiait. Ces gens-là, pensait-elle était superficiels parce qu'ils avaient toujours besoin de paroles pour comprendre une personne, une émotion. Seulement, les paroles ne reflettaient pas la vérité. Les yeux, eux, ne mentaient pas, du moins ceux de Stella avaient énormément de mal à le faire. Et ceux d'Ernest semblaient ressembler aux siens. Elle avait peur de les regarder, de sonder l'âme d'Ernest sans vraiment avoir eu d'approbation de ce dernier. Et d'être sondée en retour. Donner une partie d'elle-même.

    Et pourtant ce n'était pas une chose qui semblait vraiment la déranger. Car il y avait des personnes auxquelles elle était certaine de ne jamais se confier, de ne jamais s'ouvrir complètement. Mais Ernest, ce qu'il était - et non ce qu'il paraissait, puisqu'il était vrai comme peu de personnes osaient l'être aujourd'hui - et sa façon d'être si rassurante lui donnaient envie de ... de quoi au juste ? De le remercier d'être lui-même ? De le serrer dans ses bras ? D'oser se révéler peu à peu ? Cette sensation, elle ne l'avait connue que rarement. L'amitié qu'elle ressentait pour certaine personnes - pour Aubrey, Evey ou même il y avait encore peu de temps Nathan - ne semblait pas être de la même nature que celle-ci. Voilà. Le moment fatidique. Elle ne fuyait plus. Que ressentait-elle pour lui ?

      " Dévier mes propos peut-être , mais je paris n'importe quoi qu'il n'inventerons rien. Il n'en auront pas besoin... "


    Elle tourna lentement la tête vers lui à nouveau, osant enfin le regarder de ses yeux bleus. Oui, aucun doute, il était bel homme. Mais de là à ... Et là, la jeune femme fit une des choses qu'elle savait le mieux faire. Fuir. Elle répondit à Ernest par un regard, oubliant ses pensées précédentes dans un tiroir bien caché de sa mémoire. Son regard était interrogateur mais aussi protecteur et troublé. Elle n'obligeait à rien, mais était une oreille attentive si besoin ou envie il y avait. Ernest semblait avoir peur. Comme s'il y avait quelque chose qu'il ne voulait pas que l'on découvre. Surtout les journalistes.

      " Moi non plus je n'aime pas tout ce pouvoir. C'est une bombe à retardement et je ne fais que reculer l'inéluctable . C'est un combat perdu d'avance. Tout ce que je peux faire c'est continuer a écrire, a faire ce que j'aime faire, et attendre que ça se passe. "

      " Ils se lasseront. Quand ils verront que tu ne te laisses pas avoir. Continue de faire ce que tu aimes sans te soucier d'eux. Ca leur ferait trop plaisir. "


    Le regardant toujours, n'ayant toujours pas détourné ses yeux clairs de ceux que son interlocuteur, elle eut la confirmation de ce qu'elle pensait. Il avait peur. Mais à présent, cela semblait plus concerner l'avenir que le passé. Une peur de tomber dans l'oubli avec le temps ? Ou la peur de ce qu'il allait tout simplement devenir, d'une façon générale ? La peur de changer, ou au contraire la peur de ne rester que trop le même ? A le voir ainsi, une onde de peur passa aussi dans le regard de la jeune femme. Elle aussi craignait l'avenir. Serait-elle toujours seule, à craindre les hommes comme personne ? Seule dans vieil appartement parce qu'Aubrey, brillante médecin, allait trouver l'homme de sa vie ? Allait-elle être toujours cette bonne amie, pour tout le monde, qui serait là dans les moments difficiles mais terriblement seule lorsque tout allait bien pour ses proches ? Et puis, surtout ... reverrait-elle sa mère? Damien ? Ce n'était pas qu'elle avait envie de les voir, mais elle leur devait des explications plus ou moins houleuses à chacun. Et elle ne voulait pour rien au monde retourner à Paris. Ville du passé pour elle, ville de malheur et de désespoir. Elle se souvenait encore la dernière fois où elle était passée devant la Tour Eiffel, à pied. Puis quand elle était allée à l'aéroport. Pour le dernier aller qu'elle faisait à partir de la capitale française. Jamais elle n'était revenue. Trop de mauvais souvenirs. Elle avait fui ...
    Ses yeux fixaient toujours Ernest mais semblaient perdus entre le passé et l'avenir de Stella, comme vagabondant entre deux mondes. Toujours présents dans ce café, aux côté de l'auteur, mais aussi préoccupés par la débauche de vie de Stella.

    Finalement, en sortant de ses pensées, elle sortit un petit :

      " Tout le monde a peur de l'avenir. Il faut juste l'attendre. "


    Puis elle forma un petit sourire rassurant sur son visage, qui aussi timide puisse-t-il paraitre, semblait illuminer son visage. Il y avait des jours pour elle où l'avenir représentait l'espoir. Si elle n'avait pas pensé à l'avenir ce jour de décembre, elle ne serait jamais venue à Baltimore. Mais d'autres jours, son passé la rongeait et toute trace d'avenir pouvant se pointait ne semblait pas envisageable une seule seconde. Alors oui, elle aussi en avait peur. Mais elle n'avait pas le choix. Tout autant qu'Ernest ne semblait pas l'avoir. Il fallait laisser couler les choses. Et pourtant, en disant ses mots, elle ne put s'empêcher que c'était encore une façon de fuir. Eviter d'aller à Paris pour regarder ses faiblesses en face. Ne pas risquer de détruire ce qu'elle avait construit en venant ici. Ne pas tout remettre en question.

      " Bon , pas grave ... en fait, j'aurais du commencer par ça , mais ... tu vas bien? "


    Quoi de plus banal comme question ? Mais venant d'Ernest, elle se sentit flattée qu'il pense à le lui demander. Lui qui pouvait paraitre si mystérieux semblait peut-être s'inquiéter du sort de Stella. Mais après tout, ils étaient amis, non ?

      " Oui, entre boulot, fac et musique, j'ai de quoi m'occuper ... "


    Difficile de répondre à cette question alors qu'elle-même ne le savait pas. Aller bien, qu'est-ce que ça voulait dire ? Rire aux éclats toute la journée, parler de tout et de rien sans se soucier de la signification de tel ou tel geste ? Alors dans ce cas, non elle n'allait pas, et n'était jamais allée bien. Mais pour autant qu'elle sache, elle ne se sentait pas l'âme dépressive. Elle vivait sa vie autant qu'elle pouvait le faire, voilà tout. Elle fit un petit sourire à Ernest, consciente qu'elle avait plus ou moins détourné - ou fui, pour changer ... - la question. Puis elle ajouta avec un regard légèrement espiègle :

      " Mais bon, comme tu vois j'ai encore du temps à rien foutre et me balader dans les rues pour attérir dans un bar et parler à un auteur blasé par sa matinée desespérante avec des journalistes ... "


    Elle voulut ajouter un "Mais c'est pas pour me déranger, mais n'osa pas. Elle ne savait pas ce que cela pourrait signifier aux yeux d'Ernest, ni même ce que ça représentait exactement pour elle. Alors la jeune femme se tut à se propos, et retourna la question :

      " Et toi, malgré ces chercheurs de scoops sur pattes, ça va ? Toujours inspiré en écrivant ? "


    Après tout, l'inspiration, ils la connaissaient tous les deux bien. Pour l'écriture, tous les deux, qui même si elle était différente entre les deux interlocuteurs, n'était pas totalement opposée pour autant. Choisir le bon mot, au bon moment, et retranscrire des émotions, voilà leur but. Alors parler de ça, pour Stella, semblait tout naturel.
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MessageSujet: Re: what it takes to become someone again || Stella   what it takes to become someone again || Stella EmptyMar 21 Juil - 15:34


    L'optimisme n'était pas mon fort , mais les paroles de la musicienne m'incitaient sérieusement a moins déprimer. Si elle pouvait m'imaginer gagnant, alors pourquoi pas moi? Ma tendance maladive a tout voir en noir me jouait parfois des tours. Tout n'était pas forcement mauvais. Relativiser, c'était à ma portée. Un défi que je pouvais relever. Il était effectivement possible que je puisse lutter contre une machine énorme, rodée , tueuse de talents. Après tout , j'étais connu pour avoir innové , renouvellé les procédés, j'étais capable d'élaborer une strategie contre les médias. Plus qu'une page vierge, je pouvais devenir un trou noir. Il fallait "seulement" que je recommences a avoir confiance en moi. Plus facile à dire qu'à faire.
    Mon regard avait du trahir mes reflexions. Ma phobie de l'avenir se lisait-elle aussi dans mes yeux? Probablement. Avec n'importe qui d'autre, j'aurais été furieux d'avoir laissé transparaître ces sentiments. Montrer a quel point j'allais mal, dans le fond, était-ce réclamer de l'aide? Ce qui n'était pas fondamontalement gênant. Le seul problème est que l'aide entraine la compassion, et pire, la pitié. De plus, l'aide des autres est un frein.
    « Tu ne peux pas demander a un auteur d'avant-garde d'attendre que le temps passe ! Mais je vais quand même essayer ... »
    A cet instant, je savais que si elle me fixait attentivement, elle comprendrait que combien je me sentais impuissant quand je me laissais entrainer. Je nageais toujours a contre-courant. Pour rattraper mon passé et fuir le futur. Ah, les fuites ... les miennes étaient flagrantes. Je tentais de decouvrir celle de Stella . Depuis qu'elle me regardait, j'avais ignoré tant bien que mal ce qu'elle ressentait. La , je plongeais dans se deux yeux translucides. J'y decelais bien des choses ... incomprehensibles. Je sentais bien qu'elle pensait a la même chose que moi , mais sans plus . Ce n'était pas ce que je croyais découvrir. Confus, je m'arretais . Bien sur, je ne me détournais pas. S'aurait été ridicule, après lui avoir affirmé que j'avais l'habitude d'être fixer. Ce que j 'avais oublié de préciser, c'est que je n'avais par contre jamais pensé a fixer quelqu'un, moi

    "J'ai de quoi m'occuper " , la réponse me suprit. S'occuper n'était pas aller bien. Aller bien, c'est vivre l'instant présent sans se soucier des contrariété tout en envisageant un futur heureux. Du moins c'est comme ça que je definirais la sensation de "bien-être" : un rapport harmonieux avec son passé, son futur et son présent. Certe, peut de gens étaient heureux, si on suivait mon raisonnement, mais c'était réaliste. Enfin, l'ajout de Stella vint confirmer mon idée ; elle n'allait pas si bien que ça, puisqu'elle continuait de contourner ma question, consciemment ou non. Je n'ajoutais rien en m'entendant qualitifié de blasé. Au fond c'était vrai, vu de l'exterieur, je devais faire terriblement blasé .

    Et voila le moment fatidique. On en revenait encore à moi. J'avais beau vouloir en savoir plus sur Stella, elle avait encore plus envie de me connaitre. Pourtant elle en savait déjà beaucoup plus sur moi et mes états d'âmes qu'elle ne le devrait.
    « Oui, ça vas. Mon éditeur me laisse faire ce que je veux, tant que je vais pas voir ailleurs. J'ai aussi des réalisateurs qui se battent entre eux pour adapter mon dernier roman. Je ne m'en mêle pas pour l'instant. Il y a aussi cette télé indépendante qui veut me faire participer a un documentaire . J'ai pas encore bien eu le temps d'examiner le projet , enfin je penses que je vais quand même le faire. Donc, effectivement , j'ai encore beaucoup d'inspiration et de proposition, et pourtant j'ai encore les temps d'aller me detendre en discutant avec une charmante étudiante tout en m'enfilant les plus possible de café noir. Et toi, l'inspiration? »
    J'avais peur d'avoir l'air un peu arrogant, a énumérer tout les évenement de mon agenda chargé , j'éspèrais que ça la dissuaderais de revenir sur ce sujet. Je ne me faisais pas beaucoup d'illusion néanmoins. Une personne normale ne manquerais pas de m'assaillir de question sur l'idendité des réalisateurs , des autres participants au documentaire et bien sur , du sujet de mon livre. Ce qui est bien la dernière chose dont j'ai envie de parler.


Dernière édition par Ernest Hemingway le Mar 21 Juil - 20:32, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: what it takes to become someone again || Stella   what it takes to become someone again || Stella EmptyMar 21 Juil - 18:28

    Les pensées affluaient dans le cerveau dans la jeune femme. Comme si elle faisait le point, comme si la simple présence d'Ernest l'aidait à voir les choses en face, les bonnes ou les mauvaises. Comme si un lien les unissait ; celui du passé, des difficultés à traverser ou tout simplement celui de l'art. Ce que la musicienne ressentait en cet instant précis était un submergement d'émotions toutes différentes et conflictuelles : la peur de nouer des liens trop serrés, de découvrir des points communs trop importants avec Ernest et de se laisser emporter dans un tourbillon qui ne lui disait rien qui valait, l'excitation de découvrir des recoints de l'esprit de l'auteur, l'envie de rester là le plus longtemps possible mais en même temps celle de se lever d'un bond et de fuir, par crainte de découvrir qu'elle ressentait quelque chose de spécial pour Ernest. Peut-être était-ce tout simplement un élan de fraternité, comme s'ils s'étaient toujours connus et avaient vécu les mêmes choses ou presque, pour devenir le même genre d'individus mystérieux, peut-être trop renfermés ou relations extérieures et définitivement amoureux de l'art ?

    Stella continuait de l'observer, tentant tant bien que mal de controler les émotions qui se mélaient dans son esprit, esperant que garder ses yeux fixés sur ceux d'Ernest ne lui permettraient pas de lire comme dans un livre ouvert. Et pourtant, elle les gardait mêlés à ceux de l'auteur. Etrange rélfexe. Ne plus détourner le regard. Peut-être ne voulait-elle tout simplement paraitre faible, mais quelque chose lui disait, dans son fort intérieur, que s'il arrivait à lire en elle, c'était qu'il le méritait. Qu'il la connaissait suffisamment pour deviner des choses qu'elle ne disait pas. Et cette idée gonfla son petit coeur tourmenté d'espoir. La nature de cet espoir ? Inconnue au bataillon. Stella ne voulait même pas chercher à se comprendre. Se comprendre elle-même devenait de plus en plus dur, faire face aux dangers, faire face aux aléas de la vie devenait trop douloureux pour elle, parce que ça lui rappellait combien elle avait déja fuit. Alors elle fuyait encore. Même pour des débilités. Ou des choses plus importantes comme celle-là. Ses relations avec les autres, elle n'aimait pas y réfléchir. Elle repensait à chaque fois à toutes celles qu'elle avait eu, qui avaient été gâchées. Son père, détruit par la vie et surtout par l'opposé de celle-ci. Sa mère, détruite par le décès de son mari, devenue une femme superficielle et sans but. Damien, celui qu'elle avait tant aimé mais qui ne pouvait guère lui donner que cet amour sans pouvoir le faire apparaitre au grand jour. Le mal qu'elle avait du faire à la femme de celui-ci. Celui qui l'avait violée. Aucun doute, elle n'était pas spécialiste des relations. A chaque fois qu'elle pensait comprendre quelqu'un, elle avait peur de se tromper

    A chaque fois ? Non. Il y avait bien ses amis les plus proches. Et Ernest. Il n'était pas un de ses amis les plus proches. Il était en même temps plus et moins que ça. Ils ne se voyaient pas si souvent que ça, mais leurs conversations n'était pas superficielles ou remplies d'idioties ; c'était comme s'ils voulaient se sonder sans blesser l'autre. Cette envie d'en apprendre davantage. De partager. Si seulement Stella pouvait comprendre toute la subtilité de leur relation, ce qui faisait qu'elle était ainsi avec lui, ce qui faisait qu'il parlait à une simple étudiante avec son accent français ...

    Lorsqu'il lui dit qu'elle ne pouvait pas lui demander ça, elle eut un sourire mi gêné, mi amusé. C'est vrai, elle avait frappé à côté.

      " De toute façon, chacun réagir comme il le peut face au futur. On ne peut pas changer qui on est ."


    Réponse simple et peu argumentée, du Stella tout craché. Parler, mais ne pas en dire trop. Ne pas saupoudrer ses phrases d'inutile. Elle accompagna ses quelques paroles d'un sourire encourageant, consciente qu'elle était en tous les cas mal placée pour lui donner des conseils. Ils semblaient réagir de la même façon à ça. A l'inconnu. La peur du vide, la fin de l'espoir, l'avenir mystérieux. Mais à chaque fois qu'elle retournait ces questions du futur dans sa tête, elle se disait qu'elle préférait ne pas savoir où elle serait plutot qu'elle une de ses gosses de riche à la vie toute tracée, l'argent dégoulinant des poches, mais le regard vide et sans émotions, profitant de ses avantage sans véritablement en avoir conscience et jouer avec le feu sans comprendre que sa vie pouvait se finir dans la rue, simplement en la traversant.

      " Oui, ça vas. Mon éditeur me laisse faire ce que je veux, tant que je vais pas voir ailleurs. J'ai aussi des réalisateurs qui se battent entre eux pour adapter mon dernier roman. Je ne m'en mêle pas pour l'instant. Il y a aussi cette télé indépendante qui veut me faire participer a un documentaire . J'ai pas encore bien eu le temps d'examiner le projet , enfin je penses que je vais quand même le faire. Donc, effectivement , j'ai encore beaucoup d'inspiration et de proposition, et pourtant j'ai encore les temps d'aller me detendre en discutant avec une charmante étudiante tout en m'enfilant les plus possible de café noir. Et toi, l'inspiration? "


    Elle le regarda parler, essayant de capter ses émotions lorsqu'il sortait ces mots; essayant de comprendre s'il était content de ce flux d'attention qui déboulait sur lui. Il devait bien sur être flatté qu'on s'interesse à son travail de près, mais en même temps devait avoir une sacré pression. Dont celle des journalistes ... Lorsqu'il lui parla d'une "charmante étudiante", la musicienne eut un sourire reconnaissant et ferma les yeux une demi-seconde, le temps d'assimiler la nouvelle sans que cela se voit dans ses yeux. Indéniablement, elle était flattée qu'il la voit ainsi. Mais cela remettait encore en cause la nature de leur relation. Mais un ami pouvait dire cela. A force de trop vouloir comprendre les relations entre les gens, à force de vouloir devenir une personne aux réactions normales, elle en devenait parano et cherchait des raisons à chaque phrase, à chaque mot qu'elle entendait. Stop. Elle mit son cerveau sur stop en ce qui concernait ce problème. Lui fuyait-elle encore ? Peut-être, mais peut-être pas. Elle y avait déja un peu réfléchi. Ne lui en demandez pas trop.

      " Et cette nuit, pendant que la caféine aura encore de l'effet, des phrases viendront hanter ton esprit et tu te hâteras de les mettre noir sur blanc ... ?" fit-elle avec un ton autant interrogateur que compréhensif. Elle savait qu'elle-même fonctionnait parfois comme ça. les nuits blanches étaient propices à inviter l'inspiration chez vous. " Oui en effet, c'est ce qu'on appelle avoir plein de projets en tête ..." sourit-elle d'un air pétillant, voulant montrer qu'elle était heureuse de la notoriété qu'il avait réussi à obtenir.


    Car malgré tout ce que l'on peut dire, la notoriété fait connaitre une oeuvre, et c'est ce qui peut faire la différence pour un artiste. Mais de là à se vendre, elle se doutait qu'Ernest en était heureusement encore loin.

      " J'ai encore écrit une chanson aujourd'hui. Les accords et les mots viennent tous seuls en ce moment " finit-elle par lui répondre. " Je commence à écrire en anglais, c'est plus dur qu'en français, j'ai l'habitude d'écrire dans ma langue maternelle, mais je me sens plus américaine qu'avant. Alors je pense que c'est normal de m'y mettre, même si parfois mes paroles doivent paraitre maladroites. J'y travaille encore. " ajouta-t-elle pour expliquer la chose, développer le sujet. Après tout, on parlait arts, elle était dans son élément. " Et puis ce week-end je ferai surement un concert dans un petit bar où j'ai l'habitude d'en faire, je ferai peut-être de nouvelles chansons ...". Puis, elle hésita un moment, de peur que cela ne paraisse étrange de sa part, puis lui proposa le plus simplement du monde : " D'ailleurs, si tu veux venir, ce sera avec plaisir . "


    Elle tentait toujours tant bien que mal de soutenir le regard d'Ernest, consciente que si elle le baissait, cela paraitrait vraiment étrange. Après tout, c'était aussi un artiste, avoir son avis sur la chose serait fort interessant, surtout qu'il semblaient ressentir le même genre de chose à ce propos ...
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MessageSujet: Re: what it takes to become someone again || Stella   what it takes to become someone again || Stella EmptyMar 21 Juil - 21:48


    Le café-bar ou nous trouvons n'as plus d'importance. Ce qui compte, c'est ce que nous voyons chacun dans nos yeux , ce que nous decouvrons. Nous menons deux conversations en parralèlle, ou l'on ne se disais pas forcement la même choses , mais qui étaient chacune intéressantes et enrichissantes. J'avais l'agréable impression de parler avec une personne qui me comprennait. Peut-être parce qu'elle avait elle fait face seule à des épreuves difficiles tout au long de sa vie , qui l'avait façonné, meurtrie, blessée et changée. On ne peut pas changer qui ont est , les autres le font pour nous. Ils meurent, ils partent, ils trahissent, et c'est ça qui vous force a vous reconstruire. Pourtant, sans eux, on se sent vide. Sans amis, on n'as personne. L'homme n'est pas fait pour être autonome. J'ai expérimenté la solitude absolue et ça a failli me tuer. On a tous besoin d'une épaule sur laquelle se reposer ou d'une paire d'yeux dans lequel on lit la promesse d'un vrai soutien.

    Stella était bien plus qu'une magnifique paire d'yeux bleu translucides , je le savais. Ne serait-ce que du point de vue physique, elle était belle, très belle. Son visage était marqué , dessiné par la plume d'un artiste talentueux. Elle passait souvent inaperçu, je me rendais bien compte que c'était volontaire , et pourtant elle méritait plus d'attention que toutes ces poupée blondes au vêtements trop courts et au décolletés abusifs. Ce qui differenciait Stella des autres , c'était son intelligence et sa créativité.

    On se voyait peu et c'était dommage car je prenais beaucoup de plaisir a lui parler. Etrangement, on avait toujours quelque chose a se dire, un sujet a aborder. Les seuls blancs étaient dus aux moments de gênes ... et il faut l'avouer, à mes absences. Même quand je n'avais rien de brillant a dire, je parlais . Je n'étais pas renfermé avec Stella. Tel un tournesol, je m'ouvrais dès que je trouvais le soleil, ou ici , les étoiles.

    La remarque sur l'expression " avoir plein de projet en tête " me laissa songeur. Techniquement, ce n'étais pas moi qui menerait ces projets a bien. J'étais juste l'élement déclencheur, je changeais le destin des autres sans maitriser les evenements pour autant. Si le film ou le documentaire recoltent du succès, ce sera grace au travail des scenaristes, des cameramans, de n'importe qui mais pas de moi. A la rigueur , ma notoriété y jouerait aussi son rôle. Heureusement que Stella se rejouissait pour moi, car je ne le ferais pas. Sauf le jour ou je ruinerais la carrière d'un critique qui a démoli mes travaux. La , j'ouvrirais le champagne - et si c'est le journaliste de ce matin, je le sabrerais! - et je ferais la fête.

    « Presque. Ce soir, alors que j'entendrais une chanson particulièrement triste j'aurais enfin une idée pour conclure mon roman et avec l'aide de la caféine, j'écrirais l'épilogue jusqu'au moment ou terrassé par la fatigue, je m'endormirais sur le clavier de mon ordinateur. »


    Ah, ma facture d'éléctricité peut en temoigner, je ne couche pas dans mon lit. Le matin , j'ai toujours mal au dos. Parfois aussi la chaise a roulette glisse et je me reveille a quatre heures du matin. L'art a ses petits désagrements et aussi, ses grandes satisfactions. Je n'étais pas un prolifique, j'ai un rythme irregulier. Certaines fois je passe la journée devant mon pc, d'autre jour je passe dix minutes a corriger le chapitre de la semaine précedente.

    « J'en connais quelque chose. En français, c'était tellement plus facile d'être précis, exact. Si un mot n'as pas sa place il suffit de le remplacer par un de ses synonymes, mais en anglais, il faut repenser toute la phrase. Ce n'est pas ma langue maternelle , et pourtant ... »

    J'en dis trop, beaucoup trop, bien trop. Elle n'as pas besoin de savoir que j'ai passé mon enfance en Allemagne. Ca ne vas pas me tuer qu'elle soit au courant, c'est une question de principes.
    Au diable les principes.

    « Je ne pourrais pas. Je pars en voyage , pendant deux jours, rendre visite a une amie. Peut-être une autre fois? »

    Je ne mens pas tout a fait. Fly et Wendy Lou, sa cousine, passent quelques jours a NY et elles m'ont invitée a venir les rejoindre. Elles ont senties que je n'étais pas particulièrement gai ces derniers temps et je peux predire qu'elles vont m'emmener faire la fête , que je le veuille ou pas. Je souris, contris , en pensant que finalement , j'aimerais mieux aller écouter Stella .
    Qu'est-ce qui ne tournes pas rond chez moi?



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MessageSujet: Re: what it takes to become someone again || Stella   what it takes to become someone again || Stella EmptyMer 22 Juil - 16:32

    La jeune femme, pourtant si obnubilée encore peu de temps auparavant par ce qui l'entourait, les relations crées ou qui prenaient différentes formes autour d'un verre, continuait de regarder Ernest au point d'en oublier son environnement. Ils auraient pu être n'importe où, dans une foule florissante, une réelle fourmilière d'une rue passante de New York ou dans un parc, seuls, en pleine matinée ou dans une soirée déja bien avancée. Stella se sentait ... à l'aise. Comme si les deux artistes étaient faits pour se connaitre. C'était une évidence qui semblait vouloir s'inviter dans l'esprit de la jeune musicienne qui pourtant le fermait à cette eventualité, de peur d'en connaitre la signification. Elle n'avait connu ça qu'une fois dans vie et ça avait plutot mal fini. Elle ne voulait pas prendre de risque. Son esprit lui interdit d'en prendre le moindre, et rien que le fait de penser à cette éventualité lui déplaisait. Son esprit était rempli de barrière infranchissables en permanence, et parfois revoir une personne peut tout remettre en question.

    Ainsi Stella regardait-elle toujours son interlocuteur, les yeux complètement immergés d'émotions, plus ou moins visibles, mais ce que l'on pouvait y remarquer, c'était ce sentiment d'être perdue et de remise en question qui submergeait alors la jeune femme. Car comment se sentir lorsque depuis plus de deux ans, dans votre esprit, vous n'aimerez plus jamais aucun homme, que vous êtes perdue parce que vous avez perdu tout espoir d'être un jour reconnue par un homme comme était une femme capable d'aimer et d'être aimée en retour ? Stella avait laissé tomber cet espoir depuis un moment. Damien avait été le seul à lui apporter cet amour inconditionnel dont elle avait besoin. Il l'avait chérie et lui avait appris la vie. Il était bien plus âgé qu'elle, il aurait sans doute pu être son père, mais Stella se sentait si bien à ses côtés que jamais elle ne s'était posé de question à ce sujet. Ce qui l'avait le plus retenue, c'était que cet homme était marié, et qu'elle faisait du mal à une autre femme en se faisant du bien à elle-même. Mais aujourd'hui, alors qu'elle fixait Ernest, elle reconnut cette sensation qu'elle avait eu lorsqu'elle avait pour les premières fois parlé avec Damien. Et cette-fois, elle ne voulait pas se laisser faire par ce sentiment. Parce qu'elle ferait encore du mal à quelqu'un. A qui ? Damien, déja, parce que jamais elle n'avait pu s'expliquer sur son départ, jamais elle n'avait pu justifier ses actes auprès de lui. Et puis elle, parce que même si elle avait une confiance débordante en Ernest, elle avait peur. Peur d'avoir encore mal, de devoir encore se séparer de l'être aimé.

    Toutes ces pensées voulaient trouver refuge dans l'esprit de la musicienne, qui y restait imperméable. Elle ne se posait même pas la question. Voulait profiter de ce moment, prolonger l'instant. Car quoi que ce sentiment puisse être, Stella le trouvait agréable. Elle se sentait en compagnie de son égal. Tant dans ses pensées que dans son caractère ou son envie d'art. Elle repensa furtivement à leur première rencontre. Tout aurait pu être si différent. S'il ne l'avait pas abordée, si elle ne l'avait pas accompagné, si ils ne s'étaient pas parlé. S'ils ne s'étaient pas revus. Oui, quoi qu'elle puisse ressentir à son égard, elle s'en foutait. Ce qui comptait, en réalité, c'était qu'elle était véritablement bien à ses côtés. Rassurée. Comprise. Par ses mots, et par ce langage de regards qu'ils développaient en parallèle de leurs paroles. Ils se comprenaient si facilement que Stella se demandait jusqu'à quel point ils étaient semblables. Son double. Oui voilà, ce semblait être réellement son double en bien des points.

      " Presque. Ce soir, alors que j'entendrais une chanson particulièrement triste j'aurais enfin une idée pour conclure mon roman et avec l'aide de la caféine, j'écrirais l'épilogue jusqu'au moment ou terrassé par la fatigue, je m'endormirais sur le clavier de mon ordinateur "


    Stella pensa quelques instants à ses mots, se laissant comme bien souvent un moment pour répondre, cultivant son mystère involontairement. Les chansons l'inspiraient aussi. Pour écrire ses chansons. Etrange, n'est-ce pas ? Mais il suffisait d'un mot, d'une ambiance, de pensées qui vous submergeaient grâce à une simple mélodie pour que votre esprit tourbillonne d'idées. Alors oui, Stella comprenait le fonctionnement de l'écriture de son interlocuteur.

      " Oui, je sais pas pourquoi, la tristesse des chansons et de leurs mélodies, c'est aussi ce qui m'inspire le plus. Et notre propre interprétation, ça donne de l'imagination, et l'inspiration." A dire vrai, Stella n'était que très rarement - voire jamais - inspirée par la joie et la bonne humeur d'une chanson. Ou alors bizarrement, elle la détournait pour en donner une interprétation plus sombre et mélancolique.


    Puis il lui parla des langues. Du français. Stella lui jeta un regard plus ou moins volontairement interrogateur. Elle essaya de cacher les questions qui apparaissaient dans ses yeux, de paraitre pour indiscrète, puis se mit à réfléchir. Sa langue maternelle ... D'où venait-il alors ? Stella avait du mal à reconnaitre les accents de ceux qui lui parlaient en anglais américain, mais se doutait que quelque part, Ernest n'était pas un anglais ni un français pur souche.

      " Oui, il y a des différences marquantes entre les deux langues. Et puis, elles ne chantent pas de la même façon dans nos oreilles, et elle peut parfois tout changer dans une chanson. Des mots qui peuvent paraitre idiots en anglais le seront moins en français, et inversement. C'est quelque chose sur lequel il faut jouer, je pense. "


    Elle était complètement obnubilée par le visage d'Ernest. Peut-être parce qu'elle ne faisait que le regarder depuis plusieurs minutes maintenant, mais ses yeux commençaient à ressortir comme deux petites billes au milieu de son beau visage. Ses cheveux légèrement bouclés et en bataille étaient de plus en plus visibles et ses dines lèvres prenaient une importance surprenante.

    Puis la réponse tomba. Claire, précise, sans équivoque.

      " Je ne pourrais pas. Je pars en voyage , pendant deux jours, rendre visite a une amie. Peut-être une autre fois? "


    Elle se demandait si la déception se lirait dans ses yeux, et tenta tant bien que mal de cacher ce sentiment d'impuissance et de stupidité qu'elle ressentait à ce moment-là. Comment avait-elle pu se tromper à ce point ? Vouloir se cacher un putain de sentiment qui ne semblit pas avoir lieu d'être ? La lutte entre son coeur et son esprit devrait se finir ici. Il partait en voyage. Avec une amie, en plus. Une excuse ou un réel projet ? Et si réel projet il y avait, qui était cette amie ? Peu importait, il ne viendrait pas. Stella se sentait réellement impuissante. Evidemment, il avait une amie. Peut-être même était-ce plus que ça, comment pouvait-elle le savoir ? Ce pouvait tout autant être le refus de revoir une amie, on le déclin d'une invitation d'un rendez-vous plus qu'amical. Ou alors, ce refus n'était pas volontaire. Seulement voilà. Elle ne le reverrait pas ce week-end là. Au delà des implications plus compliquées que cela pouvait comporter, elle ne pouvait s'empêcher d'être déçue. Quand se reverraient-ils ? Serait-ce encore par hasard, une belle surprise en milieu de matinée dans un quelconque bar? Ou comme lors de leur première rencontre, dans la rue ? Et puis ... surtout, avait-il envie de la revoir ? Elle se posait bien évidemment la question sans s'en demander les conséquences ...

      " Oui, j'espère une autre fois " répondit-elle simplement, tentant de dissimuler sa déception dans sa voix. Ce qui semblait plus facile que de dominer son regard si traitre. Puis elle ajouta, plus neutrement : " Parce que je voudrai bien un avis comme le tien pour mes nouvelles chansons, surtout celles en anglais ". Après tout, elle avait affaire à un spécialiste des mots, du phrasé et du langage. Non ?


    Puis elle demanda, autant par politesse que par curiosité :

      " Et où pars-tu ? "


    D'un coup, le mot départ fut ressurgir en elle des bribes de son passé. Paris, l'aéroport. Les seules larmes qu'elle n'avait jamais versé de toute son existence. Paris. Belle ville dont elle avait du se séparer à grand regret mais pour son plus grand bien. Du moins un moment, car les doutes commençaient à s'infiltrer dans sa tête. Puis elle se posa plus de questions sur Ernest. Sa langue maternelle, quelle pouvait-elle bien être ? Leur amitié était-elle suffisamment avancée pour que Stella ne se sente pas coupable de lui avoir jeté ce malheureux regard peut-être trop interrogateur ? Lui parlerait-elle, elle-même, de son propre passé ? Le pouvait-elle ? Serait-ce un nouveau pas dans leur relation ? Cela gâcherait-il tout ce mystère qui émanait des deux jeunes gens ? Ou l haïrait-il d'avoir fui tant de foi durant son existence qui pourtant était si courte ?
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MessageSujet: Re: what it takes to become someone again || Stella   what it takes to become someone again || Stella EmptyMer 22 Juil - 23:21


    Mes sentiments se mélangeaient, tourbillonnait pour former un agréable mélange , composé d'élements divers , certains contradictoire , d'autres suprenants . Je n'avais jamais ressenti ça auparavant, c'est inedit . J'apprivoisais ce flot d'émotions, sans totalement le dompter. Ce n'était pas mon but . Je n'arrivais pas a mettres de mot sur cette étrange sensation. Je me demandais si Stella, elle , savait, reconnais , voyais dans mes yeux que j'étais en proie a une tempête intérieure. Dans bien des domaines, je devais être plus mûr qu'elle . Pourtant, a cet instant précis , je sentais qu'elle me comprennais mieux que je ne me comprennais moi-même. La reciproque marchais aussi, il me suffisait de quelque secondes pour discerner ses humeurs , pour deceler la mélancolie qu'elle éprouvait. Elle était avec moi , et avec quelqu'un d'autre . Ca ne me dérangeait pas, malgrès tout je ne pouvais m'empêcher d'être légerement jaloux de cette personne, qui parasitait notre relation. J'aimais avoir mon interlocutrice pour moi tout seul, j'en prenais subitement conscience. C'était la raison qui me poussait a lui demander de soutenir mon regard. L'égoïsme, trait de caractère contre lequel j'avais longtemps lutté, revenait. Finalement, on est tous un peu egoïsme avec les gens que l'on aime, c'est pour ça que ça fait si mal quand ils vous laissent . Tant pis, je laissais la porte ouverte à la souffrance ; c'est le prix a payer pour continuer a recevoir un peu de plaisir.
    L'inspiration , pour la musique et pour l'écriture, venait des autres. C'était une chaine infinie, dans laquelle chacun apportait sa pierre à l'édifice. L'artiste médiocre inspirait l'artiste mauvais et ainsi de suite jusqu'a atteindre le prodige qui sublimait l'oeuvre des autres. On était tous liés , d'une façon ou d'une autre , par nos travaux, nos idées , nos innovations. Ecrire un best-seller, ce n'était que donner un coup de pouce a une génération. J'adherais totalement a cette vision des arts , c'était mon combat. Je ne militais pas dans des associations, je ne faisais pas le tour du monde, c'était mes romans qui s'en occupait pour moi. C'était mille fois plus dur d'être original, novateur, que de simplement envoyer un chèque pour avoir la conscience tranquille.
    Une phrase surgit dans mes esprits, comme si quelqu'un ailleurs voulait me souffler la réponse parfaite, la réponse qui exprimait ce que je pensais et ce que je ressentais a la fois.
    « C'est dur d'imaginer que peut-être quelqu'un un jour, en écoutant ta musique ou en lisant mes livres , trouveras l'inspiration pour composer un chef d'oeuvre , et que son chef d'oeuvre en inspirera d'autre, éternellement ... on ne se rends pas bien compte de tout ce qu'on apporte aux autres. »
    Le sens de mes paroles était double, triple , ou unique , tout dependait de ce que Stella était prête a entendre. Enfin, j'avais de quoi être fier de moi. Le cocktail explosif de sentiments n'avait pas réussi a faire de moi quelqu'un d'autre. Plus j'étais moi, plus je restais vrai, mieux je discernais les choses. Sauf que ça me faisait peur, d'une peur irrationnelle. Ce n'était pas de la crainte a proprement parler mais plutôt la peur de me perdre , de m'engluer dans mes désirs. Je m'étais déjà laissé submerger par l'envie des autres, et ce n'étais rien en comparaison de ce qui m'attendait.
    En français, tout était plus clair et plus confus qu'en anglais. Il m'arrivait de penser en anglais, et c'était désagréable car l langue imposait ses limites. Trop peu de règle tuait la langue encore plus facilement que l'abus.
    « L'anglais est naturellement plus musical que le français . Au debut j'avais des problèmes pour trouver la syllabe forte , ça cassais le rythme de lecture . Cette langues est un casse-tête.»
    Jeune écrivain, le souvenir me revenait, je passais des journées enfermé a battre la mesure sur mon bureau, désésperant de réussir a ecrire quelle que chose de bon. J'ésperais qu'elle n'aurait pas a subir un tel enfer.
    Je remarque immediatement la lueur de deception a l'annonce de la mauvaise nouvelle. Un instant, j'ai envie d'appeler Wendy Lou - je suis incapable d'affronter Fly - et de lui dire de tout annuler. Mais j'abandonnes vite cette idée. La famille Ingram m'as toujours soutenu, sans rien demander en retour , je ne peux pas décider du jour au lendemain de les laisser tomber pour aller voir un concert. Elle ne me le pardonnerait pas . Fly est très rancunière , très accrochée a des valeurs comme la loyauté. Stella , elle , était plus conciliante. Je me rendais bien compte qu'elle n'étais pas sur de la sincérité de mes propos. Il y avait effectivement un mensonge, mais pas la ou elle le pensait. Si je m'expliquais maintenant, j'aurais idiot. Il y a un proverbe pour cette situation. " Celui qui parle a l'air idiot pendant cinq minutes, celui qui se tais l'est toute sa vie ".
    « Je vais a New York . Je séjournes chez la cousine de Fl... mon amie . Elle reviennent d'un voyage en Allemagne et j'ai hâtes d'entendre sur ma ville d'origine. »
    J'appelais toujours Fly par son prenom. Il n'y a pas de mot pour désigner la cousine éloignée du noyau de la famille qui nous a adopté. Amie, ce n'étais pas si mal au final . Pour compenser le mensonge, j'avais éclaircie la zone d'ombres sur ma nationnalité de base. J'ai été naturalisé français lors de l'anniversaire de mes vingt-ans, juste avant de recevoir le prix Nobel - ce qui m'as permis de cacher ma vraie nationnalité . Avec mon accent, le mensonge est passé comme un lettre a la poste. Bien plus simple que de faire croire que Fly n'étais que "mon amie" .
    J'allais ajouter quelque chose quand mon portable se mit a vibrer dans ma poche. Je n'attendais aucun coup de fil important, je le laissais donc vibrer, pourtant le bruit caractéristique m'annonçant qu'on avait laissé un message. Agacé , je sortis mon portable. C'était un Iphone. Un cadeau de mon éditeur que je n'avais pas encore jetté aux orties.
    Citation :
    Kevin est malade . Je ne l'amènes pas . Je sais que tu es aux anges . La prochaine fois, repond, que je te l'annonces de vive voix. Fly.
    Kevin, c'est le petit blond ami de Fly . Elle avait vu juste en pariant que je ne n'avais pas envie de la voir resplendire de bonheur alors qu'elle m'empechait déjà de faire ce que j'avais envie de faire.
    Citation :
    Pauvre Kevin . Ernest
    Puis j'adressais un sourire a Stella et recommencait a la fixer , ignorant le fait que je venais de detacher mon regard quelques secondes plus tôt pour lire un mysterieux messages.
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MessageSujet: Re: what it takes to become someone again || Stella   what it takes to become someone again || Stella EmptyJeu 23 Juil - 17:31

    A force de trop regarder le visage de l'écrivain et de vouloir pénétrer dans son regard, la jeune femme commençait à y voir comme un reflet. Comme si sa vie était le reflet de la sienne. Comme si quelque part, elle était lui, et son regard semblait si transperçant qu'elle se dit qu'il la comprenait peut-être autant qu'elle essayait de le comprendre. Drôle de sensation. L'impression d'être connue par une personne comme par peu d'autres sujets dans ce monde. Ils se scrutaient si intensément qu'ils auraient pu sans doute se perdre dans le regard l'un de l'autre, si chacun n'avait pas ses pensées qui semblaient affluer de partout telles des parasites à peine compréhensibles. Mais chacun semblait déceler chez l'autre cette petite étincelle dans le regard qui les faisait se regarder encore, malgré ce tourbillon d'émotions.

    Stella avait encore un partie de son esprit et de ses souvenirs à Paris. Elle revoyait les rares bribes de son passé où son père jouait sur le piano familial, puis des souvenirs lui revinrent uniquement en tête grâces aux photos que sa mère avait précieusement conservées sur la cheminée pourtant remplie de poussière. Stella devait avoir quatre ans lorsque ses parents l'avaient emmenée à la Tour Eiffel. Devant l'immense bâtiment ancien et culte, Stella semblait minuscule, blottie auprès de son père, sa mère les entourant tous les deux de ses longs bras et de son amour. Ce qui avait marqué Stella toutes les fois où elle avait admiré cette photo, c'était le sourire de ses parents. Elle se souvenait à peine du sourire sincère et dénué de toute douleur de son père, et reconnaissait à peine celui de sa mère, sincère et amoureux, loin de toute la souffrance et de l'indifférence au monde actuel que comportait celui qu'elle voyait encore à l'époque. Finalement, ces souvenirs de la capitale française devenait plus doux. Peut-être était-ce parce qu'elle s'interdisait de penser négativement en compagnie d'Ernest ? Peut-être voulait-elle tirer un trait sur tout ça au moins le temps de sa discussion avec l'auteur ? Une lueur plus définie que les autres traversa son regard - une lueur d'espoir. Peut-être pouvait-elle surmonter toutes ces difficultés avec Ernest, peut-être allait-il l'aider à sa façon. Rien qu'avec son regard et ses mots, sa façon de la comprendre comme peu le faisaient.

    Puis enfin l'art revint retrouver sa place bien définie dans sa tête. L'art était si important pour elle. La musique lui avait porté de la couleur dans son monde en noir et blanc dans ses jours les plus sombres, les mots de certains auteurs l'avaient peu à peu guérie lorsqu'elle était arrivée à Baltimore. Découvrir chaque jour un nouvel artiste, une nouvelle vision de la vie ou de la mort, une nouvelle voix, de nouvelles interprétations de ce qu'était l'art de manière générale, c'était chaque jour une nouvelle bonne raison d'affronter la vie pour Stella. L'art l'avait fait tenir debout dans ses moments les moins faciles, même si sans certains amis elle n'aurait pas tenu le coup, même si tous ne le savaient pas. Et Ernest semblait être l'un d'entre eux, et elle le découvrait peu à peu. A chaque conversation qu'elle avait eu avec lui, elle avait eu cette sensation d'être comprise, et avait eu cette folle envie d'en savoir plus sur lui, tout en essayant de se contenir. Mais à peu à peu la vérité s'offrait à elle, mais si ce n'était pas dans son intégralité. Ernest "était important à ses yeux, aucun doute.

      " C'est dur d'imaginer que peut-être quelqu'un un jour, en écoutant ta musique ou en lisant mes livres , trouveras l'inspiration pour composer un chef d'oeuvre , et que son chef d'oeuvre en inspirera d'autre, éternellement ... on ne se rends pas bien compte de tout ce qu'on apporte aux autres. "


    Elle ne put s'empêcher d'éclairer son visage d'un timide mais sincère sourire. Il était vrai que s'imaginer de telles choses pouvaient aider à se lever le matin, à motiver. Se dire que notre arts n'était pas fait que pour celui qui le créait. Il était vrai également que Stella avait grand plaisir à écrire ses chansons et à les jouer, mais savoir qu'elle pouvait aider, transformer, inspier quelqu'un était une idée qu'elle repoussait souvent car elle pensait ce fait trop inaccessible pour une petite artiste comme elle. Mais les paroles d'Ernest lui redonnaient espoir de ce côté là, et d'un coup elle se sentit stupide. Après tout, des gens venaient bien à ses concerts, même si ce n'était pas forcément pour l'écouter au premier abord. Peut-être que parmi tous ces gens, il y en aurait un qui se souviendrait que la première fois qu'il avait embrassé celle qui était devenue sa femme, c'était lors de son concert. Ou qu'il y en aurait un qui aurait une révélation sur comment écrire sa propre musique et ainsi sa propre voie. Les gens vivaient la musique. Ils vivaient l'art, s'en servaient tous les jours sans forcément le savoir. Elle se demanda soudain combien de personnes avaient pu être inspirées par les livres d'Ernest. Après tout, il avait réussi à se faire un nom, ses livres se vendaient très bien. Et Stella avait remarqué que sa façon d'écrire était unique. Belle, sincère, sans superficialité. Ce dont elle - et surement tous ceux qui avaient également acheté son livre - avait besoin. La jeune femme devait bien avouer qu'elle ne connaissait l'auteur que de nom avant de le rencontrer, mais l'écouter parler de ce qu'il faisait avec autant de détermination lui avait donné envie de le lire. Et elle n'avait pas regretté. Mais se gardait bien de trop lui en parler, ne voulant pas passer pour une jeune femme qui lui parlait uniquement parce qu'elle aimait ce qu'il faisait. Elle n'était pas qu'une fan. Et espérait qu'il ne la voyait pas qu'ainsi, ni comme l'étudiante qui l'avait aidée à trouver, ce jour là, l'endroit où il avait donné une conférence...

      " L'art n'est pas à prendre à la légère. C'est une réaction en chaine. L'effet papillon. Un petit livre à peine distribué, une simple phrase, un simple chapitre de celui-ci peut inspirer un auteur qui changera la face de l'écriture. Et peut-être aussi que des artistes qu'aujourd'hui on ignore presque, deviendront des exemples internationaux, des références. " Elle le fixa silencieusement un instant, se demandant si ce n'était pas inapproprié de lui dire ça, mais finalement tenta sa chance, le regard éclairé par la confiance qu'elle avait en le travail de son interlocuteur et l'admiration qu'elle avait quant à sa façon de penser l'art: " Peut-être que toi, dans des années, tu seras une vraie référence, des auteurs ne jureront que par toi et ton travail. Et peut-être que ça n'aurait pas été le cas si tu t'étais livré aux journalistes. Tu fais ce que tu as à faire, ce que tu aimes, et les gens retiendront de toi quelqu'un de vrai et de talentueux. Pas comme d'autres que l'on retiendra uniquement pour les conneries qu'ils auront raconté à la presse pour qu'on parle d'eux. "


    Voilà comment selon Stella, on pouvait se servir des journalistes : il s'agissait en fait, de ne pas s'en servir. Et il semblait qu'Ernest soit sur la bonne voie, et le trouvait courageux de rester fidèle à lui-même malgré la pression qu'on devait lui mettre pour qu'il aille à ses interviews.

    Les langues étaient importantes dans tous les arts comme dans aucun. La musique pouvait se passer de langues, car elle pouvait être instrumentale. Le cinéma pouvait se passer de paroles également, car les émotions pouvaient passer par un regard, une image, une musique. Mais Ernest avait besoin de la langue pour s'exprimer. C'était son langage à lui. La langue pouvait prendre des formes différentes. Avec une seule langue, il était facile de s'exprimer de plusieurs façons différentes. C'était ce que l'on appelait un style. Ernest avait le sien. Stella espérait avoir le sien un jour également, lorsqu'elle écrivait ses chansons. Car elle avait beauressentir de réelles émotions en écoutant de la musique instrumentale, elle ait besoin de se chanter, de faire résonner sa voix pour se sentir écoutée. Le français avait toujours été son allié pour cela, depuis le lycée et son premier groupe. Mais depuis son arrivée à Baltimore, elle s'était faite à la langue anglaise, à l'accent américain. Et espérait trouver son style dans cette langue également.

      " C'est vrai que l'écriture est une sorte de musique. Elle a son propre rythme et le détruire peut tout casser. Il faut apprivoiser la langue, et ça prend du temps. "


    Puis lorsqu'il lui révéla ses projets, elle en apprit plus sur ses origines. Il était donc Allemand d'origine ! Enfin, elle avait la réponse à une question qu'elle se posait plus ou moins consciemment depuis qu'il l'avait mise sur la voie. Ainsi donc, il n'était donc pas bien Français d'origine, encore moins Américain. L'Allemagne. Il venait de l'Allemagne. Elle se décida de ne pas lui poser davantage de questions, se disant que tous ces regards voulaient signifier qu'il n'avait pas un passé difficile. Sans jamais en avoir vraiment entendu sur tout ça - hormis son divorce -, la jeune femme ne pouvait pas se permettre de lui poser ouvertement une - et encore moins plusieurs - questions à ce sujet. Stella n'était pas douée avec les relations humaines, mais elle savait très bien que ça, ce serait mal vu. Elle avait beau se foutre des avis des autres, celui d'Ernest comptait. Et surtout, qui sait jusqu'à quel point elle pourrait lui faire du mal, à vouloir déterrer son passé ? S'il voulait le lui dire, il lui dirait lui-même, un jour. Quand ils se reverraient. Ou dans quelques instants, mais elle ne pouvait pas le prévoir. Ernest avait cette part de mystère que Stella aimait chez lui, mais qui aussi le rendait imprévisible à sa façon.

    En tout cas, il semblait bien connaitre cette mystérieuse amie. Jusqu'à quel point, elle ne le savait evidemment pas, mais son excuse semblait tellement valable qu'elle lâcha l'affaire en ce qui concernait un éventuel mensonge. Puis, percutant qu'elle était (peut-être) jalouse, elle lâcha toute l'affaire. Du moins tenta. Et s'interessa davantage à New York.

      " New York ? T'en as de la chance! Ca doit être super. Plein de vie. " Elle réfléchit un instant puis haussa un sourcil. Plein de vie? Surement trop pour elle. Puis elle imagina Ernest là-bas. Qu'irait-il faire dans cette grande ville surfaite ? Il devait tenir à son amie pour choisir de s'y rendre... même si elle savait que ses préjugés étaient énormes. Après tout, il n'y avait pas que la jeunesse dorée là-bas ... Alors pour changer plus ou moins de sujet, elle ajouta : " Oui, vous devez avoir plein de choses à vous dire, j'imagine. J'espère qu'elles t'apportera de bonnes nouvelles " répondit-elle sans réellement se rendre compte de ses mots, et le plus neutrement possible. Et ajouta un sourire lorsqu'elle se rendit compte qu'elle devait paraitre pour une ... fille possessive ? Oui surement. Et là résidait son problème ...


    Elle n'en demandait pas plus, et espérait que son interlocuteur ne prendrait pas ça pour une interrogation mal placée. Sur son amie comme sur son passé. Alors elle regretta ses mots mais fut sauvée par le portable d'Ernest. Elle se demanda vaguement qui ça pouvait être, mais avec toutes les connaissances qu'il devait avoir, elle ne chercha pas bien loin. Un éditeur, un journaliste, un ami. Ca pouvait être n'importe qui, à vrai dire. Mais elle continua de le regarder, baissant le regard de ses yeux, le détaillant de toutes parts. Oui, il était beau. Mais de là à penser ... Puis son regard se perdit à nouveau dans le vague. Pour éviter de trop penser à leur relation. Elle eut soudain envie d'une cigarette mais se retint. Elle n'avait pas eu l'occasion de fumer sa seule clope de la journée mais se dit qu'Ernest ne la verrait plus de la même façon s'il la voyait fumer. Et de toute façon, elle n'était pas accro et pouvait attendre. En fait, elle voulait occuper ses mains. Ou trouver quelque chose à dire. Briser ce silence et la vague gêne qu'elle avait l'impression de ressentir. Puis elle sentit le regard de son ami se poser dans le sien, qu'elle dirirgea vers ses yeux. Leur conversation reprenait. Ses sensations de bien être reprirent le dessus, cachant plus ou moins la peur qu'elle pouvait ressentir. Ses sentiments se mêlèrent lentement dans son regard alors qu'elle essayait de percer ceux de l'auteur. Elle cherchait quelque chose à ajouter, pour qu'il oublie sa remarque précédente, mais ne trouva rien. Elle n'avait pas l'habitude de se forcer à parler. Déja, juste parler pouvait souvent lui paraitre tel un obstacle ... Finalement, elle laissa faire le langage de leurs yeux. Essayer de le comprendre. De se comprendre elle-même...

    Et pourtant, elle cherchait quelque chose à ajouter, avant que la conversation ne s'enlise. Comment oser laisser une conversation s'enliser avec lui? Impossible. Ils avaient surement tellement de choses à se dire, sans même forcément le savoir ... leurs regards semblaient bien le dire pour eux, non ?
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MessageSujet: Re: what it takes to become someone again || Stella   what it takes to become someone again || Stella EmptyJeu 23 Juil - 21:57



    " L'art n'est pas à prendre à la légère " , j'avais déjà entendu cette phrase quelque part. Je l'associais à ma première recontre avec Crystal, ma première femme . Mon éditeur m'avait emmené dans dîner dans un bar lugubre ou des poètes faisait des lectures le soir. Nous étions en train de discuter tranquillement quand sa voix a fendu l'air . Ses paroles étaient douces , son texte plein de mélancolie. Ou que tu ailles, tu ne fais que te chercher , tu te cherches et tu déséspère d'un jour te trouver , pourtant, tu connais déjà la vérité . On n'est soi-même que dans le malheur. Dans la colère , dans les pleurs . Je connaissais ces quelques phrases par coeur . Tout le monde s'était arrêter pour l'écouter . Durant une dizaines de secondes , le temps s'était suspendu. Puis, a la fin du poème , je l'avais vu descendre de scène et je m'étais précipité pour la rattraper . L'envie brûlante de savoir qui ce cachait derrière cette voix grave et ces mots me dévorait . Helas, j'ai vite découvert que Crystal n'était pas si spirituelle que ça . Elle pompait les autres poètes et se contentait de changer des détails pour s'approprier le travail d'un vrai artiste. C'était la raison de notre première dispute ; je l'avais accusé d'être une arnaqueuse, un idiote attirée par le succès. Elle l'avait mal pris . Finalement, exaspéré, j'étais parti, et j'avais laché cette phrase assassine . " L'art n'est pas à prendre à la légère " . La réentendre aujourd'hui , c'était le comble de l'ironie. Je retenais un ricanement . A la base , comme elle le disait, ce n'était qu'une simple phrase ...
    Chassant Crystal et ma vie de couple désastreuse de mes pensées, j'apreciais le compliment de Stella. J'avais de bonnes chances de devenir une référence, j'étais au courant, mais c'était agréable de l'entendre dit a voix haute. Comme la fois ou un de mes anciens professeur d'université a enfin avoué qu'il me citait pendant ses cours, ou celle ou Fly m'as dis que ses amies n'arretait pas de l'abreuver de compliment a mon sujet . Venant de n'importe qui d'autre, je n'y aurais pas fait attention , sauf que Fly et Stella étaient spéciales. Terriblement spéciales.




      « Un auteur ne peut pas changer la face du monde tout seul . Ce serait illusoire de penser qu'il suffit d'être bon . Pour se faire éditer, il faut déjà passer a travers ceux qui veulent vous censurer, ceux qui veulent vous doubler et le reste, c'est a dire la foule d'imbéciles qui pensent qu'on ne peut pas risquer de publier un roman dont on est pas sur du succès . Si je n'avais pas eu un gros coup de chance , je n'aurais pas pu publier autant de livres aussi librement . »



    Le hasard, voila un sujet que les célébrités n'aimait pas aborder . Pourtant beaucoup n'aurait pas pu arriver si loin sans une aide extérieure ou un petit pistonnage. D'une heureuse coïncidence . Dans mon cas, c'était le fait que l'écrivain que j'avais rencontré dans le train me reconnaisse le jour ou j'étais venu déposer mon manuscrit à l'acceuil de son immense maison d'édition. Il aurait suffit qu'il se décide a m'ignorer pour que je passe à côté d'une merveilleuse carrière. Au lieu de ça , dès qu'il m'eu aperçu, il me fis un grand signe . Hey , l'exilé ! Tu t'es décidé a devenir écrivain ? Je m'étais retourné, pas convaincu qu'il s'adressais a moi . Et c'est la qu'avais débuté une courte période d'euphorie. Le bonheur de devenir ce que l'on a choisi d'être , et pas ce que la vie devait faire de vous est inégalable . Maitriser un instant son destin, grace au hasard. C'est contradictoire mais ça s'est passé comme ça pour moi. " L'homme à la mer " est paru sans aucunes corrections , tel que je l'avais écris . Les critiques l'ont tout de suite vu que ce que j'étais sincère .

    Stella n'était pas aussi avancée que moi dans son parcours. Sa musique, elle la diffusait lentement, par a-coup . Elle donnait quelques concerts , rencontrait des difficultés, apprenait à connaitre les coup bas des journalistes. Il lui faudrait du courage pour arriver a percer .Je lui souhaitais tout le succès du monde . J'avais extremement hâte d'entendre ses chansons , bien que je le sort s'acharnais contre moi de ce côté là . Je comprennais l'artiste , mais il me manquait cette clef pour pouvoir la déchiffrer entièrement. Je savais que dans mes livres , je montrais une partie de moi enfouie, je faisais remonter a la surface ma souffrance . Peut-être que le parasite qui hantait Stella s'exprimait dans sa musique ?



      « On apprend a connaitre une langue pour s'en faire une amie . C'est comme dans les relations humaines , il y a des langues faciles, et d'autres plus mysterieuses, plus farouches . On n'est d'ailleurs jamais a l'abri de perdre une langue ...»



    Je m'adressais cette dernière remarque . L'Allemand , que Felicity m'avait patiemment inculqué , je le perdais de plus en plus. Ca se voyait . Ecrire en allemand était devenu une torture . Je ne m'en servirais surement jamais dans mon métier, sauf pour rédiger les paroles d'un chant barbare , et encore . Je parlais de langues amies ; j'aurais aussi bien pu mentionner ma langue ennemie.

    L'enthousiasme de Stella sonnait faux. Ces yeux la trahissaient . Le soulagement que lui avait procuré ma petite "revelation" , ses interrogations sur mon "amies" , c'était visible. Une autre chose était néanmoins trouble ... je l'ignorais pour l'instant. Qu'allais-je lui répondre ? Que NYC était plutôt pleine de mort selon moi ? Car je n'allais pas faire la tournée des hotels luxueux de l'Upper East Side , loin de là . Wendy habite dans Brooklyn, dans un appart' charmant bien que fréquenté par une foule de junkie donnant dans le rock-metal-alternatif de bas fond et par des couples de travailleurs qui ressemblaient a des fantômes ? Je ne pouvais pas ajouter un autre mensonge, alors j'optais pour un melange de sarcasme et d'optimisme qui me parraissait le plus proche de ce que je pensais vraiment.


      « C'est une ville sympa ... si on aime l'éléctricité . Tout le monde vie a fond , là-bas. Le quartier de Brooklyn est assez sympa , a chaque fois que j'y vais je fais toujours des rencontres ... surprenantes . »


    J'avais plus de mal a imaginer ce que j'allais dire ensuite . La pointe infime de jalousie qu'exprimais la fausse interrogation de la musicienne me mettait dans une situation inconfortable. Soi j'enfonces le clou, en confirmant que Fly vas me bassiner avec son Ken-Kevin et toutes les preuves d'amour formidable qu'il lui apporte au quotidien, ou bien rester neutre en sortant un banal " Peut-être " . Je pouvais également faire comme si le portable m'avait déconcentré et fais oublier la question .J'optais encore une fois pour un juste milieu, m'inventant une quatrième option un peu hypocrite.


      « Fly peint tout en rose ... pour elle toute est une bonne nouvelle. C'est assez agacant . Heureusement qu'elle a d'autre qualité. Elle m'as apporté une aide inestimable a mes debuts , pour lutter contre les journalistes . Helas, depuis qu'elle est en couple, j'ai moins l'occasion de la voir .»

    Un signal , pour eviter toute confusion, toute fausses idées . L'affection que j'avais pour Fly étais celle d'un frère pour sa soeur de coeur qui l'avait sorti de sa galère . Stella, je lui vouais une affection differente. Elle me charmait , m'étonnait , m'intriguait surement autant que je devais l'intriguer , moi. Tout ne se lisait pas dans mes yeux . Mon passé sinueux ne se lisait pas aussi facilement que ça. C'était un barrage pour rester indéchiffrable.


    Soudain, je me pris conscience de l'énorme faux pas que j'avais fais en lâchant le nom de Fly. La dédicasse de mes premiers livres la mentionnait . Je n'avais pas du tout retablis la vérité . En fait, ce qui serait le plus probable, c'est qu'elle pense que Fly ... m'avait largué pour son Kevin . Ce n'était pas drôle . Je n'avais pas besoin qu'elle se fasses d'autre fausses idées.
    Ce serait tellement plus simple si je pouvais juste tout lui raconter.

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MessageSujet: Re: what it takes to become someone again || Stella   what it takes to become someone again || Stella EmptyVen 24 Juil - 16:59

      " Un auteur ne peut pas changer la face du monde tout seul . Ce serait illusoire de penser qu'il suffit d'être bon . Pour se faire éditer, il faut déjà passer a travers ceux qui veulent vous censurer, ceux qui veulent vous doubler et le reste, c'est a dire la foule d'imbéciles qui pensent qu'on ne peut pas risquer de publier un roman dont on est pas sur du succès . Si je n'avais pas eu un gros coup de chance , je n'aurais pas pu publier autant de livres aussi librement . "


    Elle ne put qu'approuver ces phrases d'un geste lent de la tête. L'art était un domaine bien compliqué, et injuste. L'art avait beau être une question de gout, et ainsi subjectif, un bon artiste restait un bon artiste, un artiste doué. Et pourtant, ça ne suffisait pas forcément. De mauvais artistes, de mauvais écrivains perçaient dans le domaine alors qu'ils ne le méritaient pas et faisaient ça avant tout pour la gloire, et finalement se trouvaient happés dans une machine infernale qui ne s'arrêtait jamais plus. Oui, la chance avait sans nulle doute un rôle important à jouer là-dedans. C'était comme un grand jeu, les gagnants étaient ceux qui avaient de la chance. Le hasard. Même si beaucoup se défendaient en disant que l'on arrivait à rien sans rien. Ce n'était pas toujours le cas... Parfois, il suffisait de carresser les producteurs dans le sens du poil, ou d'avoir juste un physique vendeur. Oui, il avait raison. Elle n'ajouta rien, parce qu'il n'y avait rien à ajouter. Elle jamais que sa propre route serait difficile avant de sortir le moindre petit EP.

    Peut-être souvent Stella paraissait-elle telle une enfant perdue, ou au contraire une jeune femme sure d'elle et froide. En fait, il est difficile de réellement cerner Stella lorsqu'on ne la connaissait pas. Elle abordait des apparences parfois si différentes, ou même si trompeuses, qu'on pouvait facilement s'y perdre. Entre la jeune femme qui insupportait les dragueurs d'un soir et les regardait simplement en attendant qu'ils partent, la musicienne qui se connait corps et âme sur scène, ou l'étudiante qui refaisait le monde après un petit verre de martini en trop avec un inconnu, il était difficile de s'y retrouver.

    Et pourtant, lorsqu'elle fixait le regard d'Ernest, elle avait l'impression d'être ... différente. Comment l'expliquer ? Elle ne le savait pas vraiment. Mais elle n'était plus cette simple personne qui pouvait semblait si froide et distante à ses heures, ou si révolutionnaire lorsqu'elle avait trop d'alcool dans le sang. Elle n'était plus qu'elle-même. Avec ses qualités, avec son amour pour l'arts, avec son passé. Et pourtant, peu semblait importait ce qu'elle avait fait lorsqu'elle était plus jeune ou même la veille. Aujourd'hui, Stella était avec Ernest. Elle l'avait trouvé par hassard dans ce café où elle était entrée par hasard. Peut-être que c'était écrit. Même si la musicienne ne croyait pas au destin. Selon elle, on se traçait son propre avenir en fonction des rêves que l'on parvient à garder en grandissant, ou aux envies de pouvoirs ou de famille auxquelles on aspire pour s'épanouir pleinement dans notre vie. La jeune femme avait beau croire au pouvoir de l'art, elle n'en était pas moins pessimiste. Ou si ce n'était pas à ce point, elle avait un tel manque de confiance en l'avenir qu'elle ne croyait pas au hasard ou au destin. Si elle réussissait, réalisait son rêve d'être reconnue en tant que musicienne par d'autres musiciens, si quelque part sur cette planète elle éveillait une passion pour la musique et son écriture, elle aurait remplie la tâche qu'elle-même s'était donnée en de remplir. Peut-être pour finir le travail de son père. Après, il était facile de partir dans des études freudiennes sur le pourquoi du comment tu comportement de Stella. Qui n'était pas des plus simples. Alors autant s'arrêter là, n'est-ce pas ?

      " On apprend a connaitre une langue pour s'en faire une amie . C'est comme dans les relations humaines , il y a des langues faciles, et d'autres plus mysterieuses, plus farouches . On n'est d'ailleurs jamais a l'abri de perdre une langue ... "


    Elle l'observait toujours, guettant les lueurs qui passaient parfois furtivement dans ses yeux, mais qui parfois s'installaient pour laisser place aux interrogations de Stella. Cet homme était si mystérieux, si ... différent. Il avait cette façon indéniable de l'intriguer, et de la rendre presque telle une gamine. Avec lui, elle avait cette impression que tout était différent, mais en même temps que tout était semblable. Ils se comprenaient avec leur langage. Ils ne se connaissaient pas par coeur, ils se testaient presque, s'observaient, apprenaient chaque seconde un peu plus de détails sur l'autre rien qu'avec leurs gestes ou leurs regards. Tout n'était pas dans des mots vides et sans signification aucune. Il y avait plus que cela. Elle savait qu'elle ne le lâcherait pas, qu'elle avait à apprendre de lui. Artistiquement mais aussi et peut-être surtout humainement. Oui, décidemment, quelle que soit la nature de ce lien invisible à tous les sens du terme qui semblait les unir, il était assez fort pour réveiller d'étranges sentiments en Stella.

      " Oui, il faut au départ apprivoiser une langue, apprendre à s'en servir et à la connaitre. S'habituer. Et puis quand on la connait, elle devient une amie, les mots deviennent une façon d'exprimer ses sentiments. Comme tous les langages, mais la langue est sans doute plus difficile à manipuler parce qu'elle est le moins personnel des langages à la base. " Elle stoppa un instant, pensant au langage qu'ils développaient en ce moment-mêmes, eux. Leurs regards en disaient beaucoup plus qu'ils ne semblaient le vouloir. Puis elle reprit :" Les mots sont les mêmes pour tous, sont compris de tous de la même façon. Mais au bout du compte, il suffit de trouver ... oui, notre rythme. C'est le mot. La mesure qui nous correspond, la mélodie qui parle pour nous. "


    Et il était vrai qu'une langue était facile à perdre. Elle avait continué d'écrire ses chansons en français en arrivant à Baltimore parce qu'elle savait à peine parler anglais au départ, même si son père était anglais. Il était mort trop tôt pour lui apprendre sa propre langue natale. Elle ne connaissait pas suffisamment cette langue pour parler justement, se décrire de façon exacte. Alors que c'était le role de ses chansons : s'exprimer. Alors elle avait continué d'écrire dans sa langue natale. Et puis, peut-être était-ce aussi une façon de se sentir moins coupable d'avoir fui. Il restait toujours un bout de la France avec elle, un morceau de sa famille, un petit souvenir de sa vie passé, des bouts de ses bons moments. Elle était restée accrochée à son pays d'origine, malgré tous les souvenirs qu'il faisait ressurgir. Et pourtant, elle n'avait voyagé que de Paris à Baltimore.


    Elle n'était jamais allée à New York. En fait, elle n'avait jamais vraiment quitté la ville. La jeune femme y avait trouvé un certain équilibre, une certaine paix plus ou moins branlante, mais à laquelle elle s'accrochait tant bien que mal. Alors tout quitter, perdre ses quelques repères ... C'était impossible. Mais à entendre Ernest, il avait déja beaucoup voyagé. Il était né en Allemagne. Pour une raison qui restait inconnue pour Stella, mais qu'elle ne demanderait certainement pas à Ernest, il n'y était pas resté. Elle ne comprenait pas grand chose au passé de l'écrivain. C'était aussi ça qui les unissait, les intriguait chacun l'un l'autre. Le sinueux passé qu'ils semblaient avoir et se lisait dans leurs yeux malgré eux.

      " Ce doit être une ville différente d'ici. " répondit-elle à propos de New-York. Elle ne relancerait pas la discussion sur son amie qui intriguait pourtant la musicienne. Elle s'était sentie suffisamment mal à l'aise à ce propos. Stop. " Les rencontres surprenantes, ça doit en être remplies " finit-elle par répondre simplement.


    Brooklyn, quartier des artistes. C'était un quartier qui aurait pu faire rêver Stella si elle avait vécu sa vie autrement, si elle n'avait jamais manqué de rien et qu'elle voulait faire partie de cette grande communauté New-Yorkaise. Mais New-York ne la faisait même pas rêver en soir, pour rien au monde elle n'irait là-bas. Sauf si la compagnie proposée jouait en sa faveur. Partir avec l'un de ses meilleurs amis. Ou même Ernest. Elle chassa cette pensée. Mais pour elle, ç'avait semblé évident qu'en effet, il n'irait pas dans les quartiers huppés de la célèbre ville. Et apparemment, il n'était pas un fan de la ville. Elle ajouta un petit sourire compréhensif et amical. Elle avait compris que New-York et les rencontres qu'il semblait y faire n'étaient pas totalement à son gout. Et elle ne pouvait que le comprendre. Même si elle n'y était jamais allée. Elle comprenait.

    Elle écouta Ernest, neutrement, supposant que Fly était cette fameuse amie qu'il reverrait avec sa cousine. Fly. Un beau prénom. Exprimant la liberté. Surtout lorsqu'elle apprit que cette jeune femme était en couple. Et apparemment pas avec lui. Son ventre se dénoua légèrement, mais il se renoua presque instantanément - l'inconscient de Stella faisait bien son travail ; surtout ne pas comprendre ce qu'elle risquait de ressentir pour l'écrivain. Oui, d'un coup, elle sembla plus aimer cette amie. Un beau prénom. Et elle semblait voir la vie bien différemment d'Ernest - et surement d'elle-même -, mais surtout, elle avait aidé Ernest. Elle ne savait pas comment ni pour quoi, ce qu'ils avaient pu vivre ensemble, mais elle ne chercha plus loin. Elle avait aidé Ernest, c'était le plus important... mais malgré tout, ce prénom tourna étrangement en rond dans la tête de la jeune femme. Fly ...

    Puis elle percuta. Fly. Oui, elle l'avait déjà vu, ce prénom. Non, impossible. Ou si, que trop possible. Elle tenta de cacher sa surprise. Il semblait bien qu'elle l'avait vu dans son livre, celui qu'elle avait lu il y avait environ un mois, celui qu'elle avait aimé lire de par ces mots si biens choisis et la justesse avec laquelle il décrivait parfois ses propres sentiments. Mais ce à quoi elle pensait, ce n'était pas le talent de l'écrivain. C'était plutôt à sa dédicace. Elle ne dit rien, ne fit aucun geste qui pouvait la trahir, mais se redressa légèrement, comme pour rendre plus léger le poids qui pouvait s'effondrer sur elle, et surtout les questions que cela soulevait dans sa tête. Etait-elle en train d'être ... jalouse ? Non, surtout pas. N'est-ce pas? Elle ne fit rien d'autre, regardant toujours l'auteur, gardant ce regard curieux des émotions de son interlocuteur, attentif de ses gestes et de ses paroles. Mais ne fit rien qui aurait pu la trahir. Du moins, elle l'espérait. Mais ne posa d'autres questions sur cette ... Fly. Ce prénom lui sembla tout à coup lourd, sombre, rempli de nuages. Peut-être comme son regard lorsqu'elle avait percuté.
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MessageSujet: Re: what it takes to become someone again || Stella   what it takes to become someone again || Stella EmptyVen 24 Juil - 20:54


    On était d'accord sur tout. L'impression reposante d'être en harmonie avec mon interlocutrice me rendait moins méfiant, plus souple . J'avais par nature l'esprit ouvert, je ne refusais jamais les nouvelles experiences, aussi bien physiques qu'émotionnelles. Jouer la comédie pour aider une parfaite inconnue a gagner un pari, s'incruster a un mariage, ça ne me faisait pas peur . Apprivoiser de nouveaux sentiments, découvrir de nouvelles façon de réagir, de voir la vie, j'en étais également capable . Je tirais avec pragmatisme les conclusions de ces experiences , je m'en servais pour reinventer mon écriture, mes livres . Ainsi , savoir que je n'étais pas seul au monde et que quelques personnes partageaient mes opinions me reconfortait un peu . C'est ce qui me manquait en ce moment . Une personne avec moi, et pas contre moi, un ou une amie qui ne se servirait pas de moi, et quelqu'un dont je n'aurais pas envie de me servir . Stella était mon double pour ce qui est du caractère . On avait vu, vecu ... et maintenant on s'interrogeait . Sur notre avenir, sur nos projets . J'étais loin de savoir ce qui m'attendait . J'étais en train d'acquerir une routine . Une routine a vingt-six ans , c'est possible ? Ca me faisait peur . Certain on peur du changement, moi j'étais effrayé par le demeurant .

    Les yeux de Stella étaient mon refuge . Je changeais souvent de maison , la notion de chez-soi était confuse pour moi. Chez moi n'était pas un lien, plutôt un sentiment . Chez moi dans le sourire de Fly, dans les yeux de Stella ou dans le regard haineux de Crystal, et étranger partout ailleurs. Le foyer, c'était ce qu'on connaissait . L'abri dans lequel on pourrait toujours se refugier si l'on oubliait qui on était . J'avais envie que Stella devienne une partie, même infime, de mon abri . " Tu te cherches et tu déséspère d'un jour te trouver " ... on pourrait completer par quelque chose comme " Demandes a tes amis; c'est eux qui te rappeleront qui tu es " . Cette poésie était vraiment belle . Associés a de mauvais souvenir , magnifique malgrès tout. L'art pouvait se dissocier de l'évenement auquel on le lie . C'est cet notion qu'on appelle l'intemporel.

    Nos propos étaient intemporels. Dans milles ans, nous aurions toujours raison, nous sommes dans le vrai et nous le resterons . C'est grâce a ça que l'on devenait une réference . La chance fait découvrir un artiste , la justesse de ses livres l'ammenent a la prospérité . La mort, le malheur, l'amour intéressaient depuis la nuit des temps . Quand on lit Roméo et Juliette, on a du mal a s'imaginer le contexte, la guerre des deux familles, par contre on éprouve chaque phrase comme si on était concerné .

    Je ne repondais rien a Stella . Du moins pas de vive voix . Le language ne mon regard était suffisament explicite . " Biensur que tu a raison . Je n'ai rien a ajouter, alors je me tais " voila ce que j'exprimais en surface a ce moment la . En profondeur se terraient mes reflexions . Elle comprennait les deux , j'en avais l'intime conviction. C'est drôle . Je fondes mes avis sur du concret , et là m'en remettais a mes émotions , traitres et aveuglantes . Se fier a ses convictions, c'était porter des lunettes qui vous peignaient le monde dans des couleurs differentes, qui altéraient votre vision. Actuellement, je portais des verres bleus , tout était teinté de mélancolie , des souvenirs remontaient a la surface , encombraient le paysage . Le calque du passé venait se placer devant celui du present .

    Le silence s'installait . Parfois, pour la musicienne , la mélodie parlait quelque fois pour . Le silence en était également capable. Ainsi, la deception de la voir repondre par une phrase si impersonnelle alors que j'avais essayé de lui dire un peu plus sur moi . Je n'aimais pas donner dans un seul sens . Si je n'intervenais pas , elle allait continuer a sortir des reponses stéréotypée et la conversation s'enliserait. C'était prévisible et de ma faute .

    Mue par une envie irrepressible de savoir si il nous restait des choses a nous dire ou si nous touchions au limite de nos sujets de conversations. Doucement, sans animosité, je glissais une petite remarque .


      « Arrêtes de répondre avec des demi-phrases et demandes moi ce que tu as vraiment envie de savoir . Ca ne vas pas me tuer que tu sâches qui est Fly, après tout c'est moi qui l'ai mise sur le tapis . »


    J'avais du mal a croire que c'était moi qui venait de parler . Dans ma mémoire , Ernest H. était un homme renfermé, solitaire, qui préférait se taire ... Mais la je cherchais la vérité , je provoquais les réactions de Stella , l'incitait a me poser les bonnes questions , la guidait. Ce sont les gens en manque d'amour qui font ça pour attirer l'attention. Les bébés crient pour que leur parents s'occupent d'eux, et les adultes sont acides pour qu'on les écoute un peu plus . Ca confirmait l'idée que dans le fond, je restais un gosse qui s'amusait avec les autres . Un gosse particulièrement caractériel et névrosé .

    Grandir n'as jamais été une priorité. Survivre, survivre, voila le combat que j'ai mené dans mon enfance . Je suis encore un enfant, qui a évolué par a-coup, petits choc par petit choc . Je sais parfaitement depuis quand je suis indépendant . Le jour ou j'ai percuté ce carrelage que j'avais posé moi-même et ou je suis passé a un fil de la mort . C'est ce jour la que j'ai choisi de ne dependre de personne .
    Mes sentiments, helas, semblent avoir choisi autrement.
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MessageSujet: Re: what it takes to become someone again || Stella   what it takes to become someone again || Stella EmptySam 25 Juil - 14:28

    Stella aurait aimé courir après l'avenir si imprévisible, lui demander exactement ce qu'il attendait lui, attraper des nuages, voler si légère sans ses soucis si lourds depuis toutes ces années. Tout cela pouvait paraitre si impossible, si idiot et enfantin. Et pourtant, la jeune femme, en la simple compagnie d'un ami réconfortant, d'Aubrey, Evey ... ou d'Ernest, se sentait réconfortée. Parfois elle se perdait dans la noirceur de son passé, dans ces évènements qui avaient fait basculer sa vie, et ses yeux en étaient le témoignage le plus sincère qui soit. Ernest comprenait ce langage qui émanait de Stella sans qu'elle-même ne le souhaite. Mais en même temps, savoir qu'il la comprenait, ne la jugeait pas, lui réchauffait énormément le coeur. Cette simple perspective d'être quelqu'un de bien, d'être une musicienne, une étudiante, une jeune femme avant d'être cette ado faible qu'elle avait pu être - et que parfois, à son grand regret, elle surprenait toujours en elle - aux yeux de l'écrivain avait ce don si particulier et unique de la rendre ... différente. Toujours elle-même, mais tellement mieux. Une sensation de bien être, celle de ne plus devoir être sur ses gardes. Ils avaient leur propre mode de communication. L'art et ce que ça avait créé en eux. Leur façon de réfléchir, de voir et ressentir le monde qui les entourait. Et de le partager entre eux.

    Stella n'avait ressenti ça qu'une seule fois dans sa vie. Elle tentait toujours de contourner cette question si fatidique sur son réel rapport qu'elle entretenait en ce moment-même avec Ernest. Elle voulait avant tout considérer cela comme de l'amitié. Une amitié particulière, peut-être une sorte de fraternité ; deux orphelins à leur manière, chacun perdu et cherchant refuge dans son art, s'exprimant à travers des mots, et des émotions par flux de phrases emplies de justesse. Ils s'étaient trouvés, le destin - ou du moins si Stella y croyait - les avait rassemblés, ce jour-là, dans la rue. Ernest aurait pu s'adresser à n'importe qui sur ce trottoir, à cet homme d'affaire qui abordait fièrement ses lunettes de soleil, cette sacoche remplie de documents surement importants et cet air fier ou bien cette mère de famille, essayant de faire avancer ses trois enfants riant aux éclats, ou bien encore cette blonde à l'allure de femme fatale. Des passants, ce jour-là, il y en avait eu beaucoup. Et il s'était adressé à Stella, perdue au milieu de cette foule, traçant son chemin tant bien que mal, ne sachant pas exactement où elle allait, ni même si elle devait se considérer comme pressée. Intriguée déja par le regard et le peu de paroles de l'écrivain, elle l'avait écouté à sa conférence. Puis ils avaient peu à peu appris l'un de l'autre. Ou plutot, comment ils fonctionnaient. Leurs caractères étaient semblables. Leur vie le semblait aussi.

    Et les voilà, assis dans ce café, par cette matinée qui avançait si rapidement mais en même temps si lentement, comme si le temps avait été mis sur pause juste pour leur permettre de vivre ce moment privilégié en toute sérénité. Et pourtant, les aiguilles des montres tournaient encore. Mais pour rien au monde, Stella ne se croyait dans l'un de ses films à l'eau de rose. Elle les détestait. Ils reflétaient si peu la vie, donnaient de fausses idées aux spectateurs. Et puis, n'oubliez pas, elle ne croyait pas le moindre instant pouvoir ressentir plus que de l'amitié pour Ernest. Mais il se passait bel et bien quelque chose. Comme si un petit adage léger avec ses petits violons au son piqué, accompagnés peut-être de sons étouffés, comme s'ils étaient sous l'eau, loin de tout, le tout sur un rythme timide et discret d'une sorte de tango, comme si les deux artistes se cherchaient, se fuyaient mais se retenaient l'un et l'autre. Comme quelque chose d'évident mais compliqué à la fois. Rien n'était simple, rien ne pouvait être simple car les deux protagonistes n'étaient pas des personnes simples et n'avaient pas des vies simples.

    Le silence gagna une place plus importante entre les deux jeunes gens. Mais pas un silence pesant. Stella regardait toujours les yeux d'Ernest, et comprit qu'il lui répondait à travers eux, comme elle avait pu le faire auparavant. Ils étaient d'accord. Encore. Infiniement différents mais semblables. Elle se perdait peu à peu dans les yeux expressifs de son interlocuteur lorsqu'il lui sortit, sans animosité aucune, sans brusquerie, mais suffisamment sincèrement pour que Stella se sente interpellée :

      " Arrêtes de répondre avec des demi-phrases et demandes moi ce que tu as vraiment envie de savoir . Ca ne vas pas me tuer que tu sâches qui est Fly, après tout c'est moi qui l'ai mise sur le tapis "


    Stella prit cette réflexion comme il la lui donnait. Une opportunité. Elle ne se sentit pas agressée. Elle comprit juste que certaines choses devaient certainement, et allaient être mises à plat. Ils en avaient besoin. Du moins, Stella en avait besoin, car elle avait senti cet accès de ce que l'on pourrait appeler de la jalousie monter en elle, et elle détestait ça. Déja parce qu'éprouver ne serait-ce qu'un soupçon de jalousie ne lui plaisait pas, car cela signifiait qu'elle tenait peut-être trop à Ernest, mais aussi parce qu'elle voulait savoir. Savoir à quoi s'en tenir, jusqu'où tout cela était susceptible de les mener. Ce jour-là, mais aussi et certainement surtout dans leur avenir plus lointain, celui qu'ils redoutaient tant et pourraient peut-être vivre ensemble, d'une manière ou d'une autre.

    Alors elle se concentra un instant, arrêtant de scruter attentivement les émotions qui circulaient dans les yeux de son interlocuteur. Fly. Ce prénom si ... étrange. Pas en soi, bien sur, mais parce qu'il avait déclenché en Stella des émotions si différentes, contradictoires et mauvaises. Son cerveau s'était embrouillé rien qu'à l'annonce de ce nom. Il l'avait aimé et détesté en seulement quelques instants, et maintenant c'était l'interrogation qui gouvernait ses émotions. Mais comment poser la question si fatidique ? Elle revoyait à présent clairement cette fameuse dédicace, et son cerveau en était totalement embrouillé. Que penser ? Il ne fallait pas montrer sa pointe de jalousie qui commençait à nouveau à monter en elle. La jalousie. Oh, non, pas la jalousie! Elle ne voulait pas! Mais elle pouvait tout aussi bien exister dans une amitié forte, n'est-ce pas ? Finalement, autant pour avoir le fin mot de l'histoire que pour arrêter de se poser des questions si terre-à-terre, elle demanda simplement, avec un petit timide reconnaissant :

      " Je me souviens d'une dédicace où tu avais écrit son nom. C'est tout. "


    Bien sur, en soi, ce n'était pas une interrogation. Mais cette phrase en était remplie. Des questions, il y en avait tellement! Qu'avaient-ils vécu ensemble? L'avait-il un jour aimé plus que l'on aime une simple amie? Que représentait-elle pour lui aujourd'hui ? Etait-il jaloux de l'homme que "cette" Fly semblait aimer ? Et peut-être aussi : se comprenaient-ils comme Stella avit l'impression d'être comprise et de comprendre Ernest ? Leur relation que quelques instants auparavant Stella considérait comme unique était-elle remise en cause? Pouvait-elle prétendre ressembler à Ernest en bien plus de point que la plupart des gens qu'ils connaissaient tous les deux ? Elle ajouta finalement, par crainte d'avoir encore répondu par "demi phrases" :

      " Tu sembles tenir à elle, je me demandais jusqu'à quel point. Mais je ne te force pas à répondre, c'est moi qui me pose trop de questions, pour tout. "


    La jeune femme avait ajouté ce petit "pour tout" malgré elle. Ne pas craindre qu'il la comprenne mal. Qu'il s'imagine qu'elle voulait à cet instant plus que cette si forte amitié. Parce qu'elle ne le voulait pas. N'est-ce pas ? Alors tant qu'à faire, elle préférait passer pour une curieuse de première que pour une jalouse. Même si les deux étaient liés. Son regard s'illumina alors d'une sensation nouvelle. Une crainte de connaitre la réponse, une crainte de cette crainte. Tout devenait soudain un peu plus clair. Peut-être pour peu de temps, surement allait-elle encore fuir ses sentiments. Mais la peur domina à cet instant son regard. La peur de de pouvoir aimer de nouveau, et s'en subir les conséquences, de se retrouver immensément seule face à ce sentiment. Puis la peur que ce ne soit pas réciproque, la peur de passer avec ces paroles pour une étudiante juvénile. La peur de paraitre égoïstement jalouse et possessive alors qu'ils se voyaient si peu.

    Elle soutint tant bien que mal le regard d'Ernest, essayant de guetter sa réaction, les émotions que ses yeux allaient alors dévoiler. Car ils en disaient plus que ses mots, et c'était ses yeux qu'elle craignait le plus. Elle craignait d'y voir de la déception, de la colère, de la surprise négative. Mais elle avait poser cette question. Pour elle, pour cet eventuel eux. C'avait été presque une necessité. Et une autre affirmation vint de nouveau frapper son esprit. En lui demandant cela, peut-être lui en avait-elle demandé trop sur son passé. Peut-être allait-il devoir lui révéler des instants difficiles de son passé. Ce pouvait être une bonne chose si elle n'avait pas peur de passer pour une curieuse primitive. Peut-être en saurait-elle plus que si Ernest ne lui aurait dit si elle ne lui avait pas posé la question ...

    Elle trouva à son tour refuge dans le regard encore bienveillant de son interlocuteur.
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MessageSujet: Re: what it takes to become someone again || Stella   what it takes to become someone again || Stella EmptySam 25 Juil - 22:25


    Je dirigeais la discussion vers un terrain dangereux . Nous avions abordé les sujets ou l'on ne pouvait que bien s'entendre , des thèmes qui nous tenait a coeur et qui nous rendaient heureux . Car l'art est une thérapie, un remède pour les coeurs brisés et les périodes difficiles de la vie . Dans mes livres, je m'évadais , je me mettais dans la peau de quelqu'un plein d'espoir . En trois mots je pouvais rendre le sourire a mes personnages , les orienter pour qu'ils trouvent un meilleur futur . La réalité était plus compliquée. Les bonnes personnes se cachaient dans des foules, et il fallait croiser les doigts pour avoir une chance de s'adresser à la bonne personne. Se perdre juste au moment ou Stella passait devant moi . A une seconde près , je passais a côté d'une femme exceptionnelle, d'un mystère . Et si je n'avais pas rencontré Stella personne ne serair venu ce matin me reconforter après cette longue interview . J'aurais été seul , dans un silence de mort . Malheureux . La , j'étais prêt a parler de Fly . Fly, ce n'était pas rien.

    Cette immense femme aux magnifiques cheveux noirs m'avait acceuilli dans sa famille comme si nous nous étions toujours connu. Elle m'avait laissé le temps de me reconstruire, de me soigner également, avant de m'aider . Fly, c'était la liberté , le souffle du renouveau, la joie dans l'air . Elle était électrique , ne tenait pas en place et entrainait ceux qu'elle aimait avec elle . Pouvait les protéger de leurs instincts destructeurs et les soutenir dans leurs proteger . On ne pouvait pas la haïr car c'était une figure du bien, la générosité incarnée dans le corp d'un fantôme . En regardant Stella , je sentais que ma réponse allait beaucoup compter . D'un certain point de vue , elle savait qui était Fly. La dédicace " A Fly, sans artifices et sans métaphores " . Il n'y avait rien d'autre a dire . Son prenom se suffisait a lui même . Une promesse de changement et de bonheur .

      « Le lien que j'avais avec Fly est un peu particulier . C'est effectivement elle que j'évoque au debut de mon premier livre, c'est d'ailleurs a cette époque que je l'ai rencontré . »



    Je marquais une courte pause. Le terme époque semblait déplacé pour parler de mon passé . Il était ambigu . On parlait d'époque revolue dans ce cas, pourtant je n'avais pas tout a fait refermer cet épisode de ma vie . Il restait des zones d'ombres, des choses a faire . Comme récuperer les derniers effets de ma tante , ce que je n'avais pas réussi a faire . Découvrir les lettres qu'elle était en train d'écrire avant de mourir , cela m'avait paru trop dur quand j'avais quitté la France. Aujourd'hui, j'y pensais toujours avec difficulté .



      « Je venais de fuguer de l'hopital . J'étais dans un sâle état , fatigué , je errais dans la campagne . Fly avait une maison dans le coin ou elle passait ses vacances . Je l'ai croisé . Dès que je l'ai vu, je me suis arrêté . Il faut dire qu'elle a une allure spéciale, maigre, un visage taillé a la serpe et des cheveux noir qui la font ressembler a une revenante . Elle a profité que je la regardais pour m'observer . J'avais un bandage à la tête, des cernes ... quelqu'un d'autre m'aurait pris pour un fou échappé d'un asile. Elle m'as ordonné de la suivre . Quand on a pas dormis pendant deux nuits de suite , on a tendance a ne pas se poser beaucoup de questions . Contre toute attente, elle m'as offert un toit . On ne discutait pas, on s'évitait dans sa grande demeure de campagne . C'était sa façon de me faire craquer, doucement. Elle n'en avait rien a faire que je restes indefiniment . Son travail dans l'evenementiel lui rapportes suffisament d'argent pour heberger une colonie d'émmigrés pendant des annés, alors un étudiants qui ne mangeait rien ... Comme tu dois t'en douter, j'ai craqué . »




    Si il y a une arme plus puissante que la haine, c'est la patience. Le silence était pesant, opprimait les gens . Les oiseaux, les crincement de porte , le tic tac d'une horloge ancestrale et le bruit des pas sur le sol installaient une ambiance lourde ... D'autre a ma place aurait tout avoué le premier jour . Mais j'apprecie les defis, même dans le malheur. Parfois, puerile, je m'amusais a siffloter . Fly ignorait . Elle a cette force en elle, cette détermination qui l'empêche de perdre . Moi, j'avais juste l'ardeur du condamné .




      « Je suis venu la trouver dans la cuisine , alors qu'elle preparait le repas du soir . Fly a beau être electrique, incontrôlable; dans le fond elle se comporte toujours comme une femme d'intérieur . Quand je lui ais dis que je voulais parler, elle a esquissé un vague sourire , telle une grande soeur a l'écoute . Elle ne m'as pas interrompu une fois . Intuitivement, Fly sentait que j'avais juste besoin de vider mon sac . Et il lui parraissait tout naturel d'arranger mes problèmes . »



    L'éfficacité de Fly quand il s'agissait de retablir l'ordre et la justice dépassait l'entendement . C'est surement la raison qui faisait d'elle une si bonne publiciste . Elle savait faire croire qu'un produit respectait une éthique , parce que quand on l'entendait parler elle avait l'air transcendé . " Il a besoin d'une maison . Il est seul, sans famille, je ne vois pas ce que tu peux m'opposer . En plus, il est gentil . Ce n'est pas comme si j'invitais un criminel chez toi ... en étudier lui ferait le plus grand bien ... " Fly était si douée pour convaincre . Elle coupait la parole , mentait par moment , mais personne n'oserait lui dire qu'elle avait tort.



      « Elle m'as aidé . Je l'aime énormement, elle fait un peu parti de ma famille . On est opposés , personne ne peut vivre a son rythme effrené . Ce n'est pas une artiste mais dégage une certaine aura . Je me chamaille souvent avec elle, on a des points de vu opposés sur tout. Notre sujet de dispute préféré , ce sont nos vies de couples respectives . Je ne peux pas supporter son petit ami, Kevin , et elle elle déséspère de me voir encore célibataire . Voila ... je crois que j'ai tout dis . »




    Après-coup, je me sentais vraiment bien d'avoir un peu forcé mon interlocutrice a poser cette question . Les sous-entendus ne menent a rien , et tourner en rond , logiquement , ne permettait pas d'avancer . Stella n'allait pas me trahir ni me balancer au média . Il n'avaient pas non plus engager de detective pour me surveiller . Parfois, il faut arrêter la paranoïa . Je devenais un peu plus normal, moins renfermé . Stella m'inspirait confiance , provoquait en moi un cocktail d'émotions explosifs . Bizarrement, cela ressemblait a de ... non, je devais me tromper . Je n'avais jamais ressenti de sentiment . Ce ne pouvait pas être ça .

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MessageSujet: Re: what it takes to become someone again || Stella   what it takes to become someone again || Stella EmptySam 25 Juil - 23:43

    En le regardant se plonger peu à peu dans son passé, se remémorer de bons comme de plus douloureux souvenirs, Stella eut l'étrange envie de le serrer dans ses bras, de le protéger coute que coute contre de simples pensées pourtant au pouvoir si destructeur. Elle savait que se remémorer simplement une scène, un visage, une voix, un endroit pouvait mener jusqu'à la perte de ses moyens. Ecouter les mots d'Ernest, choisis avec soin et un calme impressionnant, forcait l'admiration de l'étudiante. Les yeux clairs de l'étudiante restaient fixés dans ceux de l'écrivain, qui semblaient se perdre dans de sombre mais aussi de plus heureux souvenirs, et assistaient, impuissants, au déballage d'une vie meurtrie par les difficultés qui lui étaient tombées dessus par poignées. L'injustice qui déboulait sur les moins chanceux, l'acharnement du destin. Et l'individu, désespéré, pensant que sa vie ne peut être pire.

    Qui se réfugiera dans l'art.

    En l'occurrence, il s'agissait de l'écriture. Des livres. Une façon de s'inventer une nouvelle vie. L'impression d'avoir le pouvoir sur quelque chose, de pouvoir choisir pour quelqu'un. Ses personnages. L'envie de faire quelque chose, de se libérer d'une colère ou d'une tristesse que l'on peut exprimer par de simples mots. Et pourtant, Ernest était en train de le faire avec un calme déconcertant. Il avait appris à rester maitre de lui-même, à contrôler le flux d'émotions qu'il devait revivre chaque jour en partie, en pensant à une simple personne, à un simple endroit. Si la jeune femme avait déja l'impression de le comprendre et d'être comprise en retour comme c'était le cas avec si peu de personnes, si elle avait eu cette impression, dès le premier mot qu'il lui avait jamais dit, dans cette rue, qu'ils se ressemblaient en bien des points, les mots qu'enchainait Ernest ne pouvait que confirmer ses pensées. Un flot d'émotions passa dans le regard de la jeune femme, qui l'écoutait silencieusement. La tristesse de savoir qu'il avait effectivement un passé tumultueux. Qu'il était allé dans cet hôpital qui aura presque réussi à le détruire. L'admiration pour cet étudiant pourtant déja si fort, ne voulant pas faiblir, à aucun moment, et qui pourtant avait du abandonner. Qui avait du, voulu, et devait se réconcilier avec l'espèce humaine. Il avait parlé, avait sorti son désespoir, ou même peut-être cette haine si présente en lui à cette femme. Fly.

    Ce nom sonna de nouveau dans les oreilles de Stella comme la liberté, l'espoir, la joie. Le beau, l'aventureux, le bonheur, la promesse que l'on tient. Elle s'en voulut de s'être trompée à ce point, d'avoir commencer à avoir cette attitude de gamine frustrée et jalouse. Fly avait été celle qui avait été là, et semblait toujours l'être, pour Ernest. Elle était son rayon de soleil, celle qui l'avait sauvé. Elle hochait lentement la tête, l'encourageant à continuer son récit, d'un regard encourageant. L'écrivain avait cette manière si impressionnante de raconter, les mots lui venaient si aisément, on aurait pu croire qu'il racontait l'une des histoires qui sortait de sa propre imagination. Et pourtant, Stella en était certaine de par son regard et par ce qu'elle connaissait de lui, c'était la vérité. La pure et simple vérité.

    Lui aussi avait bel et bien un passé difficile à porter, et pourtant, la charge semblait légère sur ses épaules alors qu'il abordait un sujet pourtant surement pénible. Bien sur, il y avait eu la présence de Fly, celle qui l'avait réconforté et lui avait apporté une aide précieuse, mais il y avait aussi cette histoire d'hôpital dont Stella ignorait tout - elle jetta un regard interrogateur à l'écrivain mais n'insista pas - , cette histoire de fugue, l'absence évidente de la présence et du soutien parentaux. Alors, lui aussi était-il orphelin au propre sens du terme ? Bien que Stella ne le soit techniquement que de son père, sa mère était devenue tellement différente d'une mère, tellement plus proche d'une junkie, qu'elle ne la considérait plus comme une mère depuis ... Depuis quand, exactement ? Elle avait du grandir totalement seule, sans sa mère pour la soutenir, se réjouir de ses bonnes notes ou de ses premiers apprentissages. Etait-ce le cas pour Ernest ? Etait-ce plus compliqué ?

      " Elle m'as aidé . Je l'aime énormement, elle fait un peu parti de ma famille . On est opposés , personne ne peut vivre a son rythme effrené . Ce n'est pas une artiste mais dégage une certaine aura . Je me chamaille souvent avec elle, on a des points de vu opposés sur tout. Notre sujet de dispute préféré , ce sont nos vies de couples respectives . Je ne peux pas supporter son petit ami, Kevin , et elle elle déséspère de me voir encore célibataire . Voila ... je crois que j'ai tout dis . "


    Oui, il semblait avoir tout dit. Stella sortit peu à peu de son récit, et ses derniers mots résonnèrent dans le désordre, par petites bribes, puis par phrases dans son esprit. "Elle m'as aidé . Je l'aime énormément". Fly avait été la promesse d'un jour nouveau. Elle ne pouvait que le comprendre. Le hasard avait fait que leurs chemins s'était croisés, et il avait fait en sorte qu'Ernest croise la bonne personne, celle capable de le faire craquer. Fly avait réussi, elle l'avait soulagé à sa façon. Et pour ça, Stella admiré cette femme. "Notre sujet de dispute préféré , ce sont nos vies de couples respectives . Je ne peux pas supporter son petit ami, Kevin , et elle elle désespère de me voir encore célibataire .". Ainsi, donc, il était bel et bien célibataire. Stella ne sut comment réagir. Au fond d'elle-même, son coeur sautait dans tous les sens d'apprendre cette nouvelle. Peut-être pourrait-il, un jour, conquérir celui de l'écrivain ? Mais son esprit, au point de vue inchangeable et à la force indéniable, gouvernait sn coeur lui interdisait de s'exprimer. Ainsi, elle prit la nouvelle comme elle se devait de la prendre. Comme une amie. Mais elle ne dit rien à ce propos. Ce n'était pas son rôle. Et certainement pas le plus important des mots d'Ernest.

      "Je suis désolée que tu aies eu à vivre ça. Personne ne le devrait. Etre mal et seul à ce point. " Découvrir qu'en effet ils avaient ce point commun la rassurait d'un certain côté car elle se sentait inifiniement moins seule et comprise comme par personne, mais savoir une partie de ce qu'avait enduré lui serrait le ventre. Comme si il n'était pas légitime pour elle de savoir tout cela, mais aussi et surtout parce qu'il avait souffert. " Tu as croisé sur ta route la bonne personne. C'est normal que tu soies encore énormément attaché à elle, même si vous avez vos différents. Après tout, c'est normal d'avoir des différences. C'est ce qui t'a sauvé, d'une certaine façon. "


    Elle avait débité ces mots sans vraiment s'en rendre compte, s'imaginant à la place d'Ernest Puis, peu à peu, son cerveau bascula sur son propre passé. Son interlocuteur venait de lui révéler une partie du sien. Que devait-elle alors faire par rapport au sien ? Lui en révéler une partie ? Ce point commun qui semblait les hanter tous deux ? Elle commençait à se sentir si forte en sa compagnie, si différente et protégée, qu'elle ne put s'empêcher de livrer une partie de sa solitude passée.

      " Je sais ce que ça fait d'être seul, abandonné. Ce sentiment d'abandon qui te ronge de l'intérieur, si profondément que tu crois que tu ne t'en relèveras jamais." Elle marqua une courte pause, se demandant si elle se devait de parler d'elle-même alors qu'Ernest venait de lui dévoiler une partie importante de son être. Elle avait peur de passer pour une égocentrique. Mais des occasions comme celle-là, où elle se sentait si comprise et protégée, elle n'en aurait peut-être plus de sitôt. Alors, elle enchaina :" J'ai été seule moi aussi, à Paris. Ca fait mal, de savoir qu'un soutien que l'on devrait tous avoir ne nous est pas apporté. J'aurai aussi aimé avoir ma Fly. "


    A vrai dire, en disant ces mots, un nom lui vint en tête. Damien. Elle avait sa Fly. C'était un homme, le premier, celui qu'elle avait aimé de tout son coeur. Mais le dire mettait la jeune femme mal à l'aise. Elle avait peur de la réaction d'Ernest. Elle qui venait presque de faire sa crise de jalousie alors qu'il lui parlait de celle qui l'avait aidé comme une soeur, une seconde mère, ne pouvait pas se permettre de parler de son premier amour d'une quarantaine d'années. Marié.

    Après un instant de silence, la jeune femme baissa les yeux pour la première fois depuis un moment maintenant. Elle perdit le contact avec le regard de son interlocuteur, et le regretta aussitôt. Ils étaient un soutien à ne pas négliger. Mais elle avait peur d'y lire de la déception. Elle pianota sur la table de ses doigts, et continua timidement :

      " A vrai dire, j'ai eu ma Fly. Il s'appelait Damien. Mais de toute façon, il fait partie de mon passé de Paris. Je ne veux et ne peux plus le voir. A présent, j'ai un soutien important avec d'autres personnes, le hasard fait parfois bien les choses. "


    Après avoir sorti ces bribes de son passé si facilement, presque mécaniquement, Stella s'en voulut d'avoir parlé d'elle ainsi. Ils parlaient d'Ernest. Elle était égocentrique, avait voulu ramener le passé de l'écrivain au sien. Elle voulut s'excuser mais eu peut de paraitre encore plus ridicule. Elle releva simplement les yeux vers lui. Mais finalement, sortir ses déboirs était plus facile qu'elle ne pouvait s'y attendre. La présence d'Ernest était réconfortante, protectrice. Stella n'avait pas pour habitude de beaucoup parler, et encore moins pour confier ses secrets les plus sombres. Evidemment, elle n'avait pas tout dit, et avait enchainé avec Aubrey après avoir furtivement parlé de Damien. mais après avoir sorti ces phrases, elle se sentait en partie libérée. Comme si elle avait toujours attendu de tout révélé à Ernest. Elle se sentit mieux, et se demanda quand elle aurait le courage d'aller plus loin dans son récit. Quand elle aurait le cran de dire que son père était mort presque dans ses bras, que sa première "Fly" était l'homme marié quarantenaire dont elle était amoureuse et que le compagnon de sa mère avait abusé d'elle. Mais peu importait. Leur conversation venait de prendre un tout autre sens.

    Tout à l'heure, ils s'intriguaient encore. A présent, les mots les avaient aidés à s'en sortir dans la connaissance de l'autre. Leurs regards avaient toujours exprimé ce passé différent de celui de bien des gens, mais jamais de quoi exactement il en revenait. Aujourd'hui, à cet instant même, un mystère était tombé. Et pourtant, Ernest l'intriguait toujours. Elle aurait voulu tout savoir sur lui; ses gouts exacts, ses meilleurs et pires moments, ses bons et mauvais côtés. Ce qu'il refoulait en lui comme ce dont il était fier. Peut-être ce qu'il faisait dans cet hôpital qu'il avait fui avec tant d'aplomb. Ce qu'il ressentait pour elle.

    Enfin, non, ça, elle ne le voulait pas. De toute façon, quoi qu'il lui dise, elle avait impression qu'elle ne pourrait jamais enlever cette part de mystère qui émanait de l'homme et qui lui plaisait tant ...


Dernière édition par Stella H. Hallaway le Lun 27 Juil - 14:13, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: what it takes to become someone again || Stella   what it takes to become someone again || Stella EmptyLun 27 Juil - 14:13


    En parlant de Fly, j'avais enlevé l'ombre qui planait sur notre conversation depuis quelques minutes . Je me sentais plus à l'aise, maintenant qu'aucun malentendu n'était possible. En contrepartie, j'avais du reveler une petite partie de mon passé tumultueux . C'était relativement facile pour moi car c'était un moment de ma vie que j'aimais beaucoup. Une belle histoire , celle d'une vie qui prend une nouvelle direction . J'aimais en parler, me rendais-je compte . Redecouvrir l'agréable sensation que l'on n'était pas obligé d'être malheureux dans un monde en lequel on ne croyait plus et ou la vie modelait le caractère des gens en les heurtant et en enlevant ce qu'ils ont de plus cher . Les souvenirs remontaient a la surface, je voyais Fly me presenter a sa famille . La premier impression que donnait ses parents , c'était qu'ils n'avaient pas plus de vingt ans . Ce qui trompait chez eux, c'était qu'il souriait , devoilant des rangées de dents blanches parfaite, et qu'ils s'habillaient en depit de tout les codes de la mode . Leur bonheur les rendaient jeunes, ils aimaient les autres, se souciaient des apparences . Mais dans le fond, c'était des personnes génereuses et qui jouaient parfaitement leur rôles de parents adoptifs . Je m'étais laissé surprendre par ce foyer qui s'était ouvert a moi , alors que je touchais le fond.

    D'autres a ma place ne s'en seraient pas remis . Me battant pour éviter de sombrer , j'avais remonté la pente a mon rythme . Encaisser les coups sans se laisser déborder par les problèmes . L'écriture me rendait fort . Tel Fly qui forcait le monde a se façonner selon ses envies par sa volonté , la chance me poursuivait pour m'éviter les pires erreurs, mes intuitions me portant aux bons endroits au bons moments. Ca avait ses avantages, ses incovenients et ses ambiguitées . Le bon endroit n'est pas forcement celui qui apparait comme "logique" .

    Je n'avais pas, excepté a la mort de ma tante, abandonné , je n'étais pas du genre a me laisser sombrer sans combattre . Je fixais mes ennemis dans les yeux , affrontant ma peur . Mes peurs ... Dans les yeux de Stella, j'étais en terrain ami, et pourtant je sentais que ma peur de l'avenir s'exprimait . La crainte que demain apporte une épreuve insurmontable , une énigme sans solution. Ou un journaliste un peu plus déterminé que les autres.

    La réaction de Stella confirmait la haute estime que j'avais pour elle . Calme , posé , et déconcertante parce que juste . Encore cette notion de la bonne personne . On prenait conscience après-coup que l'on avait rencontré la bonne personne . Parce que dans l'instant present, on a l'esprit occupé par autre chose . La souffrance annihile la notion du bien et du mal . On voit le monde a travers une fumée épaisse, on s'enferme dans cet envellope de fumée pour ne pas voir la réalité en face. L'esprit avait le pouvoir de créer une carapace, une petite épaisseur de haine pour contrer ceux qui lui veulent du mal.

    En compagnie de la musicienne, le reste de cette protection tombaient . Stella m'apaisait et me fascinait . Elle ne laisserait pas filtrer une partie même minime de son passé . Sur ce point, j'avais plus de maitrise qu'elle . Je maitrisais mes souvenirs en les narrant comme n'importe quelle autre histoire inventée . Je devenais exterieur a mon propre passé pour eviter de souffrir en en revoyant certain passage .

      « Je penses que c'était un mal pour un bien . A certains moment, on a besoin d'être seul. De se retrouver confronter a sa propre obstination. Une fugue, ça represente l'envie de s'affranchir d'un mal , d'une douleur intérieure . »

    J'étais mon pire ennemi et mon plus grand allié . Les contradictions presentes en moi m'empechait d'être tout a fait seul. J'étais face a mes reflexions, mes désirs et mes craintes ; je cohabitait avec mes envies et mes choix impossibles . En fait, on était plutôt nombreux sous mon crâne.

      « Il y a toujours une bonne personne . C'est juste qu'elle change en fonction des problèmes ... »


    Moi-même, j'avais été la bonne personne un jour dans la vie de quelqu'un. Bien que plus souvent, je tenais le rôle du mechant, l'homme qui s'enfuit. Qui avais-je laissé derrière moi au fil de mes nombreux departs ? Evey ... Crystal , et il faut bien le dire , Lulla . J'avais sacrifié mes amis, ma femme, et ma soeur. Quand il le fallait, je savais me montrer objectif . " C'est un mal pour un bien " , sauf que certains attendent encore le bien.



      « Si profondement que l'on commence a se faire du mal tout seul. L'autodestruction consciente et ineluctable. »




    Stella avait du vivre une épreuve similaire . Je voyais bien qu'elle n'étais pas orpheline, du moins pas a mon sens, mais que quelque chose était parti , parti et l'avais abandonné . Le cercle vicieux du malheur avait du l'emporter un jour, pourtant elle s'en était sortie . Ca se lisait facilement dans ses yeux . Elle était en harmonie avec elle même , a quelques détails près . Des fantômes du passé qui revenait la hanter le soir ...



      « On se retrouve tous, un jour, face a soi-même . Sans personne sur qui se reposer . Il n'y a que deux possibilité dans ce cas la ; sombrer ou partir . Partir et prendre son indépendance, s'affranchir. Ne plus attendre qu'on vous apporte le soutien et le trouver en soi. »



    Cynique, c'était cynique . Parce que certaines personnes étaient d'éternels dépendants, ils étaient condamnés a sombrer . Il n'oseront pas partir . Leurs amis les retiendront, les convaincront de rester . De vivre éternellement avec ce fardeau en eux. Et un jour, on leur annoncera calmement qu'en restant chez eux, en gardant leur agréables habitudes, ils ont raté leur vie . Louper le coche, l'expression prenait sa source dans le plus humain des choix . Se sauver ou sauver ceux qui dépendent de vous . Moi, j'étais avantagé, parce que personne n'as jamais dépendu de moi.

    Dès que j'entendis le prenom Damien, je l'associais avec le parasite. Ainsi, il l'avait aidé . Ca m'empechait de le detester . La jalousie n'était pas possible . Damien ... un prenom fort, imposant. Ca sonnait dur a mes oreilles . Le roc de Stella . C'était ça la difference entre ma Fly et "son" Damien. Fly m'avait porté pour que je voles de mes propres ailes, mais j'avais le sentiment que Stella s'était attaché a Damien pour eviter de tomber . Une relation dangereuse. J'arretais la mes reflexions de peur de comprendre quelque chose de trop.



      « Un passé que tu veux a tout prix enterrer ? D'accord, je ne te poserais pas de questions . Sinon, pour ce qui est du hasard, il m'as souvent porté chance pour me mener vers les bonnes personnes.»



    Un petit sourire vint illuminer mon visage. Les sous-entendus , la petite touche d'ironie, je me reconnaissais bien la . Je lui avais montré que je n'étais pas dupe , sans la forcer a parler . Et j'avais suivi mon propre conseil, ne pas repondre par demi-phrases . Je ne dependais de personne, je n'avais donc a m'inquieter des reactions de personnes . Même si ça me derangerait qu'elle se fâche ... j'ai terriblement envie de savoir ce qui se dit ensuite . Comme dans ses feuilleton ou on est suspendu au lèvres des personnages .

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MessageSujet: Re: what it takes to become someone again || Stella   what it takes to become someone again || Stella EmptyLun 27 Juil - 18:02

    Les pensées continuaient de tourbilloner dans l'esprit de Stella telle une musique complexe et sans fin, belle mais grave, avec parfois une petite mélodie plus légère pour marquer des visages remplis de promesses et d'agréables souvenirs virevoltant au rythme des souvenirs de la musicienne. Entendre une bribe du passé d'Ernest lui faisait du bien, la faisait se concentrer sur sa vie lui, qui l'interessait plus qu'elle ne voulait se laisser le croire. Ernest. Voilà une présence bien étrange qu'elle avait trouvé. Étrange, certes, mais réconfortante. Pleine de promesses pourtant jamais exprimées. Le regard de l'écrivain débordait de sentiments contradictoires, de questions mais surtout de quêtes. Elle avait affaire à un homme qu'elle connaissait de mieux en mieux. Par ses regards, ses gestes, ses habitudes, ses paroles. Elle comprenait aussi mieux son caractère - si semblable au sien - en entendant une partie de son histoire. Ses yeux s'était illuminés d'un regard nouveau alors qu'il avait parlé de Fly. Fly, ou l'espoir et la liberté.

    Le brouillard qui était devant les yeux de Stella, ce mur qui la séparait de la tranquillité d'esprit et de l'espoir d'un futur plus beau, tombait peu à peu alors qu'elle continuait de décortiquer le regard de son interlocuteur. Si profond, rempli d'émotions et elle y décelait toujours ces points communs, intriguée par le personnage tout sauf fictif qu'il était. Il se tenait bel et ben là, devant elle, avec cette façon d'agir que Stella n'avait jamais connue que sur elle-même. Elle qui souvent se sentait si seule, peut-être même incomprise de part son caractère renfermé et si différent de celui de la plupart des gens qu'elle côtoyait, se sentait apaisée en la présence d'Ernest. Oui, elle ne savait comment se l'exprimer autrement : ils se comprenaient. Du moins c'était la forte impression que Stella avait. Leurs regards avaient suffit à mener une conversation parallèle à celle de leurs mots. Celui d'Ernest était devenu comme un refuge, comme un autre monde rempli de promesses, une symphonie mêlant bonheur, espoir, liberté. Comme si son âme était libérée le temps qu'elle passait à se perdre dans ses yeux. Ridiculement agréable. Oui, ridicule. Elle avait l'impression d'être une groupie comme une autre. Démesurément trop sentimentale. Les sentiments avaient toujours été sa faiblesse. S'accrocher trop à quelqu'un comme à une bouée de sauvetage. Ca lui avait fait trop mal. Alors elle devait se blinder. Ne pas se laisser hypnotiser par ce si profond regard. Et pourtant ...

      " Je penses que c'était un mal pour un bien . A certains moment, on a besoin d'être seul. De se retrouver confronter a sa propre obstination. Une fugue, ça represente l'envie de s'affranchir d'un mal , d'une douleur intérieure . "


    Son regard laissa aussitôt transparaitre sa compréhension de la chose. Si il avait fui à ce moment-là de sa vie, c'est qu'il en avait besoin, c'était une necessité qui s'était imposée d'elle-même. C'avait été le cas pour elle-même également. A Paris, elle avait décidé de tout fuir car c'était ce tout qui la rendait si mal, impuissante. Et puis il y avait eu cette goutte d'eau - ou plutot ce raz-de-marée, vu l'importance de l'évènement - qui avait tout fait déborder. Que cet homme fasse d'elle quelqu'un qu'elle n'était pas. Qui lui avait pris une partie d'elle-même, s'était servi d'elle pour assouvir ses besoins primitifs. Les premières et seules larmes qui avaient coulé sur les joues de Stella Hallaway de toute sa vie. Jamais elle n'oublierait ça. Jamais elle n'oublierait ce sentiment qu'elle avait ressenti. Son coeur qui s'était ensuite gonflé d'un espoir d'un nouveau. Ou du moins d'un besoin. Celui de fuir, loin, le plus loin possible. De toute recommencer, d'essayer de devenir quelqu'un de plus fort. Oublier, ailleurs, dans un monde nouveau, la femme que sa mère était devenue, ce père qu'elle aurait tant voulu connaitre encore en grandissant, et Damien. Toutes ces étapes qu'elle avait eu à traverser - ou à contourner - dès son plus jeune âge. Et pourtant, Damien n'était pas un obstacle. Il était ceui qui l'avait aidée dès la première fois où ils s'étaient parlé. Il l'avait écoutée, elle l'avait écouté. Ils s'étaient compris, chacun avec son amour de l'art. Damien avait été cette sorte de père qu'elle n'avait plus depuis son plus jeune âge. Puis elle avait ressenti autre chose. Son ventre qui se serrait lorsqu'ils se voyaient, la peur de décevoir. Ils s'étaient embrassé. Etait-ce normal ? Il y avait longtemps que Stella ne voulait plus savoir en quoi consistait la normalité. Mais le regard des passants losqu'ils se tenaient la main ou s'embrassaient en disait long. Et pourtant, elle avait supporté tout ça, du haut de ses seize ans. Elle était tombée amoureuse. Et comme à chaque fois qu'on tombe, ça fait mal.

    Elle avait réalisé qu'elle faisait du mal à une femme et un enfant. Par égoïsme. C'avait été une des raisons de son départ. Elle n'avait aucun avenir avec Damien et le savait parfaitement. Et souvent, elle se surprenait encore à souhaiter une belle vie à celui qui maintenant, devait avoir dans les quarante-cinq ans. Son enfant devait avoir bien grandi; et elle espérait de tout son coeur qu'il avait retrouvé deux parents qui s'aimaient de tout leur coeur comme au premier jour. Jamais elle ne pourrait prétendre l'avoir oublié, car cet homme avait représenté sa vie à lui seul pendant plus plusieurs années. Il avait inspiré plusieurs de ses chansons - loin de parler d'amour, mais plus positives et remplies d'espoir que ses précédentes -, il lui avait donné envie de devenir quelqu'un, pas seulement cette lycéenne discrète et renfermée. Elle avait appris à s'ouvrir à une personne, à aimer quelqu'un, à écouter des conseils remplis de bonnes intentions. Mais au final, elle se demandait de quoi revenait leur relation. Elle l'aimait d'un amour infini ; son premier amour. Ils s'étaient embrassé, elle avait passé plusieurs nuits avec. Mais il y avait toujours le fantôme de sa femme qui les hantait. Et lui, qu'avait-il ressenti ? De l'amour ? Du désir ? Quelque chose de si compliqué que lui-même ne le comprenait pas, apparamment ...

    Oui, elle avait très bien compris que leur relation ne mènerait nulle part. Elle avait juste été une bouée indispensable à la survie de la jeune fille qu'elle était alors. Alors même lui, même Damien, elle l'avait fui. Elle avait tout fui. Il fallait avouer qu'elle n'en était pas fière, mais encore aujourd'hui elle avait tendance à fuir ce passé. A éviter d'y penser, à se noyer dans sa musique pour l'oublier et l'exprimer sous différentes manières, une expression moins douloureuse de ses sentiments, de ces cicatrices, de ces blessures qui avaient du mal à se refermer.

      " Une fugue est une fuite pour se sauver de ses propres démons, voir le monde tel qu'on ne l'a jamais vu, même si ça peut faire mal. Il nous permet de nous découvrir nous-même, réapprendre à vivre. " Voilà ce qu'elle en conclut. Ca, c'était certains, ils l'avaient vécu tous les deux.


    Elle savait qu'être confronté seul au monde extérieur, à le découvrir sans les parasites qui ont pu nous faire endurer une douleur sans nom, formait une personne en un rien de temps. Ca pouvait le détruire car il pouvait être confronté à sa propre pensée, à ses propres démons, seul face à lui-même, ne pouvant plus s'échapper grâce aux autres, à la peur de les voir, au quotidien. La fuite, c'était aussi une sensation de liberté immense car elle pouvait beaucoup apporter. Rendre bien plus fort, ou donner une confiance en que l'on pouvait croire avoir perdu. C'était aussi un moyen de recommencer. Tout, ailleurs. Pour son propre bien. Stella se contenta d'approuver lorsqu'il parla de bonnes personnes. Elle en avait croisé plusieurs sur son chemin. Pas tellement, elles n'étaient pas nombreuses, les âmes auxquelles on pouvait accorder sa confiance. Mais lorsque l'on en croise une, on se sent libéré d'un lourd fardeau. Damien. Pusi Aubrey et Evey. Elle se promit de ne jamais agir avec les deux dernières comme elle l'avait fait avec Damien. Elle ne les fuyrait pas. N'est-ce pas ? Il y avait aussi Ernest. Elle commençait à s'ouvrir à lui. Peut-être trop, mais cette sensation qu'elle ressentait à ses cotés lui était si agréable, si réconfortante qu'elle ne se méfiait plus. Les masques se baissaient peu à peu. Et pourtant, peut-être n'en avait-il jamais réellement eu entre eux. Leurs regards échangés en étaient la preuve.

      " On se retrouve tous, un jour, face a soi-même . Sans personne sur qui se reposer . Il n'y a que deux possibilité dans ce cas la ; sombrer ou partir . Partir et prendre son indépendance, s'affranchir. Ne plus attendre qu'on vous apporte le soutien et le trouver en soi "


    En en entendant ses mots, son regard se renforca davantage. Elle avait l'impression qu'il lisait jusqu'à ses pensées. Ce qu'elle n'arrivait pas à exprimer, il mettait des mots dessus. Comme une moitié complémentaire. Mais si semblable à elle, en même temps. Si étrange comme sensation.

      " La solitude peut-être une réponse, mais aussi une destruction. C'est pour ça que beaucoup l'évitent inconsciemment. Et pourtant, elle peut apporter beaucoup. Il faut juste faire un parcours intérieur important, ne pas se laisser influencer, penser par soi-même, apprendre. Pour tout recommencer sur des bases plus solides. "


    Ces mots sortirent de sa bouche aussi naturellement qu'ils auraient pu le faire. Ceux d'Ernest l'avaient incitée à continuer sur la lancée, pensant à son propre passé, essayant de comprendre mieux celui de l'auteur. Et pourtant, elle ne put s'empêcher de se demander si les nouvelles bases de sa vie était vraiment solide. Elle qui fuyait sans arrêt son passé. S'était-elle déja réellement retrouvé face à ses démons ? Oui, lorsqu'elle était partie, elle n'avait pas eu le choix. Et pourtant, tout ne semblait pas encore réglé. Sinon, elle ne ferait pas ces cauchemards, avec cette homme qu'elle avait trouvé dans son appartement parisien alors que sa mère dormait une pièce plus loin, et elle ne reverrait pas les yeux de son père où elle devinait la vie qui les quittait. Elle avait cette impression de toujours fuir alors qu'elle était en permanence en train de ressasser son passé. Quelque chose semblait de pas tourner rond.

    Elle sortit de ses éternelles interrogations pour répondre à Ernest.

      " Les meilleures personnes que l'on trouve sur son chemin sont celles que l'on trouve par hasard sur sa route " Instinctivement, elle repensa à leur propre rencontre. Puis chassa cette idée. Non, ce n'était pas possible. " Tu peux me poser des questions, c'est bien moi qui ai mis ma vie à Paris sur le tapis. " continua-t-elle avec un petit sourire en coin. La conversation allait-elle s'inverser ?


    Ernest avait répondu à sa question, il lui en avait peut-être même dit plus que nécessaire. Il avait tout raconté avec un calme impressionant, Stella ne serait pas aussi douée pour raconter des morceaux de son passé s'il le lui demandait, mais plus son regard restait dans celui d'Ernest, plus elle se sentait à l'aise. Elle se doutait qu'il finirait par savoir, peu à peu pour son passé. Ca prendrait le temps que ça prendrait, mais il semblait être un soutien si différent de ceux qu'elle avait déja! D'égal à égal, ils ne se jugeraient pas, ils s'aideraient chacun avec ses propres armes. Du moins elle l'espérait. Un espoir enfoui au fond d'elle, car elle ne savait même pas si elle serait capable de répondre à sa question. Mais il semblait que ce fût juste qu'elle le fasse, s'il lui demandait. Elle ne se voyait pas tout déballer, d'un coup, sans la moindre demande de sa part, et elle s'en savait bien incapable. Juste de quoi répondre, juste de quoi se dévoiler assez pour se sentir infiniment soulagée, peut-être.

    Cette discussion, autour d'un café, lui sembla étonnement familier. Elle eut ce flash inquiétant dans son regard, comme si tout devenait clair, l'espace d'un quart de seconde. Damien et Ernest. Etait-ce ... ? Non. Impossible.

    Oui, fuir, toujours fuir. Elle avait beau se retrouver face à elle-même, même sans s'y attendre, elle préférait toujours chasser les idées trop gênantes. Mais quel était donc le problème qu'elle avait ? N'était donc-elle capable de rien assumer ?
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MessageSujet: Re: what it takes to become someone again || Stella   what it takes to become someone again || Stella EmptyLun 27 Juil - 23:24



    Chacun des jours passés seuls , dans la campagne, sans croiser le chemin d'un seul homme, m'avaient profondements marqués. C'avait été des batailles, des combats . Le bruit de la solitude est encore different de celui du vrai silence, ce silence violent et lourd que j'avais rencontré chez Fly . Le bruit d'un coeur aux battements irreguliers , des respirations courtes, des pas de plus en plus discrets au fil des jours , on apprend a connaitre son corps et ses limites , a adapter son rythme. La sensation que procure les maux de tête combinés a la fatigue . La ville étouffe toutes ces réactions naturelles, l'aspirine , la voiture , la television sont des manière d'éviter ce qui pourrait ce rapprocher d'un comportement humain " simple " . Quand on est seul, on redevient simple . Ce qui se complique, c'est le psychisme . Garder un esprit sain alors qu'on a rien a quoi se raccrocher, tel un funambule traversant un gouffre . Le piège serait de se dire de ne pas devenir fou . J'ai frôlé la paranoïa, de peu . Heureusement, j'avais un objectif . Toujours plus loin , et sans aide . Je ne surmontais pas les obstacles, je les contournais en supposant que la solution viendrait en marchant. J'évitais soigneusement de courir, sauf quand c'était indispensable . Le paysage est beau quand on remonte les petites vallées par lequelles passent les affluent de la Seine . C'était un rafraichissant changement de paysage . Je vivais mon malheur dans des contrées pleines de verdures . C'était une distraction, mais ça ne guerrissait pas mon mal .

    On a besoin de temps pour panser ses plaies , se remettre des chocs violents . Je sentais que le mal qui avait rongé Stella, ses problèmes, étaient encore frais dans sa mémoire . Elle n'avait pas assez de recul pour en parler. Jamais je n'obligerais quelqu'un a s'ouvrir si ça devait lui faire mal . La musicienne était contradictoire, parfois froide, fermée, et pourtant il avait envie de la protéger . D'empêcher la partie faible de se faire mal . J'avais envie de la serrer dans mes bras, et de lui dire d'oublier . De penser a autre chose . Et surtout, d'insister que si j'avais fais remonter des moments dur de sa vie, j'en étais désolé . Je n'ais pas la force de contrôler le mal que je peux faire aux autres.

    Dans son regard, je venais de découvrir du regret et de la culpabilité . Un nouveau mystère . A partir de ce moment , j'essayais de remonter logiment a ce qui causait cette culpabilité pour acceder a ses pensées. Stella avait fait une erreur, quelque chose de considéré comme " grave " par le commun des mortels . Intuitivement , je sentais que le parasite, enfin Damien, était impliqué . Il ne m'inspirait pas confiance . C'était risible , vu que je ne l'avais pas rencontré . Damien était resté a Paris, je l'avais compris dès le debut . Elle l'avait fuit . C'était ça ma conclusion . Peut-être pas uniquement lui, peut-être, du moins je n'aimerais pas penser qu'il avait ce pouvoir . La chance avait voulu que le vent la porte jusqu'a Baltimore . Merci, le parasite . Je te dois un rencontre extraordinaire avec une femme extraordinaire .

    Une lueur plus joyeuse, une étincelle fit place a la culpabilité . Instantanement, je me detendis moi-même avec un pincement au coeur . C'était digne d'un roman a l'eau de rose, cette réaction . Je visualisais le texte, mauvais a en mourir . " Il étaient au diapason, leur émotions étaient les mêmes, il partageaint tout sans avoir besoin de parler . Une âme dans un seul coeur " . Repugnant . De l'amour guimauve et gluant , des clichés milles fois répétés . Je n'avais pas envie d'être comme ça . Ma conception de l'amour était plus subtile . On ne savait pas reconnaitre l'amour aujourd'hui . En fait, quand quelqu'un provoque ce sentiment en vous, c'est indescriptible et impossible a nommer . D'ailleurs ... enfin non . L'amour est compliqué, mais pas si aveugle que ça , j'osais l'espèrer .

    Dans livres, l'amour était peu présent , je decrivais plus les couples ou les sentiments faisaient défaut . Ces paires idéales, qu'on n'imagine pas se separer , et qui pourtant ne peuvent pas se voir . J'avais été un couple idéal, insupportable . Je ne m'étais pas autant ennuyé de ma vie . Dans ces cas là, on attend que les temps passe . Je n'avais pas la force d'invité des amis a dîner pour simuler un épanouissement factif . Le seul qui savait vraiment combien je detestais Crystal, c'était mon agent . On se voyait au dejeuner , et je ne manquais pas de raconter les dernieres disputes a mon ami . J'étais pitoyable . Jusqu'au jour ou j'ai rencontré cette femme . Rose Sullivan . Briseuse de ménage connue . Infaillible pour detecter les maris susceptible de tromper leur femme . Je ne lui en ais pas voulu et je n'ai pas renié le fait que je suis laissé guider . C'était ma faute . Le divorce aurait finis par arriver . Comme les milliers d'autres couples idéaux . Je me suis résolu a ressembler aux autres .

    Et la a commencé une nouvelle série de succès, et le fameux prix Nobel . Cette récompense qui vaut pour le joyaux d'une carrière ... obtenue a vingt-ans . Une blague . Je ne dis pas que je n'en voulais pas , juste que ça parraissait incongrue a ce moment dans ma vie . Comme un drogué sans-abri en cure de desintox qui gagne une maison dans un jeu télévisé . Injuste pour cet arabe qui publiait son dernier livre parce qu'il était condamné a mourir bientôt , injuste pour cette féministe au livre si touchant sur cette fille qui se suicidait parce qu'elle n'y croyait plus . Moi j'avais juste une intrigue simple , sans engagements . Pas une once d'amour dans cinq sens pages . Plutôt du désir , des haines et des problèmes . Un livre que je pensais déprimant. Ce n'était pas l'avis des lecteurs .



      « Une fuite , ou une occasion unique de réapprendre a être en harmonie avec soi-même . Détruire ces mauvaises habitudes, les freins qui empêchent de se comporter normalement . »

    Il n'y avait rien de tranché dans cette réponse . Tel un effet de style, elle provoquait des réactions plus nuancés . Demie-phrase ? Probablement , aurais-repondu Fly. Elle sentait ces choses la . Je percutais un instant sa technique pour convaincre . S'exprimer clairement, en ne laissant pas d'incertitude possible, en dissipant tout les malaises. Un sous-entendu , on ne savait comment le prendre, mais un ordre, on l'assimilait facilement. Je devrais le noter . Si un jour mon éditeur débloque ...

    Doucement, je quittais mes reflexions et glissait dans mes imaginaire. Je ne tentais pas de retenir mes pensées et mes idées qui déboulaient comme un torrent . Un personnage se mettait en place dans ma tête . Je definissais sa psychologie , ses gouts , et je commencais a tourner comme une petite presentation en image de cet homme si special . Je capturais l'image d'une rupture . Ma créativité se dechainait . Impossible de s'arreter maintenant . J'étais lancé . L'inspiration était la .

    Pas au milieu de la nuit, pas grace au café . La présence de Stella, l'environnement, j'étais suffisament à l'aise pour inventer . Néanmoins, il me manquait du papier . Noter cette scène que je venais de réaliser , c'était essentiel . Dans trois heure, elle se serait effacé et j'aurais perdu quelque chose d'inestimable ; un coup de genie . Pourtant je n'avais pas envie de quitter Stella. Je la fixais encore . En la regardant longtemps j'arrivais a me dire que je pouvais abandonner ce personnage. Mes doigts grattaient le revetement du bar au lieu de tenir un stylo, mais ça allait .



      « Je ne vais pas te poser de questions . Je t'aurais parlé de Fly que tu m'ais posé la question ou non, mais tu n'aurais rien dis de toi même si l'on n'avait pas évoqué cet infime parti de nos passés. Je n'aime pas trop forcer les choses . Il me restes juste une interrogation, anodine . Est-tu retournée a Paris depuis ? »


    J'étais sincère , et j'accompagnais ces paroles d'un sourire. J'avais réussi a allier conviction et vérité. En y repensant, je voulais parler de Fly , parce que ça m'étais agréable, mais il était évident que Damien lui faisait penser a une blessure trop fraiches encore .

    Ma petite question anodine , c'était presque mon personnage , auquel je ne cessais de penser malgrès tout , qui me l'avait soufflé . Si elle dis oui, c'est qu'elle a dépassé sa phobie des evenements passés a Paris, si elle dis non, elle a encore mal. En attendant sa réponse, je grattais de plus en plus violemment le bois du bar . J'avais un peu mal, et mes nerfs étaient en pelotes . Fichue inspiration qui se pointe au mauvais moment ... comme par hasard.
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MessageSujet: Re: what it takes to become someone again || Stella   what it takes to become someone again || Stella EmptyMar 28 Juil - 17:07

    Si la conversation avait été encore quelques instants auparavant remplie de sous-entendues, de phrases plus ou moins quelconques, à présent elle avait pris une toute autre tournure. Ernest avait décidé de baisser les masques entre eux, et c'était une bonne chose. Stella avait beau eu se sentir vite à l'aise à ses côtés, savoir qu'ils ne parlaient plus par demi-phrases, ni par énigmes, ça avait le don de la rassurer. Elle avait pu poser sa question, en ayant instinctivement peur de la réponse, mais n'en avait pas été déçue. C'était avec une certaine lueur de joie qu'il semblait s'être remémoré cette partie de ce qui lui était arrivé durant son passé. Malgré la douleur qui avait pu l'envahir durant ces moments de perte intenses. Il y avait des lueurs plus ombragées qui passaient de temps en temps, mais Ernest semblait avoir trouvé un apaisement dans ce que l'on pouvait considérer comme sa seconde vie. Il avait trouvé ce recul nécessaire pour tout reconstruire de solides bases, tel le fondement d'une maison que l'on reconstruit. Et tout cela grâce à Fly. Voilà le prénom qui provoquait ces petites étincelles dans le regard de l'écrivain. Stella aurait pu ressentir ce pincement au coeur, la déception de ne pas avoir été là à la place de Fly, ou de ne pas avoir été là tout court. Mais au fond, elle en était plutôt heureuse, car le hasard les avait menés l'un à l'autre. A Baltimore, dans cette rue. Puis à se parler. Ils avaient une relation différente, mais tout aussi rayonnante que s'ils s'étaient connus auparavant. Peut-être même plus. Ils s'étaient endurcis avec le temps, leur solitude n'avait fait souffrir ni l'un ni l'autre. S'ils s'étaient connus auparavant, peut-être aurait-elle été un obstacle pour elle. Peut-être leurs ressemblances les auraient-elles éloignés. Peut-être se seraient-ils perdus sans pouvoir se retrouver ensuite. Stella faisait partie de son présent, et ça, pour rien au monde, elle ne voulait le changer. Fly avait été lorsqu'il en avait eu besoin, et l'était encore à sa façon, il allait la revoir. Mais elle n'était pas jalouse. Elle connaissait la base de leur relation. Et de tout façon, elle n'avait aucune raison d'être jalouse, n'est-ce pas ?

    Se concentrant peu à peu sur son propre passé, sur Paris et ce qui l'avait fuir, ses yeux dégagèrent des ombres profondes, presque inquiétantes, et pourtant, elle tenait de les cacher à Ernest. Elle ne voulait pas décevoir cet homme fort, qui avait su combattre ses propres démons, prendre du recul, alors qu'elle n'avait fait que fuir, tentant de tout reconstruire ailleurs, comme s'il ne s'était rien passé. Et pourtant, elle savait que ce n'était pas le cas. Chaque jour, son fort intérieur souhaitait qu'elle n'aie rien à oublier, qu'elle n'aie jamais eu besoin de tout reconstruire par dessus son château de carte qui lui avait servi d'enfance et d'adolescence. Oui, elle avait tout reconstruit au-dessus. Voilà pourquoi tout n'était pas réglé. Elle n'avait pas pris le temps, ni le courage, pour tout déblayer de son passé. Régler les affaires qui devaient l'être. Parler à Damien, avoir cette dernière conversation difficile, où chacun comprendrait l'autre, tout en mettant à terme à ce qui devait être fini. Revoir sa mère, lui dire tout ce qu'elle avait remplacé toutes ces années par des silences imposants dans leur petit appartement. Et son compagnon ? Que devrait-elle faire ? Elle se souvenait à peine de lui. Juste de ses yeux, comme ceux d'un animal, de ses fortes mains contre lesquelles elle n'avait pu lutter. Que faire contre ça ? Elle ne le reverrait surement ... se souvenait-elle même de son prénom ? L'avait-elle déja entendu ? Sa mère lui parlait si peu ... Et inutile de préciser que l'homme n'avait pas pris la peine de se présenter à l'adolescente qu'elle était encore.

    Stella se demanda comment Ernest avait trouvé cette force et ce recul. Grâce à Fly, indéniablement. Mais comment avait-il fait pour que son coeur et son âme parviennent à considérer ses souffrances comme quelque chose de passé ? Bien sur, elle ne doutait guère que cela avait du lui prendre du temps et des forces. Mais ça valait le coup. Il était devenu un auteur reconnu, à la plume incroyable, à la voix apaisante et au visage réconfortant. Comme la partie forte que Stella ne trouvait que si rarement en elle.

      " Une fuite , ou une occasion unique de réapprendre a être en harmonie avec soi-même . Détruire ces mauvaises habitudes, les freins qui empêchent de se comporter normalement . "


    En ce sens, la fuite de la jeune femme lui avait été bénifique. Tout quitter, regarder le monde sous un œil nouveau, réapprendre à connaitre l'espèce humaine, ne plus être enfermée dans sa bulle. Pour sa part, elle ait fui si loin géographiquement que son âme avait voyagé au-dessus de tous ses problèmes. Combien de fois elle avait voulu ressentir cette sensation de libérté et d'indépendance qu'elle avait ressenti dans cet avion qu'elle avait pris pour parvenir jusqu'à Baltimore! Elle n'avait choisi cette ville que par défaut, parce que ce vol était le plus immédiat et le moins cher. Mais ça lui avait permis de voir la Terre autrement. Suspendue dans le ciel avec les autres passagers, elle avait eu le regard fixé sur les nuages qui défilaient autour des ailes de l'appareil. Regardait devant elle, la direction que pointait le devant de l'avion. A chaque minute, chaque seconde écoulée, elle se sentait libérée de sa prison. Retrouver une paix intérieure. Elle avait réfléchi pendant des heures, s'abandonnant à l'aide de sa musique. Elle se souvenait encore avoir écouté Archive. Mélancolique mais rempli d'espoir. "I'm thinking of youi n my sleep, and i could talk, the worst kind of sound. I've noticed things, can not be repaired. When i wake up, I'll be in despair. Cause i know i've got to say, I know i've got to say goodbye...[...]I know i'm gonna look so so so so bad ... But there's no easier way for me to have to walk away .. ". Elle avait repensé à Damien qu'elle avait quitté sans explication, telle une voleuse. Comme un monstre sans coeur, ne pouvant même pas assumer ses décisions. Mais un au revoir signifiait de dire bonjour ailleurs, à d'autres personnes, d'ouvrir une porte restée close jusqu'à présent. Une porte en elle-même, sur son âme si déchirée, mais aussi une porte qui donnait sur le monde. De nouvelles perspectives étaient possibles, un rêve de gamine allait peut-être prendre plus ou moins vie. La musique. Sur cette idée, elle avait regonflé ses poumons d'un espoir nouveau.

    Mais peu à peu, les paroles de cette chanson revenaient la hanter. A leur premier sens. Elle n'avait même pas dit au revoir, était partie sans explication. C'était ça, le plus dur à assumer. Partir comme ça, ç'avait été trop facile.

      " Ne plus craindre d'être jugée par les personnes qui peuvent nous empêcher d'être nous-même. Effacer les contraintes passées, choisir les siennes. Oui, voilà : faire ses propres choix. "


    Ils auraient pu continuer de parler de la fuite si longtemps que Stella aurait pu finir par lui parler de la sienne, pour demander son avis à Ernest. Etait-elle une lâche ? Un seul avis ; le sien, lui aurait suffit à cet instant précis. La fuite avait été un besoin, une nécessite pour elle. Ce qu'elle avait ressenti des heures dans cet avion, surplombant les ruines de son passé, ç'avait été une sensation qu'elle n'avait ressenti que sur scène depuis. Cette impression d'être quelqu'un, d'avoir sa personnalité, de pouvoir faire quelque chose de sa vie. De ne plus être coincée par ses obligations. D'avoir le courage de tout recommencer. De ne pas être trouillarde. D'être forte. Finalement, elle demanda, simplement :

      " Mais la fuite, seule, ne peut apporter la paix intérieure, n'est-ce pas?"


    La question qui lui vint ensuite répondit plus ou moins à sa question. Si elle était retournée à Paris? Bien sur que non. De quoi avait-elle peur ? De trop se rattacher à Damien ? De voir sa mère dans un si piteux état qu'elle se sentirait coupable jusqu'à en crever ? De recroiser ce regard animal qu'elle n'oublierait jamais ? De retourner dans cette chambre où la vie avait quitté le corps encore jeune de son père ? Ou peut-être avait-elle peur d'être là, seule, sans pouvoir se défendre face aux ombres de son passé ? De replonger dans ce cercle vicieux du manque de confiance en soi... Elle tenta de trouver une réponse, juste, mais qui ne fasse pas d'elle une lâche. Elle ne voulait pas en être une. Pas devant Ernest. Mais elle n'aurait pas le choix. La réponse fut simple, sans équivoque, et tombe tel un marteau sur la tête de la jeune femme :

      " Non. "


    Non, elle n'était pas retournée dans la belle capitale français. Durant sa première année à Baltimore, elle avait décidé de se laisser le temps de se refaire une santé, de devenir quelqu'un de plus fort avant de réaffronter ses pires peurs. Mais à présent, après deux ans passés dans la ville américaine, elle savait que le jour viendrait, celui où elle devrait sonner à la porte de cet appartement, appeler sur le portable de cet homme. Peut-être même demander plus d'informations à sa mère sur cet homme. En pensant à sa mère, une peur de plus vint lui serrer la gorge. Sa mère, celle qui avait tant souffert de la mort de son mari, celle qui aurait donné corps et âme pour ne le revoir ne serait-ce qu'une minute de plus en vie, comment avait-elle pu réagir face au départ de sa fille ? Surtout, sans savoir quelle avait été sa destination ? Stella ne lui avait jamais donné de nouvelles, dirigée par une haine sans faille envers celle qui lui avait empêché de devenir une jeune fille comme une autre, souriante et engageant facilement la conversation. Et celle qui avait ramené cet homme dont elle savait si peu de choses dans le même appartement que celui où était sa fille. Oui, aucun doute, elle lui en voulait, et Stella en était consciente depuis longtemps. Seulement, elle avait peur de voir ce que sa mère était devenue. De découvrir même qu'elle avait décidé de quitter la vie pour retrouver son défunt mari, dans un monde parallèle qui selon Stella, n'existait pas. Sa mère n'avait surement plus eu rien en quoi croire après le départ de Stella. Cette dernière était un monstre. Elle ne lui avait même pas envoyé une seule lettre. Souvent, elle avait pourtant repensé à sa génitrice, se demandant comment sa vie continuait. Mais ses pensées finissaient par devenir floues, et n'allaient jamais là où elles devaient parvenir. Elles fuyaient encore. Ici, la conversation était tellement ouverte, tellement apaisante en un sens, comme si elle mettait les choses à plat, que ces pensées avaient enfin fait leur petit bout de chemin. La gorge de Stella se serrait, comme si des larmes invisibles allaient monter aux yeux clairs de la jeune femme.

    La musicienne voulut s'excuser de sa réaction - car elle était certaine de ne pas pouvoir la cacher à son interlocuteur - mais finit par demander, pour avoir une note positive sur laquelle se baser :

      " Parle-moi de Fly. De son regard, de ses façons de faire, de tout ce qui t'a aidé. " accompagné d'un sourire encourageant et rassurant. Pour lui dire qu'elle allait bien, et qu'elle ne lui demandait que ce qu'il était prêt à lui dire. Rien de plus, rien de moins. Ce qu'ils pouvaient partager.

    Elle perçut un instant la main de l'écrivain, tambourinant plus ou moins le revêtement du bar. Elle voulut faire une réflexion, mais se sentit idiote et ne rajouta rien. Pour sa part, lorsqu'elle agissait ainsi, c'est lorsqu'une chanson pointait le bout de son nez et que sa main avait peur de ne jamais pouvoir l'écrire. Mais chacun avait ses réactions, alors elle n'en conclut rien sur celle de l'auteur. Elle tenta simplement de déchiffrer davantage son regard, comme pour y lire une éventuelle trace d'inspiration.
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MessageSujet: Re: what it takes to become someone again || Stella   what it takes to become someone again || Stella EmptyMar 28 Juil - 21:33


    L'harmonie était si dure a atteindre . Telle un oiseau , elle s'envole quand on pense l'attraper . L'inspiration était une force chaotique, perturbatrice . Elle envahissait mes pensées, générait des idées , comme si elle était indépendante . Pourtant, c'est moi qui insconciemment générait ces personnages . Je les portais dans ma tête et ils suffisait que creuses un peu pour les découvrir. J'avais lu autre fois une citation qui m'avait marqué . Elle s'était un peu estompée dans ma mémoire, il ne m'en restait que des bribes . " Chaque art a ses patologies ; la peinture c'est la paranoïa , la musique c'est la solitude , et la l'écriture, c'est la schizophrenie . " La personne qui a écrit ça avait du percevoir ces facettes multiples qui se cachaient derrière l'auteur de chaque livre , ce qui les rendaient tous un peu névrosés. L'imagination changeait les gens . Elle leur ouvrait les portes d'un ailleurs plus beau, plus proche de ses propres désirs. Savoir qu'il y avait une alternative a la dure réalité du quotidien relativisait les choses. Certains poursuivaient ce rêve, d'autre le fuyaient . Moi, c'était ce qui me motivait a avancer vers de nouveaux buts . Ce paradis irréel était ma récompense . Réunir les differents élements , mélange de joie, de malheur et d'émotions, pour ouvrir avec l'imagination mon autre monde . En géneral, j'étais content de retrouver mes personnages, de les faire avancer dans leur vie . Les personnes qui n'aiment pas les livres disent des écrivains que ce sont des mégalomanes, que ces imbéciles se prenent pour dieu . Ils ont tort . Je n'ai pas la maitrise de la vie de mes heros . Parfois, ils deviennent hors de contrôle . J'ai tellement bien définis leurs caractères , leur physique et leurs envie qu'ils s'émancipaient et existaient par eux-même . Moi , j'étais juste le modeste homme qui racontait leurs aventure en mettant a profit son style pour servir le récit.

    J'étais fort de milles vies que j'avais vecu a travers les autres, humains et personnages et faible d'un passé qui n'appartenait qu'a moi . Des bouts de souvenirs éparpillés dans tout les sens, des mots au sens altéré par les évenements auquel je les associais. La mer, c'était devenu synonyme d'oubliette , en particulier l'Atlantique, si vaste, qui recelais de cadavre . Pas une mer morte, une mer de morts . Un fantôme , c'était la discretion et l'omnipresence d'un personne silencieuse dont l'âme s'étendait, traversais les murs et s'appropriait l'espace . Une fuite, j'avais encore du mal a en donner une définition . En tout cas, c'était bénéfique . Et le mieux, quand on partait sans connaitre la destination résidait dans la totale liberté de changer de direction a tout instant . Le droit de se dire que Londres n'était pas l'aboutissement du chemin, et rien qu'une étape. Sa laisser guider par le hasard, encore une fois . Avoir le droit de dechirer son billet pour un aller simple a Baltimore .

    Le tourbillon des confettis formés par le bout de papier reduit a néant avait emporté mes hésitations avec lui. La ville la plus dangereuse des Etats-unis acceuillerait l'éxilé français , qu'elle le veuille ou non . Le sourire de la guichetière , approbateur, pour saluer mon brève accès de courage . Une image insignifiante et qui résumait tout .

    Je souriais a mon tour face a la justesse de la définition des Stellas . J'ajoutais un nouveau souvenirs à l'immense bibliothèque de mon passé , celui de cette entretien face a un café . La magie d'un cadre simple transcendé par une discussion hors-normes . " Peut importe l'endroit, je serais toujours là " j'avais fais cette promesse a une amie mais elle avait encore du sens ici . Les lieux ne changeaient pas les gens . C'était juste la difference nécessaire pour se sentir capable de se reconstruire . La véritable forcé était en soi . Tout simplement.

    Il n'y a qu'un moyen de connaitre la paix intérieur . Ce n'est pas la fuite, ce n'est pas le soutien . Ce ne sont que des moyens qui servent pour chercher ce bout intact de paix . Cette base saine sur laquelle s'appuyer . Fly m'as aidé a reconnaitre cette envie de batir un monde utopique, de m'entendre avec les autres que je gardais . La conviction de pouvoir être quelqu'un de bien malgrès tout le mal que faisaient les autres.

      « On s'apporte seul la paix intérieur . On la porte en soi, on oublie juste ou la chercher. Dans un sourire et pas dans un pays éloigné ... »



    Je rythmais mes paroles, j'avais le sentiment de fredonner le refrain d'une chanson pas encore écrite . L'inspiration , sans doute , bien qu'elle commence a s'éloigner sous l'effet du manque d'attention que je lui portais . Le bois s'effritait peu a peu . Si un serveur me demande de me calmer, je craques . J'écrirais sur n'importe quoi, le recto de ma dernière facture , l'envers d'une vieille photo . Il me faut une distraction . Maintenant .

    Merci Stella . Ce non tombe a pic, une nouvelle interrogation muette pour exercer ma logique . C'était une réponse sans en être un car il n'y avait pas de justification . Elle aurait dit qu'elle n'avait pas pu se payer de place car elle devait économiser pour ses études et ce non aurait eu un nouveau sens . La, c'était un non qui traduisait une peur de se retrouver dans cette capitale marquée des traces des malheurs de sa jeunesse et de son enfance. Un non pour parler d'un blocage .

    La balle était dans mon camp . C'était ineluctable, on en revenait toujours a moi . Comme si je valais un peu mieux qu'elle parce que j'avais su me faire connaitre . Ridicule, dérisoire ... je n'étais pas un prof de soixante ans face a une apprentie . J'étais face a une amie . La remarque ne franchit pas mes lèvres, car je sentais que je n'étais pas sincère . Stella n'était pas une "amie" , mais plus ...




      « D'accord . Son regard est indechiffrable . Une forteresse qu'elle garde pour se refugier quand on l'attaque , bien que ça ne lui arrive pas souvent . Personne ne touche a Fly Ingram . Je t'ais déjà dis qu'elle avait cette sorte d'aura, de rayonnement . Sa joie déteint sur ceux qu'elle aime . Elle se fie a ses première impressions et ne se trompes pas . Tu ne peux pas refuser son aide, elle la donne sans rien attendre en retour . C'est une femme a l'esprit ouvert, elle peut aussi bien décider du jour au lendemain de faire le tour du monde avec la première personne qu'elle rencontre ou rester a cuisiner chez elle pour inviter un ami qui vient de rompre pour le reconforter . Fly est invincible , convaincrais son pire ennemie de devenir son esclave . C'est son talent, mais elle n'en abuse pas . Elle équilibre sa vie sans mal, entre un poste important dans la com' et des relations épanouies . Quand elle est dans sa campagne , c'est quelqu'un d'autre . Plus douce ... Généreuse, elle n'attend pas que les autres viennent vers elle , elle s'approche d'eux calmement et leur apprend ce qu'ils veulent vraiment . Parce qu'elle lit en toi , a travers tes yeux , et qu'a contrario tu ne trouveras rien d'autre dans les siens que le reflet de ce qu'elle t'apporte .»


    Je n'étais pas habitué a donner de telles éloges, j'avais peur d'avoir mis mon "amie" mal a l'aise, de l'oppresser de mon amour infime pour celle qui est aujourd'hui ma grande soeur . Mes paroles venaient du coeur , d'un coeur qui communicait avec ma bouche sans passer par l'intermediaire du cerveau. En parlant si justement de Fly , j'eu comme un flash-back.

    Une journée ordinaire dans la demeure de campagne de Fly , pendant les vacances . Je venais de reprendre les cours, et c'était mes premiers congés . Le séjour était plein de promesses, profondement different de mon premier passage dans cette maison. J'étais a la table de la véranda, a écrire , pour me détendre . Fly, elle, était dans le jardin, a ceuillir des fleurs . J'ai soudain entendu sa voix s'élever, cristalline . La chanson prenait un sens particulier , a cet instant, dans ce calme serein . « Quand on n'a que l'amour à offrir à ceux-là dont l'unique combat est de chercher le jour ... » A la fin du dernier couplet, elle était venu déposer son bouquet dans mes mains avec un sourire, enfantin . Je savais enfin ce qu'elle pensait de moi . La joie de savoir qu'elle m'aimait , comme un frère m'avait empli de joie .

    Maintenant, je me posais des questions sur un autre amour , plus ambigu, plus violent, et plus réel.

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