Good Morning Baltimore
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 Although not the most honest means of travel, it gets me there nonetheless || Ernest

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Stella H. Hallaway
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Stella H. Hallaway


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MessageSujet: Although not the most honest means of travel, it gets me there nonetheless || Ernest   Although not the most honest means of travel, it gets me there nonetheless || Ernest EmptyDim 23 Aoû - 17:11

    Il devait être vers onze heure quarante-cinq lorsqu'une blonde de musicienne traversa la dernière rue qui la séparait de chez Ernest. Ernest Hemingway, grand écrivain reconnu, mais aussi et surtout cet ami tant précieux aux yeux de cette belle blonde. Cette dernière, c'était celle que l'on retrouvait parfois dans de petites salles de concert, en train de jouer sur sa guitare électrique ou acoustique, celle qui pouvait nous servir notre bière au Blueberry, celle que l'on pouvait croiser à l'université. Passionnée de musique avant tout aux yeux de tous, mystérieuse et dont l'immense sourire était rare. Celle qui depuis plusieurs années à présent n'était plus cette adolescente naïve. Elle se méfiait parfois trop. Mais pas avec Ernest. Alors voilà qu'elle allait déjeuner chez l'écrivain. Ce jour tant craint et surtout tant attendu était enfin arrivé. Elle allait revoir Ernest. La dernière fois que leurs regard s'étaient croisés et s'étaient exprimés, la dernière fois qu'ils avaient échangés des phrases datait d'à peine une semaine. Et pourtant, cela paraissait tel une éternité aux yeux de Stella. Pourquoi ? Leur amitié était-elle si importante à ses yeux ? Oui, aucun doute. Une amitié forte. I dont why I trusted you but I knew that I could. Oui, Stella lui faisait presque une confiance aveugle. Et pourtant, un auteur de renom aurait pu la faire fuir par ses grands airs et autres. mais il n'était pas de ceux là. Un auteur de talent et un homme à part. Ils se comprenaient à leur façon, et tous semblaient voir la vie, les choses de la même façon. Un réconfort pour Stella. Chacun s'épanouissait avec son art, chacun avait ses douleurs du passé. Sauf qu'Ernest semblait les avoir dépassées.

    Stella s'était levée assez tôt dans la journée, vers 8H. Elle n'avait pas de cours ce jour là, plutôt une bonne nouvelle même si elle aimait ses études. Car il y avait toujours des profs, des étudiants qui étaient susceptibles de la dégouter de ce monde. Et pourtant, elle était encore là, résistante, amoureuse de l'art et de la musique comme jamais. Mais certaines journées pouvaient être assez dûres. Certains maitre de conférence, peut-être blasés ou frustrés par la vie, s'en donnaient à coeur joie lorsqu'il s'agissait de critiquer le travail, la vision d'un étudiant. Et pas avec le plus de tact de possible. Et ça, ça mettait Stella hors d'elle. Bon, évidemment, hors d'elle, cela ne signifiait pas qu'elle devenait une étudiante rebelle ou quoi que ce soit. Mais elle bouillonnait intérieurement. Mais parfois, elle glissait un ou deux mots de soutien à l'étudiant concerné. Histoire de montrer son soutien. Si le moral descendait, l'inspiration pouvait vite faire faux bond. Ou le contraire. Stella en savait quelque chose. Mais autant garder ses collègues à garder le moral, non ? Mais bref. Elle avait passé sa matinée à jouer vaguement quelques morceaux à la guitare, vaguement habillée et plus que vaguement coiffée. Finalement, vers dix heure trente, elle s'était décidée à enfiler un collant et un short noir avec un simple T-shirt gris, puis avait brossé ses cheveux blonds avant de s'appliquer un trait noir sous les yeux. Rien d'extravagant, juste elle.

    Finalement, elle avait joué quelques notes au piano. Depuis qu'elle avait quitté Camen Yards, la semaine précédente, beaucoup de choses avaient changé dans sa tête. Certaines pensées s'étaient entremêlées, d'autres étaient devenues plus limpides. Elle devrait retourner à Paris. Et elle reviendrait après. Ou alors, elle devait régler ça dans sa tête. En parler avec quelqu'un. Mais laisser ce putain de passé derrière elle, d'une façon ou d'une autre. Ca, c'était la partie limpide. La partie plus compliquée ... c'était celle qui concernait Ernest. Il avait eu ce don de lui ouvrir son esprit, et pourtant d'être comme cet égal qu'elle cherchait depuis toutes ces années. Elle avait cette sensation, que c'était un ami, et tellement plus. Ils se comprenaient à leur façon, ils avaient développé cette façon de se parler et se comprendre qu'elle n'avait avec personne d'autre. Se considérait-il comme un grand frère, un simple ami, un bon ami ... ou autre chose ? En tout cas, une chose était certaine, le revoir cette fois-là avait égayé sa journée. Même le cours qu'elle avait rattrapé, le plus barbant de tous, lui avait semblé le plus passionnant du monde. Avec lui, elle avait l'impression d'être quelqu'un. Juste quelqu'un. Pas quelqu'un qui avait fait des bêtises, pas quelqu'un de mauvais. Juste Stella. Peu importait le reste. Et pourtant, ils avait ces conversations troublantes. Ils en avaient appris un peu plus l'un sur l'autre, et Stella avait eu cette envie de le protéger et en même temps de se blottir dans ses bras pour se cacher du passé. Non, elle ne voulait pas ...

    En apprenant l'adresse d'Ernest, Stella se souvenait encore avoir été surprise. Ils habitaient dans le même quartier. A quelques rues à peine. Vers onze heure trente cinq heures, elle sortit enfin la tête de chez elle, après avoir enfilé une vieille paire de converses basses. Elle avait pris un sac en bandoulière dans laquelle elle avait glissé un vin californien. Elle ne venait pas les mains vides, quand-même. Ernest était déja généreux de l'inviter à déjeuner chez lui! Et il fallait avouer qu'elle se sentait plus nerveuse qu'elle ne voulait se l'avouer. Et pourtant, elle était d'un tempérament plutôt calme ... Elle avançait dans les rues, le soleil américain tappant sur sa tête blonde, alors qu'elle espérait que le vin garderait un minimum de sa fraicheur, protégé par son sac. Finalement, elle s'arrêta devant la porte de chez Ernest. Elle se retourna et regarda un instant l'endroit où il vivait, la vue qu'il devait avoir de chez lui. Chaque détail était bon à prendre. La vie d'Ernest était importante à ses yeux. Quelle qu'en soit la raison.

    Finalement, elle sonna. Elle ne sortit pas tout de suite sa bouteille, pour éviter de l'exposer à la chaleur du soleil du milieu de journée. Et attendit de revoir le visage réconfortant de son ... ami.


Dernière édition par Stella H. Hallaway le Dim 23 Aoû - 22:17, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Although not the most honest means of travel, it gets me there nonetheless || Ernest   Although not the most honest means of travel, it gets me there nonetheless || Ernest EmptyDim 23 Aoû - 21:47


    En me levant, ce matin , j'étais d'un relative bonne humeur . Je m'étais endormi sur mon clavier alors que je traduisais mon dernier roman . C'était un travail agréable, car en même temps que je transposais les passages en français, je les améliorais, les modifiais , les revisitais. J'avais bien avancé ... j'en étais environ à la moitié du livre. Aucun traducteur n'aurait réussi a faire tant de travail en si peu de temps . J'avais pour moi une connaissance parfaite de mon histoire et une expérience empirique de l'écriture en français , ainsi qu'une détermination sans mesure . Enfin, grâce a cette nuit a dormir sur mon ordinateur, j'avais la marque des touches imprimées sur mon visage , constatais-je devant le miroir de ma salle de bain. Il n'y avait rien a faire, juste attendre que ça parte. Je me coiffais a la vas-vite . La non plus il n'y avait rien a faire . Mes cheveux refusaient de tenir en place, alors je renoncais. Ils étaient propre , voila l'important.

    Après m'être habillé, je retournais dans le salon, dans le but mettre de l'ordre. C'était une routine , une habitude des plus spéciales . Je jettais les papiers d'emballage et les épeluchures de fruits dans la poubelle. Maintenant, il restais un petit détail pour que je sois tout a fait de bonne humeur. Mécaniquement , je me préparais mon café matinal . Noir, corsé, cette saveur réconfortante et familière m'accompagnait tout les matins. C'était ce qui me reconnectait à la réalité . Je nettoyais la tasse, et me saisi d'une banane dans ma corbeille a fruit. J'avais fini la partie déjeuner.

    Je n'avais pas une journée chargée . Je n'avais jamais de journés chargées car j'étais , d'une certaine manière, mon propre patron. J'écrivais quand j'étais inspiré , je m'occupais de certes corvées comme la promo, et les négociations pour les droits et les adaptations cinématographiques de temps en temps au moment ou je le voulais , et j'allais au soiré ou j'étais convié quand celle-ci m'attiraient . D'une certaine façon, j'avais beaucoup de chance par rapports aux fonctionnaires qui se levaient chaque matin a heure fixe, rentraient fatigués le soir et dormais douze heures par nuit, sans pouvoir réellement apprécié leur boulot. Moi j'étais ravi d'être écrivain. Aussi bien pour les bonnes que pour les mauvaises raisons ... j'adorais écrire, partager, et j'aimais aussi le fait de pouvoir gérer mon emploi du temps à ma guise . Ca donnais l'illusion d'être libre.

    D'être libre de manger avec qui ont veux, ajoutai-je mentalement. J'avais invité Stella à dejeuner avec moi ce midi . A ma grande joie, elle avait accepté . Ca faisait environ une semaine que nous nous étions vu , a Camen Yard , et j'avais beaucoup analysé cette conversation. Même a New York, Fly avait remarqué que j'étais ailleurs . J'avais sortis une excuse bidon et elle m'avait regardé avec un air profondément troublé ... et suspicieux . Malgrès cette ombre au tableau, j'avais passé un excellent week-end a me changer les idées avec Wendy et Fly .

    Un bref coup d'oeil a l'horloge du salon , qui n'en est pas vraiment un car le salon, la salle a manger et la cuisine ne sont séparés que par un petit bar en angle , m'apprit qu'il était déjà dix heures . Je chargeais une playlist sur mon ordinateur , posais l'appareil sur le comptoir, enfilais un tablier, et me mis a cuisiner . J'étais assez bon dans ce domaine, principalement grâce aux conseils de ma soeur adoptive. Je maitrise les choses simples . Aujourd'hui, j'allais viser simple . Electrisé par la musique , j'avancais vite . En une petite heure, j'avais finis. Je m'installais alors a la table de la salle a manger, étalant quelques papiers pour mes griffonages et mon ordinateur au milieu.

    En quelques secondes, j'étais emportée dans ma nouvelle histoire, dans mes nouveaux personnages. J'étais ailleurs ... avec , dans leur têtes, dans leurs esprits . J'étais encore peu avancé dans mon intrigue, je tissais une toile d'araignée que je démelerais en temps voulu. J'étais inspiré. Mes doigts couraient sur le clavier à la vitesse de mes pensées . Et le temps qui s'écoulait si lentement habituellement passa a une vitesse foudroyante.

    Stella venait de sonner a la porte , en bas. Le miracle des technologies faisaient que j'étais le seul a le savoir ... ne me demandez pas de vous expliquez le principe . Laissant mon atelier en plan, je descendis les marches quatre a quatre et arrivais en un temps record en bas. Je n'avais pas vérifié mon apparance dans un miroir . Comme ce matin, mes cheveux étaient en bataille, je portais une chemise bleu et un jean . Le seul point positif, c'était que les marques de clavier avaient certainement disparus . Avec un sourire, j'ouvris a Stella .

      « Stella! Entre . »


    J'aurais surement été plus locace si son arrivée n'avait pas interrompu le cours de mon écriture . C'était de ma faute. Je la guidais en silence jusqu'a mon appartement. J'habitais sous les combles, l'étage entier . C'était spacieux, et j'avais réussi avec l'aide d'une amie a en faire un endroit agréable a vivre. Je me demandais quelle serait la réaction de Stella en découvrant ce qui était mon " chez-moi " . J'éspérais la suprendre . On ne s'attend pas a ce qu'un célibataire solitaire vive dans autre chose qu'un taudis .

    J'ouvris la porte, et déclarais avec un sourire un peu moqueur .

      « Et voici le repère de l'artiste ... Je te débarrasse ? »

    Lui dis-je en indiquant son sac du regard . La pièce principale, spacieuse et claire, servait aussi de hall , quelque portants étaient accrochés sur un mur, et un meuble noir me servait a ranger mes chaussures . Dans un renfoncement, se cachait mes manteaux . J'étais contente qu'on soit en été , car j'aurais presque eu honte d'afficher ma monstrueuse collection face a Stella . Bizarrement, j'avais toujours tellement peur d'être ridicule ...

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MessageSujet: Re: Although not the most honest means of travel, it gets me there nonetheless || Ernest   Although not the most honest means of travel, it gets me there nonetheless || Ernest EmptyDim 23 Aoû - 23:16

    Le soleil semblait annoncer une belle journée aux habitants de Baltimore. Comme un bon présage. La musique avait enfermé Stella dans ses pensées durant la matinée. Aubrey n'était pas là, encore à l'hôpital, et la musicienne n'avait pas eu à lui faire la conversation. Elle détestait ça. Elle ne détestait pas Aubrey, ni les conversations avec elle. Mais leur amitié était loin d'être parfaite et elles se disputaient souvent pour des foutaises. Alors si Aubrey la forcait à parler alors que Stella était dans ses pensées, ou pire, en train de penser musique, la conversation virait vite au cauchemar. Et dans ces cas-là, Stella finissait par quitter leur appartement, et se calmait en se perdant dans les rues de la ville, ses écouteurs sur ses oreilles, sa musique du moment en BO de la vie de la ville américaine. Et elle assistait au spectacle extraordinaire que l'humanité lui offrait. Toutes ces personnes si différentes, mais si semblables, se mélangeaient. Leurs odeurs, leurs voix, leurs bruits de pas, les bruits de klaxons de voiture se mêlaient aux freins de bus qui s'arrêtaient à leurs arrêts définis. Il y avait ceux qui parlaient au téléphone en marchant vite, habillés d'une veste élégante et d'une chemise ornée d'une cravate, il y avait les groupes de jeunes qui riaient aux éclats entre eux, les couples jeunes et moins jeunes qui profitaient de la journée, ou ceux qui se déchiraient en pleine rue, offrant leurs cris de rage à tous les passants. Il y avait les mères de famille qui emmenaient leurs enfants à l'école, ou chez la nourrice. Les femmes séduisantes sur qui les hommes aimaient laisser trainer leur regard.

    Et il y avait Stella. Grande blonde, à l'apparence peut-être fragile mais en même temps forte par son simple regard mystérieux et empli de secrets. Stella, qui regardait tout de ses yeux bleus comme si elle analysait le monde qui l'entourait. Ce qui, au fond, était bien vrai. La complexité des hommes la fascinaient toujours. Elle essayait toujours de trouver les points communs à plusieurs d'entre eux, de deviner leur histoire. Leurs idéaux, leurs rêves, leur vie. Inutile, me direz-vous. Mais Stella adorait cela. Et même si parfois elle était trop perdue dans ses pensées pour réellement faire attention aux gens qui fourmillaient autour d'elle, dès qu'elle en avait l'occasion, elle tentait de ne pas perdre une miette de tout ce qui s'offrait à elle dès qu'elle franchissait le pas de sa porte. Et même dans l'immeuble, entre voisins. Et pour ça, on avait tendance à la regarder de travers.

    Mais Ernest était différent, elle le savait. Il ne semblait pas la considérer comme une étrangère, comme cette fille bizarre et voyeuse. Il ne la voyait pas non plus comme celle qui ne parlait pas, celle qu'il était difficile d'approcher, celle dont on savait bien peu. Il la voyait ... elle. Et pas telle qu'elle pouvait se montrer. Il lisait en elle. Et ça lui faisait du bien. C'était la seule certitude qu'elle avait à propos de leur relation. Car pour la décrire dans un mot ... c'était trop compliqué. Une lourde tache à laquelle elle préférait toujours ne pas s'afférer. Leur discussion autour d'un café, la semaine précédente, l'avait fait beaucoup penser. A propos de ... tout. De lui, de son passé, d'elle et de son propre passé. De leurs points communs, de ce qui les liait. Si c'était juste leur difficile passé qui les unissait ainsi, ou le fait qu'ils soient artistes. Ou qu'ils se comprennent si facilement. Ou bien si c'était ... davantage. La signification de cette compréhension si évidente entre eux.

    Au moment de quitter son appartemment, Stella avait ressenti de la crainte et de l'excitation. La crainte de décevoir Ernest d'une façon ou d'une autre, la crainte de ne pas oser, la crainte ... de la peur. Elle détestait avoir peur en la présence de quelqu'un. Cela lui rappelait son premier rendez-vous avec Damien, et elle ne voulait pas que cela recommence. Enfin ... Mais cette peur lui rappelait aussi celle qu'elle avait ressenti avec l'homme qui avait abusé d'elle. Et ceux qui l'avaient agressée, ces foutus White Wolves. Mais il y avait tout de même cette excitation. Celle de revoir ce visage qu'elle avait pourtant si peu vu dans sa vie, mais qui lui apportait tant. Elle voulait recroiser ce regard familier et transperçant, sa bouche parfaitement dessinée et ses cheveux bouclés. Juste ça. Elle aurait pu rester devant lui, sans parler, juste à le contempler. Parce que son visage, à lui seul, lui apportait toutes les réponses à ses questions, un avis protecteur et empli de sagesse et la compréhension. Si bien que lorsqu'elle traversa les quelques rues qui menaient à son appartement, ce fût d'un pas ... Irrégulier. Elle ne voulait pas presser sa rencontre avec lui car elle voulait que tout soit le mieux possible. Mais elle était pressée de voir son regard chaleureux lorsqu'il lui ouvrirait la porte.

    Alors lorsqu'elle le vit ouvrir la porte de l'immeuble au bout de quelques secondes à peine, un sourire se dessina aussitôt sur le visage de Stella. Pas un de ces sourires niais et inutile. Non. Ces lèvres formèrent simplement une forme arrondie, pourtant bien significative. Ca faisait du bien de le revoir. Le sourire de son hôte fut son plis beau mot d'accueil.

      " Merci " fit-elle en faisant son premier pas dans l'immeuble, regardant toujours Ernest, appréciant son sourire et son regard.


    La porte claqua derrière eux, puis l'écrivain guida la jeune femme jusqu'à son appartement. Stella regardait autour d'elle, appréciant les escaliers qu'Ernest devait monter et descendre bien des fois, s'imprégnant de l'ambiance de l'immeuble, pourtant assez semblable à celui qu'elle habitait. Finalement, ils arrivèrent à destination. Le dernier étage. Sous les combles. Lorsqu'elle pénétra enfin chez Ernest, son vrai chez-lui, elle sentit comme une bouffée de chaleur. Elle se sentit aussitôt à l'aise, ses yeux regardant autour d'elle comme si elle débarquait d'un monde totalement différent. Ce n'était pas un appartement délabré, ni une copie conforme d'une quelconque revue de déco. Le tout formait un ensemble hamonieux, un beaux mélange de couleurs s'accordant parfaitement entre elles. L'entrée était claire et accueillante. Et les formes que laissaient les toits n'apportaient que davantage de charme à l'appartement. Un appartement personnel mais loin d'être bordélique. Finalement, un léger sourire se forma sur ses lèvres, alors qu'elle regardait Ernest pour lui commenter sa première impression sur le même ton que lui :

      " Pas mal pour un repère d'artiste."


    Lorsque l'on parlait d'artistes, souvent, les gens avaient tendance à penser que l'artiste en question habitait dans un pauvre petit appartement sombre et vieillot, à peine décoré, rempli de vieilles chaussettes éparpillées un peu partout. Et un homme célibataire, encore plus. Mais Ernest était loin de tous ces clichés. On se sentait à l'aise chez lui, par l'harmonie qui semblait y régner.

      " Je te débarasse ? "


    Elle regarda à son tour son sac, et dû sortir de la contemplation de l'appartement de l'auteur qui s'ouvrait peu à peu à elle. Ah oui, son sac ...

      " Oui ... mais attends ... " fit-elle en le regardant mystérieusement, puis plongea la main dans son sac, et lorsqu'elle sentit la bouteille entre ses doigts, elle fit un petit sourire à son hôte et la sortit pour la lui tendre délicatement. Heureusement, elle se semblait pas avoir trop souffert de la chaleur extérieure. " Voilà. C'est rien d'exceptionnel, mais je te dois bien ça. " ajouta-t-elle.


    De son autre main, elle enleva la bandoulière de son sac qui commençait à lui bruler la peau de son épaule. Mine de rien, elle était lourde, cette bouteille, et le pauvre tissu de son T-shirt n'y pouvait pas grand-chose. Mais au fond, elle s'en foutait pas mal. Elle découvrait une partie de la vie d'Ernest à travers son chez-lui, et ça n'avait pas de prix. Ils abordaient une amitié plus intime. Loin des cafés bondés, loin des rues bruyantes. Elle voulut le remercier pour son invitation, mais n'osa pas, car dans les relations humaines normales, elle ne savait pas si cela se faisait ... entre amis. Ou si on devait juste vivre ce moment intensément, comme si c'était normal, comme si ça devait arriver, et ne pas prêter attention aux formules de politesse. Alors elle remercia ... d'un regard. On ne perd pas les bonnes vieilles habitudes, n'est-ce pas ?
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MessageSujet: Re: Although not the most honest means of travel, it gets me there nonetheless || Ernest   Although not the most honest means of travel, it gets me there nonetheless || Ernest EmptyLun 24 Aoû - 12:15




    Je me rendis soudain compte que mes papiers étaient encore éparpillés sur la table, que mon stylo avait roulé sur le planché en bois , bref que l'arrivé Stella m'avait interrompue en pleine action. La situation aurait été gênante face a une toute autre personne . Mes amis normaux ne comprenaient pourquoi j'avais besoin de tant de paperasse pour écrire , et pourquoi je n'arrivais pas à m'arrêter . J'avais néanmoins le sentiment que Stella était différente . Elle abordait une autre face de l'écriture, plus poétique, mais en quelque point sembable a celle a laquelle j'étais confronté . On partageait un terrain artistique ... je n'avais jamais entendu la musicienne chanter , par un concours de malchances . J'avais toujours été en voyage , en promo ou autre les jours ou elle se produisait sur scène. Je mourais d'envie de l'écouter . On se dévoilait beaucoup quand on interpretait, défendait ses textes . Pour l'instant, cette partie d'elle était inaccessible . Aujourd'hui, je me contenterais de la Stella qui s'efface, qui a du mal a s'oublier, a s'affranchir de son passé. La discrète étudiante et pas l'artiste...

    J'admirais les personnes qui arrivaient à garder une part de mystère dans ce monde où l'on se devait désormais de savoir tout sur tous . J'avais du mal à me retenir de trop parler aux autres. C'était tellement plus simple que de se taire . L'apprentissage du silence était long, dur . On était en permanence soumis aux bourdonnements des foules accrochées à leur téléphones, au bavardages des gens dans les cafés . Se retrouver dans un appartement calme avec une seule et unique interlocutrice était déstabilisant, bien que je subisse cet exercice régulièrement .

    Je laissais a Stella le temps d'examiner les lieux , de passer la décoration au crible, d'analyser les détails ... Moi-même j'en profitais pour vérifier si je n'avais pas oublier d'autres objets dans la pièce . Rien . Je rangeais, nettoyais et inspectais régulièrement l'endroit . C'était un de ses petits gestes rassurants et ridicules qui vous relient à votre passé .



      « J'aurais pu faire mieux . »


    Continuais-je sur le même ton . Je mentais . Cet appartement me correspondait, harmonieux, avec ses recoins cachés , ses pièces lumineuses et sa décoration audacieuse. C'étais un endroit acceuillant, agréable à vivre . Chez moi ... ses mots prenaient leur sens ici . Je voyageais de foyer en foyer depuis longtemps, mais c'était ici a Baltimore que j'avais élu domicile.

    En apercevant le cadeau , ma première réaction fut de me sentir coupable. Une phrase, répétée cent fois par des gens qui ne le pensaient pas vraiment , me vint à l'esprit. La suite me troubla encore plus . Elle ne me doit rien. Personne ne me doit quoi que ce soit . J'avais l'habitude de donner mon aide gratuitement et pas a crédit.

      « Tu n'aurais pas du ... et puis de tout de façon, tu n'as aucune dette envers moi. »


    J'esquissais un petit sourire , en pensant que c'étais le contraire . Car si je n'étais pas tombée sur elle le jour de la conférence je n'aurais pas touché de salaire, et donc techniquement elle m'as permis de gagner de l'argent . Ironie, quand tu nous tiens. J'allais m'absorber dans mes pensées quand Stella m'adressa soudain un regard . Notre language personnel devenait une routine . Aujourd'hui, elle essayais d'exprimer sa gratitude ... et autre chose, constatai-je . Je la fixais a mon tour, une demie-seconde a peine, juste le temps de lui dire que j'étais heureux d'être avec elle, puis je m'occupais d'accrocher sa bandoulière a une patère , et déposais la bouteille dans la cuisine - tout en , discretement, enclanchant le four .

    Avec un grand sourire, de ceux qu'on fait quand on meure d'envie que quelqu'un accepte nos propositions, je lui posais une petite question qui n'en était pas vraiment une .

      « Je te fais visiter ? »


    Je me doutais qu'elle était curieuse de voir le reste . De savoir si cet endroit révelait un détail quelconque sur moi.
    Ce qui , bien sur , était bel et bien le cas.

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MessageSujet: Re: Although not the most honest means of travel, it gets me there nonetheless || Ernest   Although not the most honest means of travel, it gets me there nonetheless || Ernest EmptyLun 24 Aoû - 16:01

    Enfin, Stella était chez Ernest. Elle imagina le nombre de groupies qui rêveraient d'être à sa place, et cette idée la fit sourire intérieurement. Si elles le connaissaient, elles le verraient différemment. Il avait cette maturité, cette intelligence et ce regard que Stella appréciait par-dessus tout. Il aurait pu être moins connu et reconnu dans son domaine que ça n'aurait rien changé pour Stella. Alors les groupies, les journalistes, tous ces "parasites", elle les laissait derrière elle. Ils n'existaient pas. Elle ne faisait même pas partie de leur monde, et Ernest non plus. Lui, si distant avec ce monde de strass et de paillettes, ou du moins assez pour ne pas se laisser affecter par tous les rapaces qui pouvaient vouloir sa peau. Non, tout était différent entre eux. La célébrité et tout ce qu'elle engendrait semblait bien lointain et inaccessible. Et tant mieux. Ils avaient leur propre monde, mais pas pour autant délaissé par leur passion ; l'art avait une place trop importante dans leur vie. Des vies peut-être en marge de celle des autres, de tous ces citoyens peut-être trop semblables les uns ou autres, s'appuyant sur les modèles sociaux que l'on leur inculquait. Enfin, bien sur, c'était des à priori, partout les gens avaient le pouvoir d'être différents, en apparence ou dans leur esprit. Mais Ernest et Stella avaient ce don de se comprendre à leur façon. Leur inspiration était une chose primordiale pour eux, pour leur bien être. Davantage pour Ernest qui en vivait. Et ce qu'elle appréciait davantage chez lui, c'était qu'il se publiait lui. Il ne publiait pas quelque chose qui ne lui correspondait pas. Elle l'avait très vite compris en le rencontrant.

    Il y avait aussi ce passé - qui débordait encore sur le présent de Stella - qui les unissait. Un passé qu'ils laissait - plus ou moins - derrière eux, mais un chemin qui les avait menés là où ils en étaient et l'un à l'autre, par le plus grand des hasards. Ce passé, qui peut-être les avait rendus différents. C'était sûrement ça, au fond, qui les avait fait voir la vie telle qu'ils l'apercevaient chaque jour, qui leur avait donné envie d'observer, de rêver, d'imaginer, d'inventer. D'écrire comme ils le faisaient. Et bien que Stella ne connaisse pas tout le passé d'Ernest, elle se retrouvait dans son regard, dans sa vision des choses, dans ses mots. Et c'était une chose si rare qu'elle ne pouvait que l'apprécier à sa juste valeur.

    Apprécier chaque moment passé à ses côtés, ou même à le lire. Car l'oeuvre d'un artiste le reflétait toujours davantage qu'il ne voulait forcément. Chaque mot, lorsqu'il s'agissait d'écrire, était choisi par le sens esthétique et de la compréhension de la langue, mais aussi par l'inconscient de l'artiste. Par ce qu'il entendait par ce mot. On pouvait alors l'interpréter de différentes façons, parfois contradictoires, mais pour Stella, les phrases d'Ernest s'écoulaient sous ses yeux et dans sa tête telles un flux logique rempli de paillettes d'émotions. C'était un vrai plaisir pour Stella ; et souvent elle se demandait comment vivaient ceux qui se passaient de l'écriture, et plus généralement de l'art. Leur vie devait être bien morose, définie par le possible plus que par le rêve ou les possibilité infinies que leur offraient pourtant la vie. L'art apportaient une liberté bien plus grande que la possession de biens luxueux, que la satisfaction d'être un avocat réputé ou d'avoir enfin sa promotion tant attendue. Pour Stella, la richesse intérieure valait toutes les richesses primaires possibles. A quoi cela lui servirait de rouler dans une ferrarri alors qu'elle pouvait décider de voyager gratuitement à chaque fois qu'elle le désirait le plus loin possible : dans ses pensées; ses questions, ses rêves. Et Ernest semblait en accord avec elle sur ce point, qui n'était pas des moindres.

      " Oui, c'est vrai que c'est sâle, mal rangé, et les couleurs sont vraiment criardes ... " répondit-elle, toujours sur le même ton, et toujours impressionée par son intérieur.


    Décoré et rangé avec soin, chaque chose semblait avoir sa place, le tout formait un ensemble unique et personnel comme peu de gens savaient le faire. Ce n'était pas une copie conforme de ce que l'on voit dans les émissions, ni un foutoir de babioles dispersées là où il restait de place. Le tout était arrangé avec goût. Et elle était impatiente de voir le reste de son appartement, prête à apprendre davantage sur l'écrivain grâce à son intérieur, qui reflétait son âme. Rangé, ordonné, mais artiste dans l'âme. Avec son caractère bien à lui, sa vie.

      " Tu n'aurais pas du ... et puis de tout de façon, tu n'as aucune dette envers moi. "


    Elle essaya de trouver les mots justes pour lui répondre. Non, techniquement, elle ne semblait avoir aucune dette envers lui. Mais il l'avait invitée chez lui, comme une amie proche. Et c'était précieux pour Stella de sa part. Pourquoi plus de la part d'Ernest que de quelqu'un d'autre ? Aucune idée. Peut-être parce qu'elle le considérait différemment. En quoi ? En bien des points, évidemment. Mais elle voulait aussi simplement le remercier ... d'être lui, d'exister. Idiot ? Oui, certainement. Mais au cours de sa vie, Stella avait appris qu'on ne disait jamais assez merci à ceux qui faisaient de notre petite chemin bossu une belle route avec le moins d'encombre possible. Et Ernest faisait partie de ces gens-là. Les questions qu'elle s'était posé sur son passé après l'avoir vu dans ce bar en étaient la preuve : il avait mis un certain ordre dans le cerveau envahi de questions de la musicienne. Avec des mots, des regards.

    Alors elle lui répondit par un rapide regard, après avoir apprécié le sien, celui qui semblait signifier tant. Elle y exprima encore sa gratitude, et peut-être un trouble à peine visible. La présence d'Ernest provoquait en elle une étrange sensation. Elle avait remarqué le petit sourire qu'il abordait, qui grandit lorsqu'il lui proposa de lui faire visiter son appartement, de sa cuisine.

      " Avec plaisir " répondit-elle avec un petit sourire impatient, ses mains entremêlés devant elle, prête à découvrir encore davantage de parcelles de cet auteur si différent.
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MessageSujet: Re: Although not the most honest means of travel, it gets me there nonetheless || Ernest   Although not the most honest means of travel, it gets me there nonetheless || Ernest EmptyLun 24 Aoû - 17:32


    Ainsi j'avais invité Stella à dejeuné chez moi . Mon courage m'étonnait . Apprivoiser la musicienne pour s'en faire une amie et l'aider a s'ouvrir un peu a quelqu'un d'autre que sa guitare ou son piano, c'était le pari risqué que je prenais aujourd'hui . J'avais toujours voulu être la Fly de quelqu'un . J'avais les qualités pour mais personne ne m'avait suffisament motivé, intrigué jusqu'a ce que je la rencontre, par hasard, ce jour là . Elle avait tout les défauts du monde pour ceux qui l'entouraient dans la rue , pourtant elle rayonnait dans la masse . Son manque de parole atténuait sa flamme . Les personnes qui avaient des choses à raconter, des experiences a partager, avait le droit de parler . Tant de chanteurs insipides, d'acteurs sans personnalité et de politiques ennuyeux innondaient la presse de leur bonne parole alors que les vrais secret, les réels mystères , se cachaient dans les amies muettes qui se dévoilent en quelques regards .

    Nous étions toujours là , à commenter sa première impression de mon appartement . Les nuances de bleu clair des murs, le parquet noir , et les petites touches de decoration sobre en constituai le charme principal . La forme voutée du plafond m'avait forcé a imaginé l'endroit differement, plus ouvert , avec des meubles bas et des suspension au lieu de simples spots éclairants . Rien de criard donc, de sâle , et surtout tout était a sa place . Comme d'habitude ... c'était moi qui me refletait dans cet espace.

    Je me voyais aussi plus jeune a travers Stella . Manquant de confiance en mon talent, inspiré par mes malheurs, tentant en vain de m'épanouir dans un monde qui ne me ressemblait pas. Je la fixais de nouveau dans les yeux . Une phrase, pleine d'émotion intraduisibles , passait de moi à elle . Une phrase qui expliquait l'envie que j'avais qu'elle se sente chez elle ici, et bien d'autres choses . J'ajoutais a ce regard de vrais propos, audibles .

      « Il faudrait être totalement fou pour habituer ici ... »


    Concluai-je . J'étais effectivement fou d'avoir acheté le dernier étage de ce batiment pour en faire un repère d'artiste . Néanmoins je detestes les locations . J'ai besoin de savoir que demain, si je decides la salle de bain sera mieux en rose, et bien je puisses vraiment la peindre quitte a regretter . D'ailleurs , le couloir était une illustration parfaite du côté très "étudié de la décoration. J'avais terriblement hâte de lui presenter chaque recoin, chaque parcelle de mon appartement . Un immense sourire aux lèvres, je me preparais a ouvrir la porte .

      « Attention, pour l'instant c'était a peu près de bon gout , mais la c'est complètement différent . »


    La porte ne grinca pas . Nous entrâme dans le couloir principal , qui aurait pu être très anodin , si il n'avait été peint dans une teinte bleu presque blanc , et si les portes blanches n'avaient pas été recouverte de dessins signé Wendy Lou et Fly . Elles s'étaient incrusté un jour avec moi a une fête , et on était rentrés peu saoul. C'est alors que cette chère cousine avait décidé de décorer mon couloir . J'avais adoré, même après avoir désaoulé . Ce n'était pas un couloir du gout de tout le monde .

      « Je t'avais prévenu. C'est du plus mauvais gout, mais je n'ai toujours pas envie de repeindre. Enfin, la ça ressemble plus a un repère d'artiste .. »

    Nous étions côté a côte dans le couloir . Il y avait quatres portes visibles . Celle ou quelques vagues étaient déssiné accedaient a ma salle de bain, celle avec les pantoufles en trompe-l'oeil arrivaient dans ma chambre . La porte à l'arc-en-ciel donne sur la chambre d'amis, et enfin, la porte avec le visage intimant le silence, garde les archives .
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MessageSujet: Re: Although not the most honest means of travel, it gets me there nonetheless || Ernest   Although not the most honest means of travel, it gets me there nonetheless || Ernest EmptyLun 24 Aoû - 23:26

    Stella se souvenait encore du coup qu'elle avait reçu lorsqu'elle avait percuté qu'Ernest l'avait invitée chez lui. Dans son intimité. Ainsi, ses espérances étaient devenues réalité. Il avait réussi à l'inviter elle, à la place de son éditeur. Car non, la blonde n'avait pas oublié cette phrase, celle qui promettait tant avec si peu de mots. La promesse de le revoir, enfin. Et pas par hasard." J'éspère un jour pouvoir t'inviter a déjeuner toi, et pas mon éditeur ". Eh bien voilà. Un coup de téléphone, une invitation. Une voix, et ces quelques mots qui avaient pris une place ( trop ) importante dans l'esprit de la jeune femme ce jour là. Il l'avait invitée chez elle. C'avait été un coup. Pas un de ces coups qui vous fait souffrir, vous abat plus que terre. Non, c'était de ces petits coups qui vous poussent à avancer, comme un signe d'encouragement. Un coup de pouce, une réalité qui égayait ses idées encore confuses. Quoi que lui ressente à son égard, quoi qu'elle ressente pour lui, ils s'appréciaient. Le hasard n'y serait cette fois-ci pour rien, si leurs regards se croisaient de nouveau. Ils le voulaient. Ernest faisait de sa phrase quelque chose de vrai, un évènement réel et physique, qui dépassait leurs espérances. A cette seule idée que oui, Ernest Hemingway, cet être si différent de ceux de cette putain de masse, voulait la revoir, et faisait tout pour, avait provoqué en elle une chaleur étrange. Cette impression qu'ele était invincible durant tout le reste de la journée. Comme un sentiment de fierté, mais plus subtil, moins primaire et orgueilleux. Peut-être ajouté à un soupçon de soulagement. Peut-être aussi parce qu'elle ne s'y attendait pas, du moins pas une semaine seulement après leur dernière rencontre. Bien sur, ils s'étaient déja vus en le souhaitant. mais pas chez l'un d'entre eux. Et ça changeait tout dans la vision de leur relation qu'avait la musicienne. Eux qui se voyaient d'habitude autour d'un café, se croisaient dans la rue. Aussi agréable puisse-ce être, c'était différent. Ce que faisait Ernest en invitant Stella chez lui était lui accorder sa confiance. Bien que son regard le lui accordait depuis un moment.

    La musicienne continuait de tout regarder avec attention, du plus petit des détails à la décoration la plus imposante, tout s'imprimait dans son esprit. Elle voulait tout retenir, ou du moins le plus possible, et tout ranger dans un tiroir de son cerveau pour analyser ça plus tard, se dire que ça, c'était Ernest. Trouver des traits de son caractère que peut-être, elle n'avait pas encore perçu dans leurs discussions. Le moindre indice. Et pourtant, elle ne pouvait s'empêcher de se sentir gênée de tout regarder, scruter ainsi. Il lui ouvrait son appartement, certes, mais peut-être tout ne pouvait pas être lu dans ces objets et leurs positions dans cette belle pièce. Elle voulait en garder une partie mystérieuse, malgré elle. Pour pouvoir découvrir de nouvelles lueurs dans le beau regard d'Ernest, pour pouvoir le connaitre encore davantage à travers lui ... et pourtant. C'était difficile. Et en même temps, si facile. Tout ce qu'elle voyait autour d'elle, tout semblait correspondre à l'image qu'elle avait de lui. Elle n'avait pas pris la peine d'imaginer l'intérieur de son "chez lui", mais ne pouvait s'empêcher d'être admirative. Et pourtant, si peu surprise. Contradiction, quand tu nous tiens ...

    Puis elle recroisa la regard de son hôte. Rempli d'émotions différente. Un flot intense submergea le coeur de la blonde. La chaleur qui émanait du regard d'Ernest la faisait se sentir en sécurité comme avec peu d'autres gens. Il la rassurait avec son langage. Non, leur langage. C'était aussi ça qui la rassurait. Quoi qu'il advienne, il était là, il la comprenait; présent, attentif. Elle lui renvoya un regard, toujours rempli de gratitude, avec cette lueur qui montrait qu'elle était à l'aise, que cet appartement lui correspondait parfaitement. Et que donc, elle n'avait pas de quoi être effrayée, loin de là. Elle s'y sentait presque comme dans un cocon. Un monde à part, qu'elle aimait découvrir tel un explorateur. Sauf qu'elle savait qu'elle était en sureté, bien sûr.

      " Il faudrait être totalement fou pour habituer ici ... "


    Lorsqu'elle entendit cette phrase, son cerveau se mit à avoir de ces raisonnements qui l'enfermaient souvent dans ses pensées pendant quelques instants. Fou pour habiter ici ? Peut-être qu'au fond, avec les pensées d'artistes qu'ils avaient, ils étaient fous à leur façon. En tout cas, elle se sentait bien chez Ernest. Fous ou pas. Finalement, elle lui donna une réponse plus légère, pour continuer leur conversation dans la même lignée. Pas besoin d'aborder les thèmes philosophiques dès les premiers moments. Ils en auraient surement l'occasion plus tard, tels qu'elle les connaissait.

      " Oh oui, complètement. En tout cas ça m'étonne pas que t'habites ici. " finit-elle par sortir.


    En tout cas ça m'étonne pas que t'habites ici. Dans cette phrase, il y avait un humour plus ou moins subtile de la musicienne, celui qu'elle avait lancé avec une once de sourire malicieux, qui sous-entendait qu'il était suffisamment fou pour habiter ici. Mais il y avait aussi cette admiration devant cet étalage de sa vie, de lui-même, au passé comme au présent auquel elle avait affaire. Non, ça ne l'étonnait pas qu'il habite ici. C'était un endroit qui lui correspondait parfaitement. A vrai dire, elle ne le voyait pas habiter ailleurs. C'était son chez-lui, et ça se ressentait, jusque dans les mûrs ou le sol. Il y avait l'âme de l'auteur qui flottait dans cet appartement. Et elle s'y sentait à l'aise. Protégée. Si ce devait être ça, la folie, elle s'y jetterai dedans comme dans une mer à la meilleure température qui soit, sans se poser de questions. Voilà tout ce qu'elle transcrivait dans cette phrase pourtant anodine, et le regard qui l'accompagnait.

    Avant de s'avancer vers la porte fermée que l'auteur se tenait prêt à ouvrir, ce sourire illuminant son visage, Stella remarqua des feuilles éparpillées sur une table. Voilà. Voilà ce qui faisait d'Ernest ce qu'il était, aussi. L'artiste. Elle savait ce qu'il y avait sur ces feuilles, car elle-même en avait sa chambre et même parfois - souvent ... - la table de la cuisine remplie. Ce dont ils avaient besoin pour écrire. Des brouillons, des corrections, des idées en vrac, puis trillées. Une esquisse, un essai, un recommencement, et peut-être un résultat final, au bout du compte. Elle espéra ne pas l'avoir coupé en pleine inspiration, car elle savait elle-même qu'elle n'adorait pas particulièrement cette situation, puis se tint prête à voir ce qui se trouvait derrière la porte. La phrase d'Ernest provoqua un petit sourire sur son visage, comme pour signifier 'Tu ne me fais pas peur, je suis prête'.

    Finalement, elle pénétra dans le couloir, derrière Ernest, pour finalement se retrouver à ses côtés. Elle découvrit d'abord le couloir dans son entièreté, personnel, apparamment rempli de souvenirs. Elle adorait l'ambiance qui y régnait. Ca n'était vraiment pas comme dans une revue de déco où tout avait acheté dans un magasin où on fabriquait tout à la chaine. C'était ... Ernest. Ce couloir résonnait la vie, les souvenirs, l'imagination, l'originalité. La personnalité d'Ernest. Et Stella s'y sentit aussitôt comme chez elle. Il fallait dire que sa chambre ressemblait un peu à ça. Mais en moins bien rangé ... Les dessins sur les portes témoignaient surement d'un passé, d'un évènement ; en tout cas on ressentait que cet endroit avait une histoire. Il n'était pas là juste pour y être. C'était plus que ça. Le regard de Stella se promenait autour d'elle, scrutant les dessins, essayant de deviner se qui se cacher derrière eux, et profitait de l'atmosphère de ce couloir qui pourtant aurait pu paraitre si banal. Mais qui était tout, sauf ça. La salle de bain, une chambre. Une salle de travail, probablement. Et l'autre ? Une salle de détente, une chambre d'amis. l'arc en ciel présageait en tout cas un endroit agréable.

      " Les repères d'artistes ne sont pas forcément de mauvais goût, la preuve. " fit-elle après un instant de contemplation et d'observation du couloir.


    Elle tourna la tête vers lui, la levant légèrement pour regarder son visage, et lui sourit. Oui, elle se sentait bien ici. Décidemment, l'appartement d'Ernest était plein de surprises, et pourtant, reflétait parfaitement ce qu'il était aux yeux de Stella. Elle fit un petit pas pour regarder plus en détails les dessins, leva la tête, puis se retourna à nouveau vers son hôte, avec ce regard admiratif et satisfait de retrouver autant de la personnalité de l'écrivain dans son appartement.

      " Pourquoi repeindre ? C'est très bien comme ça, non ? "
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MessageSujet: Re: Although not the most honest means of travel, it gets me there nonetheless || Ernest   Although not the most honest means of travel, it gets me there nonetheless || Ernest EmptyMar 25 Aoû - 14:29


    J'étais beaucoup plus à l'aise ici avec Stella , que dans les cafés de centre ville . Pour la première fois, nous ne nous rencontrions pas par hasard, mais parce que nous en avions mutuellement envie . C'était agréable de savoir que l'on était pas indésirable, même si je voyais dans le regard de la musicienne que je n'étais pas un intrus, et qu'il y avait peu de chance que je le devienne un jour , et c'était réciproque . Je l'invitais dans mon monde, mon havre de paix dans cette ville si tourmentée qu'est Baltimore .

    La vérité, c'est que j'avais juste envie de revoir mon amie . En géneral, après deux jours passé avec Fly, j'avais une idée plus nette de ce que je voulais , mais la c'était le contraire . J'étais dans le vague . Il m'avait fallu du temps avant de comprendre que j'avais envie de continuer ma dernière discussion , celle qui s'était interrompue trop brutalement au café . Pour une fois, c'étais moi qui avait envie de parler, de confier a quelqu'un, et pas le contraire . Je voulais pouvoir faire confiance a Stella comme je faisais confiance a ma famille adoptive ... Parce qu'elle était en mesure de me comprendre . On se ressemblait en certains point douloureux de notre passé , peut-être plus qu'on le pensais nous-même . En sa compagnie, je souriais, moi qu'on qualifiait de maussade et triste en temps normal ! De plus, elle comprennait ce qui passais dans mon regard . Toutes ces choses que l'on ne se dira jamais de vive voix, et qui ne seront pas pour autant des regrets .

      « Je ne m'imagine pas ailleurs . »


    C'était vrai. J'avais investi du temps pour m'approprier l'endroit . Au debut, tout était blanc, , les seuls élements présents , c'était la salle de bain et la cuisine . Maintenant, il y a des couleurs, de vrais meubles, et surtout, il y a mes affaires . Mes archives, mon ordinateur, mes manteaux, je n'ai rien oublié chez les Ingram. Quelques objet sont encore en France, mais dans la maison de ma tante, et je ne me sentais pas d'y retourner . J'avais abandonné une infime partie de moi là-bas ...

    Le sourire que mon invitée me fit avant que je n'ouvre la porte était de bonne augure . Je ne me trompais pas . Quelques secondes plus tard, nous étions côté à côte , contemplant tout les deux la pièce en silence . Je considèrais ce couloir comme à part entière . L'utilité d'un couloir , c'était de faire le lien entre les pièces "vraiment" importante, voila pourquoi peu de gens y pretaient attention. J'aime mieux penser qu'un couloir , c'est un lieu de rencontre quand on vis a plusieurs . C'était fait pour se croiser .

      « Tout dépend de l'artiste, en somme .»

    En effet , si j'avais été un petit écrivain sans notoriété, je n'aurais pas eu les moyens de faire ce que je voulais . Et si j'avais été moins ouvert, il n'y aurait pas eu ce drôle de couloir . Et si je n'avais pas été aussi tourmenté ... il n'y aurait pas eu de salle des archives . La liste de ce que je n'aurais pas fait si j'avais été different étais encore longue. Au final, je restais Ernest, l'auteur a succès , l'orphelin qui s'était enfin trouvé une famille. Mon rapport au foyer était particulier . Mes racines, ce n'étais pas la ou habitais ma mère, contrairement au personnes normales . Je dirais plutôt que c'était l'endroit d'ou venait mon inspiration.

    L'admiration qui se lisait dans le regard de Stella après qu'elle eu finit son inspection m'inspirait un peu de fierté, et surtout j'étais heureux qu'elle aime . Que parmis toutes les raisons qu'il y avait de detester , elel en avait trouver une pour adorer .

      « Je suis contente que tu sois de mon avis . Quand on a commencé a peindre , ce n'étais pas vraiment une décision reflechie ... »

    Ce n'étais pas une décision reflechie , c'est à dire on avait enchainé les mojitos pendant trois heures dans un bar du quartier et Wendy , quand elle est saoule, a toujours envie de peindre . Je n'avais pas envie de raconter ça a Stella . Je n'avais pas a raconter toute ma vie alors que l'endroit racontait l'histoire pour moi.

    Je continuais la visite . La première pièce sur notre droite était celle a la porte arc-en-ciel , la chambre d'amis. Une pièce aux couleurs pastels, qui contenait deux lits jumeaux , devant la fen , posés sur un grand tapis . Il y avait deux petites commodes disposées sur deux murs opposés .

      « Ca c'est la chambre d'amis . Rien d'extraordinaire, pas d'histoire, si ce n'est celle des gens qui y passent ... »


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MessageSujet: Re: Although not the most honest means of travel, it gets me there nonetheless || Ernest   Although not the most honest means of travel, it gets me there nonetheless || Ernest EmptyMar 25 Aoû - 22:36

    Stella avait beau avoir déja ressenti cette sensation chaleureuse et accueillante lorsqu'elle était allée chez des amis - notamment Evey, dont l'appartement était aussi le reflet de sa personnalité unique - elle avait l'impression d'être ici quelqu'un de différent. Enfin, non. Différent n'était pas le mot. C'était même le contraire. Elle était elle-même, plus que jamais. Se retrouvant comme dans son élément, à l'aise dans un appartement dans lequel elle retrouvait des parties d'elle-même à chaque recoint, dans chaque détail fait avec avec soin. Le soin d'un artiste, à l'âme entière et sincère. Chaque partie de cet appartement, elle la gravait dans son esprit pour ne pas en partir avec ce sentiment de regret qu'elle détestait plus que tout. Chaque détail avait son importance, autant pour en apprendre davantage, même le minimum - sur Ernest que pour sa curiosité de découvrir un endroit dans lequel elle se reconnaissait en bien des points. Elle avait l'impression de faire davantage partie de la vie de l'écrivain, et cette idée lui réchauffait le coeur. Tout ça prenait des proportions peut-être surdimensionnées pour une amitié, mais Stella ne se posait pas de questions. Elle était trop à l'aise, et pourtant ses sens à l'affût pour cela. Mais ce n'était pas comme dans une chasse où il régnait une certaine tension, un stress, une lourde atmosphère qui pesait sur vos épaules. Non. Elle était réellement à l'aise. Comme entourée d'une protection, ressentant cette confiance qu'elle ne ressentait que si rarement. Et pourtant, elle aimait si peu être en terrain inconnu!

    La différence était surement qu'elle ne l'était pas vraiment. Ce terrain, ce paysage intérieur, cette âme qui vagabondait malgré elle dans cet espace, elle les connaissait. Ernest. Peut-être elle, aussi, d'une certaine manière. Il avait su se créer sa vie, faisant table rase du passé et de tout ce qui pouvait l'encombrer sur son chemin. Finalement, il avait élu domicile dans un cocon qu'il s'était créé, inventé, imaginé, surement avec beaucoup d'efforts pour ce qui était de la partie physique, et surtout, beaucoup de bouts de lui-même. Le regard de Stella n'avait pas d'autre choix que de s'extasier devant ses milliers de perles de vie qui s'étalaient devant lui. Absorbant tout, fixant les moindres détails, toujours aussi obnubilée par la correspondance entre cet appartement, qui aurait pu pourtant être si anodin, et le caractère qu'elle connaissait d'Ernest. Plus elle apprennait à connaitre les facettes d'Ernest, que pourtant elle avait déja l'impression de comprendre plus que la plupart des gens qu'elle pouvait croiser et qui pourtant s'exprimaient plus librement que lui, plus elle l'appréciait. Peut-être trop, peut-être différemment que ce qu'elle pensait consciemment.

    En lui, elle semblait avoir trouvé un égal en bien des points. Comment exprimer cela autrement ? Ils se comprenaient, avaient la même vision de la vie. Elle voyait presque son reflet dans le regard de l'écrivain, mais pas le reflet de cette jeune femme fuyante et discrète, mais plutôt celui d'une blonde artiste talentueuse et surtout respectée avant tout. Ernest avait ce don de nourir ses espoirs avec un seul regard, de lui donner le courage avec un ou deux mots, un sourire. De lui donner la force d'être elle-même. Il était le soutien qu'elle n'avait jusqu'ici trouvé que chez Aubrey et plus récemment chez Evey. Les seuls qui savaient un minimum de son passé. Car même si ils ne s'étaient jamais vraiment dit de vive voix leur chemin sinueux, ou seulement quelques bribes, elle savait qu'il la comprenait à sa façon d'agir, comme elle pouvait souvent lire dans ses gestes à lui. Ils s'appréciaient malgré tout, ne s'effrayaient pas par leur mystère. Au contraire, ils semblaient fascinés l'un par l'autre. Loins de toute l'agitation du monde, inutile et futile. Pour eux, ce qui importait réellement était le secret des choses, le mystère de la vie, la sacralisation de leurs âmes, de leur monde pourtant en voie de disparition. Celui qui les faisait avancer, celui qui rendait plus beau le gris de la société dans laquelle ils vivaient.

      " Je ne m'imagine pas ailleurs . "


    A vrai dire, elle non plus ne l'imaginait pas ailleurs. C'était l'endroit parfait pour lui. Loin de toutes les tensions du monde, lui, plus près des étoiles et des nuages pour imaginer, rêver, écrire, vivre. Une vie d'artiste. Plongé dans ses pensées. Comme elle le faisait si souvent elle-même. Ecrire dans un endroit sûr, où l'on est à l'aise, chez soi ou tout comme. Quoi de plus réconfortant que de pouvoir laisser aller notre main, librement, sur une feuille de papier, la sentir glisser pour dessiner ces lettres, ces mots, puis ces phrases qui expriment le fond de notre pensée ? Sentir cette libération, cette impression que ce devait être écrit, que ce devait sortir, d'une façon ou d'une autre. Sous forme de roman, d'images, de vers. Elle ne put qu'approuver d'un geste de la tête à son ami. Non, décidemment, elle non plus ne l'imaginait pas ailleurs.

      " C'est l'endroit parfait . " compléta-t-elle en parcourant à nouveau du regard la pièce avant de se tourner vers la porte.


    L'endroit parfait. Pour quoi ? Pour tout. Pour lui, pour un artiste et un homme tel que lui. Tel qu'elle le connaissait, non, elle ne le voyait nulle part ailleurs. Evidemment, pas dans une villa kitsch que l'on voyait dans les séries, ni dans un hôtel de luxe où les employés s'afféraient pour satisfaire les clients permanents. Ni un petit appartement lugubre, sombre et déprimant. Ou alors, si elle l'y voyait, c'était contre son grès. Voilà ce qui était l'endroit qui lui correspondait. Ni plus ni moins.

    Et ce couloir ne pouvait que confirmer ses premières impressions. Quoi de plus personnel que ce qui se dévoilait sous son regard ? Une pièce à part. Pas seulement ce couloir où l'on passe pour changer de pièce, sans prêter attention à quoi que ce soit qui se trouve dedans. C'était une réelle pièce à vivre. Pas par le confort physique que l'on pouvait y trouver, non, mais par l'atmosphère qui y régnait. La vie invisible qui l'animait. Non, ce n'était pas des histoires de fantômes. Plutôt celle des traces que l'on laisse après un passage, après un bon moment, après des sourires, des rires et des discussions longues à ne plus en finir. La nuit, le jour, peut importait, ce qui comptait vraiment, c'était ce que l'on vivait. Ces dessins, sur ces portes, témoignaient surement d'un passé, d'une ou de plusieurs histoires, qu'elles soient avec des amis d'Ernest, ou même plus que des amis, ou que ce soit Ernest lui-même qui les ai faits, son âme alors remplie d'une imagination débordante qu'il était prêt à exposer dans ce couloir que peut-être il considérait alors comme encore trop peu correspondant à l'image qu'il se faisait de lui.

    Le couloir n'apparaissait plus alors comme tel, mais plus comme un lieu de vie, de rencontres, de réflexion. C'était ce qu'elle aimait. Le pouvoir d'un artiste. Celui de donner la vie à un objet, à un endroit qui auparavant aurait pu paraitre commun, lisse, mort. Ce couloir n'était plus perdu, tel un intru dans un ensemble de pièce toutes harmonieusement décorées. Il avait son propre rôlé, celui d'égayer les âmes qui y passaient, s'y rencontraient. Stella se sentit encore davantage à l'aise en pensant que c'était Ernest qui était à ses côtés. Qui vivait ce moment avec elle, même si c'était d'une manière différente. Et que c'était lui qui vivait là, passait là chaque jour.

      " Tous les artistes ne sont pas des alcooliques junkies fêtards. " compléta-t-elle avec une once d'ironie dans la voix. Car voilà comment beaucoup de gens voyaient les artistes, selon des stéréotypes bien définis. Et Ernest était la preuve qui contredisait ce qu'un stéréotype avait imposé comme image à beaucoup de gens.


    Après tout, oui, il y avait bien des artistes comme ça, qui s'enivraient de drogue, d'alcools, de sexe et de plaisirs en tous genres pour trouver comment s'exprimer et vivaient dans des petites pièces délabrées qu'ils prenaient à peine la peine de nettoyer. Mais il y avait aussi ces artistes dont tout était structuré dans l'esprit, dont les idées, les inspirations venaient sainement, dans la vie quotidienne, dans des souffrances vécues ou des joies qui avaient marqué. Il y avait ceux qui vivaient de ça, ceux qui ne pouvaient pas se le permettre, il y avait ceux que l'on payait pour être inspiré comme on l'entendait, et ceux qui avaient l'âme libre de vagabonder aussi loin qu'ils le désiraient. Alors les stéréotypes pouvaient aller se cacher bien loin.

      " Je suis content que tu sois de mon avis . Quand on a commencé a peindre , ce n'étais pas vraiment une décision reflechie ... "


    Elle ne put réprimer un léger sourire en entendant cette phrase. Elle imagina toutes sortes de scénarios qui avaient mené à faire ça. Un pari, un coup de tête, une soirée alcoolisée. Oui, aucun doute, ce lieu était rempli de souvenirs. En tout cas, le résultat était on ne peut plus sincère et authentique. Elle exprima ses sentiments avec un petit sourire qui en disait long - peut-être plus qu'elle ne le voulait réellement.

      " La spontanéité est un outil dont on devrait se servir plus souvent "


    Il poussa la première porte, celle dont Stella ignorait ce qui se trouvait derrière. La chambre d'amis. Un lieu sans doute de bonheur, tous les invités qui avaient passé la nuit chez Ernest étaient passés ici. Elle essaya malgré elle de s'imaginer de qui il pouvait s'agir, les moments qu'ils avaient pu partager, les quelques souvenirs qui avaient pu imprégner les mûrs de cette chambre. Car même si les chambres d'amis n'étaient pas les pièces les plus utilisées d'une maison ou d'un appartement, elles voyaient des gens parfois complètement différents défiler. Des univers parfois opposés, la famille, les amis, des relations de travail, des connaissances de passage ... Des gens qui, malgré un endroit qu'ils connaissaient parfois à peine, s'abandonnaient à leurs rêves la nuit et se ressourçaient malgré tout. Cette pièce n'avait pas la même présence que le couloir ou même que la première pièce dans laquelle Stella était entrée, mais elle avait ses souvenirs tout de même présents. Un charme à part. Une histoire particulière, composée de seulement quelques heures de la biographie d'un ami d'Ernest. mais qui pourtant pouvait être riche de ses craintes, ses espoirs, ses rêves, son repos.

      " J'aime beaucoup cette pièce. Elle sent le repos, le calme et la joie d'être là."


    Peut-être était-ce dû aux couleurs pastelles, mais elles donnaient cette impression ... d'arc en ciel. Cette pièce était faite pour permettre à des amis de partager une soirée, des mots, des regards, des gestes, un repas, peut-être quelques verres. Au final, si l'on venait ici, c'était parce que l'on en avait envie. Cette pièce n'était pas noire, embrumée comme si elle respirait un mal-être, une présence malveillante. Plus Stella découvrait les pièces d'Ernest, mieux elle se sentait. Comme si elle redécouvrait son propre appartement. Au fond, chez Ernest, c'était un peu le chez soi que Stella n'avait pas encore totalement physiquement, mais qu'elle tentait de se construire intérieurement, loin des foudres de son passé. Chez Ernest, c'était un peu comme un message d'encouragement et d'aide grandeur réelle.
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MessageSujet: Re: Although not the most honest means of travel, it gets me there nonetheless || Ernest   Although not the most honest means of travel, it gets me there nonetheless || Ernest EmptyMer 26 Aoû - 14:16


    La présence de Stella à mes côtés me rendait différent . J'étais moi-même , tout en étant quelqu'un d'autre . D'un côté, je savais qu'elle me comprennait ma facette artiste, en ce point j'étais totalement naturel. Seulement j'étais moins corrosif , moins pessimiste qu'à l'acoutumée . En compagnie de la jeune musicienne, j'avais envie de voir mon univers a sa façon. J'essayais de deviner ses pensées , d'imaginer l'effet que lui faisait mon modeste appartement . Ce lieu avait un effet thérapeutique, apaisant . J'avais mis du temps a le perfectionner, le façonner à mon image . Encore une folie sortie de mon imagination trop fertile, un amas d'idées collées dans tout les sens pour finalement aboutir à cela : mon premier vrai chez moi .

    Longtemps, j'étais resté l'invité, l'intrus . On me tolèrait, parce que l'on ne pouvait faire autrement . Certaines personnes avaient su m'ouvrir leur maison, leur vies, mais je savais qu'un jour où l'autre je devais quitter ces lieux acceuillants et repartir ailleurs . Alors, à mon arrivée à Baltimore , mon premier soucis avait été de me trouver un endroit où habiter . J'étais tombé sur cet immeuble, j'avais élu domicile sous les combles, la ou la décoration étais la plus neutre . Petit à petit, au fil du temps, c'était devenu chez moi . Personne n'était là pour me chasser , m'ordonner de partir ... enfin j'étais libre .

    Dans le regard de Stella, ce jour la ou nous avions parlé au café, j'avais compris qu'elle aussi s'était longtemps cherché, à travers l'art et à travers certaines personnes . J'esperais que pour elle aussi, Baltimore était ou deviendrait l'endroit ou elle habitait réellement , que ses tourments s'arreteraient ici . Comme ils s'étaient arrêtés pour moi , en partie ... si seulement il n'y avait pas cette guerre des gangs . Enfin, peut importe . J'aurais toujours un endroit pour me refugier et échappé à l'atmosphère ambiante .

      « C'est un endroit parfait . Parmis tant d'autres . »

    Bien que le compliment soit flatteur, il fallait relativiser . La perfection dépend des goûts , des expériences et souvenirs associés a un lieu . Ainsi peu de gens avaient une idée similaire de ce qui était beau , agréable , harmonieux . Dans mes livres, j'avais du mal a décrire les lieux, à écrire de manière à communqiuer ma perception du lieu au lecteur. Stella rejoignait ma vision du parfait, ce qui nous faisait un important point commun de plus . Plus l'on avancait de cette visite, et plus j'en apprenais sur elle . Presqu'autant qu'elle en apprenait sur moi. En avancant, elle recoltait des petits morceaux de moi, éparpillé aux quatre coins de pièces ... libre a elle de les recoller, de réunir les pièces du puzzle qu'est ma personnalité .

    Une fois la porte ouverte, je m'impregnais de l'ambiance de la pièce. Dès le début de mes recherches, je savais qu'il fallait que je puisse avoir une chambre d'amis . C'était un peu ma revanche sur les années passées dans des chambres tristes, ternes et sales . La ou j'avais été si mal traité, moi j'offrais a mes amis un petit bout de paradis . Je ne refusais jamais de recevoir quelqu'un , que ce soit pour un soir, pour épargner a mon éditeur de payer l'hotel, ou pour quinze jour , le temps qu'un ancien londonnien se trouve un appartement . Je laisais ma porte ouverte a ceux qui en avait besoin .

      « Certe, chaque artiste est différent, mais on a tous un point commun : on court après le temps . Soi en faisant la fête , soi en essayant de profiter un maximum de ce que la vie nous offre ... »

    Je n'avais pas l'impression de me faire l'avocat du diable en défendant les artistes un peu junkies, délurés, dans l'abus en permanence . Car il fallait un certain courage pour changer de repères chaque soir , et de se renouveller en permanence, tout en gardant un point d'ancrage dans l'écriture, la peinture, la photographie . C'était presque aussi dur que de mener une vie équilibrée, dans le fond ... Je savais que les personnes qui avaient inspirés les stéréotypes existaient encore dans l'imaginaire populaire, et ça ne me gênait pas . J'assumais aussi ma différence avec les junkies/fêtards/alcoliques , je n'essayais pas de paraître plus "normal" que je ne l'étais . C'aurait été peine perdue .

    La spontanéité est un outil dont on devrait se servir plus souvent , mais avec parcimonie, avais-je envie de compléter. En interview je renoncais à ma spontanéité au profit d'une longue réflexion avant chaque phrase . C'était plus sur . Je ne lâchais prise que les jours ou je me sentais en sécurité, les moments ou je savais que mes propos de serraient pas retenus contre moi. Avec Stella, par exemple ...

      « La spontanéité ne s'use que quand on ne s'en sert pas ... »

    Une petite étincelle passa dans mes yeux . En y songeant, rien n'était vraiment acquis . La personnalité, le langague se façonnaient au long d'une vie, changeait, évoluaient ou régressait. On perdait certaines chose pour en acquerir d'autres plus tard . On apprenait d'autres langues et cela modifiait notre rapport a notre langue maternelle .... J'en savais quelque chose.

    J'écoutais attentivement la jeune femme analyser cette pièce . Surpris de l'exactitude de ses propos , j'avais du mal a trouver quoi répondre . Des souvenirs remontaient à la surface, le souvenir de ses personnes si différentes qui avaient toutes habités cette pièce , durant des périodes heureuses ou douloureuses de leur vies .

      « Elle sent aussi beaucoup d'autres choses , mais je crois que tu as capté l'essentiel ... Il y a une autre pièce que je tiens vraiment à tes montrer . »


    Je sortis de la pièce , Stella derrière moi, et me dirigeais vers la porte de la salle des archives . C'était une pièce au bout du couloir ... la décoration n'avait rien d'exceptionnel, mais c'était surtout le contenu qui était impressionnant . Des centaines de textes, poèmes, originaux de mes romans, cadeaux de Crystal, mon ancienne femme que j'avais gardés. Il y avait également des dessins au fusain, aux pastel , a l'encre et aux feutres, des tableaux . C'était mon petit bazar , ma gallerie d'art , et je n'avais qu'une envie, c'était de faire partager ça a Stella.

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MessageSujet: Re: Although not the most honest means of travel, it gets me there nonetheless || Ernest   Although not the most honest means of travel, it gets me there nonetheless || Ernest EmptyMer 26 Aoû - 22:58

    Plus elle découvrait l'appartement de son hôte, plus Stella avait l'impression de pénétrer dans son âme. Ce qui la gênait encore un peu quelques instants auparavant, ou qui aurait pu la gêner avec n'importe qui d'autre, n'avait plus lieu d'être. La gêne, entre eux, n'existait pas, ou alors sous une forme effacée sous des regards qui parlaient pour eux. Non, la gêne n'était pas de mise pour des êtres si semblables l'un à l'autre. Stella apprenait, découvrait, appréciait. Ernest était à la fois la protection, la confiance, l'égalité entre deux êtres. Ils n'avaient certes pas exactement le même âge, ni le même parcours. Ernest était installé, il avait trouvé sa voie dans l'écriture et vivait de cette passion. Stella était encore étudiante avec des rêves plein la tête et un appartement en colocation avec une amie. Mais au fond, leurs différences importaient peu. Elles étaient si futiles, si petites, qu'on les remarquait à peine. Ils les remarquaient à peine eux-mêmes. Ils avaient développé leur propre langage et savaient énormément l'un de l'autre. Au fond, c'était comme s'ils s'étaient toujours connus. Comme si Stella retrouvait un vieil ami d'enfance perdu de vue, un ami qui avait bien grandi, qui avait appris de la vie, mais au fond était resté le même. Et pourtant, ils ne s'étaient pas tellement vus au court de leur vie. Malheureusement. Et surtout, ils ne se connaissaient pas depuis si longtemps.

    Ils avaient cette complicité dans leurs regards, jusque dans leurs âmes qui mettait Stella davantage à l'aise à chaque instant passé avec lui. Elle se reconnaissait en lui, et voir ce qu'il était devenu malgré les épreuves de la vie auxquelles il avait eu affaire lui donnaient un immense message rempli d'espoir. Si ça n'avait tenu qu'à elle, elle se serait blottie contre lui et serait restée ainsi le plus longtemps possible, juste pour se sentir en sécurité, juste pour sentir son âme près de la sienne, pour réfléchir sereinement avec son regard, son sourire et ses mots en guise de soutien. Mais ce qu'elle ressentait, cette sensation de vouloir restée à ses côtés, l'effrayait autant qu'elle la fascinait. Cet homme la fascinait. Elle voulait en apprendre plus sur lui, car elle savait que même si elle savait tout, il garderait sa part de mystère, cette ombre pourtant si peu inquiétante au-dessus de lui, qui s'élevait telle une protection contre le monde. Mais qui s'était écartée pour laisser passer Stella. Mais ça lui faisait peur. Plus elle y pensait, plus c'était ça, qui la mettait mal à l'aise. Pas Ernest, pas son intimité, pas son âme ni les pensées profondes qui filtraient à travers son beau regard. Mais ce que cela provoquait en Stella. Son estomac qui se nouait plus qu'elle ne le voulait, les limbes de son âme qui pourtant étaient si dures à exprimer, partaient telles des oiseaux à qui on aurait ouvert la cage. Ca lui faisait du bien mais l'inquiétait aussi. Elle avait confiance en Ernest, surement plus qu'en quiconque, pour une raison qui lui était inconnue. Et c'était ce paradoxe qui la mettait mal à l'aise. Qu'il y aie une force qu'elle ne puisse maitriser. Une force à laquelle elle ne voulait pas donner de nom, parce qu'elle l'effrayait autant qu'elle avait pu la fasciner lorsqu'elle était plus jeune.

    Non, c'était impossible. Pas encore.
    Et pourtant, la fuite ne pourrait pas être éternelle. Elle devrait affronter ça. Ce sentiment. Elle-même. Se retrouver face à sa propre âme. Pour son passé à régler, mais à présent aussi pour ce présent qui déterminerait son avenir. Celui qui concernait Ernest. Quel nom mettre là-dessus ? Sur cette peur ? Cette peur de voir la vérité en face ? Non, en fait, la vraie question était plutôt de savoir de quoi elle avait peur, au fond d'elle-même. Car cette angoisse cachait quelque chose de plus profond, de plus indélébile. Et c'était ça qui engendrait cette peur, comme une protection, un bouclier. Pourquoi était-elle si compliquée ? La réponse devait pourtant paraitre si évidente ...

      " C'est un endroit parfait . Parmi tant d'autres . "


    Oui, des endroits parfaits, il y en avait tellement. Et tout dépendait aussi de ce que l'on y vivait. Il y avait des endroits peu intéressants mais symboliquement remplis de bonnes choses. De souvenirs qui y égayait notre présence. Une salle de concerts, par exemple, aussi bruyante puisse-t-elle être, avait la marque des artistes gravée en elle. Stella le savait bien. Chaque scène sur laquelle elle était montée avait accueilli des artistes de différents horizons. Pas forcément des musiciens d'ailleurs, peut-être des acteurs, des humoristes ... Certains avaient percé dans leur domaine, d'autres gardaient cette passion en tant qu'amateur. Mais chacun y avait vécu cette sensation que procurait l'adrénaline, lorsque l'on monte sur scène devant un public aux aguets. Sentir son coeur accélérer alors que l'on est arrivé devant tout le monde, sentir le regard du public sur nous lorsque l'on joue notre première chanson ou que l'on dit notre première phrase. Il y avait aussi ces bancs desquels on observait le monde, ou même cette table à ce café pourtant bruyant. Cette table dans laquelle on laissait nos empreintes malgré nous, celle à laquelle on finissait nos soirées, on rencontrait nous amis, on embrassait notre petite amie. Sans compter ce toit sur lequel on aimait avoir une vue sur toute la ville, ou cette forêt où l'on osait davantage, où l'on se sentait libre d'imaginer à souhait. Des endroits parfaits, il y en avait tellement. Ils pouvaient être différents pour chacun d'entre nous, comme ils pouvaient être si similaires ...

    Comme seule et unique réponse, elle ne put qu'approuver avec un sourire. Oui, cet appartement était un endroit parfait. Comme plein d'autres. Mais chacun avait son charme, avec ce petit quelque chose qui en faisait un endroit parfait. Des endroits pour réfléchir, être en paix avec soi-même, d'autres où l'on se défoulait, d'autres où l'on oubliait tout pour un moment.

    Ce couloir dégageait une force qui regonflait les poumons de Stella d'un air nouveau, comme si elle redécouvrait une partie d'elle-même, tout en apprenant plus de choses sur Ernest. Un appartement pouvait dire tant de choses sur une personne qu'il pouvait être facile de s'y perdre dans les apparences! Au fond, il était facile de faire croire que l'on était artiste dans l'âme, ou fan d'art, en achetant des toiles dans les galleries de la ville, ou de se faire passer pour un intelectuel en étalant fièrement des livres que l'on n'avait jamais lu, ou alors compris complètement de travers. Mais Stella connaissait suffisamment Ernest pour savoir que ce qui se dévoilait sous ses yeux n'était que bel et bien le reflet de son âme. Il se connaissait bien lui-même, il ne se cachait pas derrière des apparences trompeuses à travers cet appartement. Il ne cachait rien, tout respirait le vrai, le réel. Un air pur.

      " Chaque artiste a sa façon bien à lui d'être artiste. Si on était tous pareils, l'art n'aurait plus de raison d'être. Des copies conformes, ça n'est pas de l'art et bien sur pas de la création ..."


    ... et il y en a déja assez comme ça, avait-elle envie de rajouter. L'art était un domaine qui avait ce don de rassembler les gens différents, de toutes catégories sociales, aux idées innovantes, ceux qui aimaient les mélanges de genre, qui inventaient, toujours. L'art était en perpetuel mouvement, et c'était ce qui faisait sa force. Certains trouvaient cette partie de leur âme en buvant, en se droguant. Mais peu importait. Ils exploraient de nouveaux horizons de leur inconscient, ils apprenaient à se connaitre, tout comme Ernest se stabilisait en écrivant, créant des personnages et en les faisant vivre sur son papier, assis devant cette table, dans cet appartement à son image. Chacun avait sa propre façon de créer et de vivre son art. C'était personnel, aucun jugement ne pouvait être donné. Dans un sens comme dans l'autre.

      " La spontanéité ne s'use que quand on ne s'en sert pas ... "


    Oui, c'était certain. Plus jeune, Stella avait cette spontanéité qu'elle avait souvent du mal à retrouver. Avec le temps, beaucoup trop de gens s'enfermaient dans l'esclavage de leur propre vie, contraints de réfléchir à chacun de leurs actes. Il fallait trouver la passion qui vous entrainaient dans cette liberté de paroles, de gestes ... et il fallait trouver la bonne situation, la bonne personne. Trouver un équilibre. Ernest semblait l'avoir trouvé. Et elle était ravie d'être du côté de la spontanéité. De voir son sourire, son regard rempli d'expressions, d'entendre les mots qu'il avait envie de dire et qui sortaient de sa bouche ... spontanément. Qu'il ose être lui-même avec elle. Cette confiance qu'il avait en elle, elle l'avait aussi en lui. Elle osait parler à coeur ouvert, avec ses mots ou ses regards. Bien sur, son regard délivrait souvent trop de parties de son intimité, plus qu'elle ne le voulait. Mais avec lui, elle les laissait s'échapper d'elle-même. Elle laissait tomber ce masque qui la hantait si lourdement, si souvent.

      " Alors autant trouver les bonnes occasions d'y avoir affaire. Ce sont des moments importants. Savoir que l'on ne craint rien, oser être soi, sortir ce que l'on a sur le coeur, d'une manière ou d'une autre. "


    Certains avaient besoin de boire pour y parvenir ; Stella avait d'abord trouvé cette capacité en elle lorsqu'elle était sur scène. Peu importait ce que les gens pensaient, ses chansons, elle les faisait pour s'exprimer. Pour provoquer du rêve en elle, et dans les âmes qui les interpréteraient, les oreilles qui les écouteraient. Puis il y avait eu Aubrey. Avec qui elle osé se battre, même si c'était pour des choses idiotes. Il y avait eu Evey, à qui elle s'était livrée. Et il y avait Ernest, avec qui elle osait sourire et parler comme avec bien peu de gens.

    Elle regarda une dernière fois la chambre d'amis, essayant de retenir chaque détail qui en faisait sa vie, sa raison d'être, laissant pénétrer en elle chacun des sentiments qu'elle y ressentait, les impressions qui fusaient en elle. Ernest, lui aussi, sentait toute ce mélange qui régnait dans cette pièce, les gens qui y étaient passé, les souvenirs qui y resteraient tant qu'elle existerait. Il fallait dire qu'il y avait certainement lui-même accueilli des hôtes, et il était le mieux placé pour y respirer le passé. Elle hocha la tête et le suivit à cette fameuse pièce qu'il voulait lui montrer. A entendre la phrase de l'écrivain, l'étudiante sentit son coeur se serrer. Elle savait que cette pièce devait jouer un rôle primordial dans la vie d'Ernest.

    Il s'agissait de la pièce que Stella avait identifié comme était une pièce de travail, éventuellement une bibliothèque. Ce qu'elle vit derrière la porte dépassa toutes ce espérances. C'était une vraie mine d'or. Remplie d'ondes différentes, de souvenirs, d'art, d'heure de travail. L'atmosphère qui y régnait dépassait toutes celles qu'elle avait découvert jusque là. Stella comprit aussitôt que cette pièce, en effet, était très importante aux yeux d'Ernest. Encore sur le pas de la porte, interloquée, Stella se tourna un instant vers Ernest, essayant de capter son regard, voulant lui transmettre toute sa gratitude de lui montrer ça, son admiration, sa joie d'être dans cette pièce. Elle fit un pas, puis deux dans la pièce. Elle regarda tout, comme si elle était dans un musée. Car au fond, c'était le cas, non? Il y conservait toutes sortes d'oeuvres, de lui ou non. Elle approcha délicatement sa main d'un magnifique dessin fait au fusain, comme pour s'assurer qu'il était vrai, puis la recula, de peur de l'abimer. Son regard fut aussitôt sollicité par un tableau, puis par tous les écrits présents. Il y en avait un nombre incalculable. Elle ne savait plus où donner de la tête, sentant que son esprit était monopolisé par chaque millimètre présent entre ces quatre murs. Elle ne sût comment exprimer ses sentiments dans des mots.

    Alors elle se tourna à nouveau vers Ernest, et son regard retranscrit tous les sentiments qui se bousculaient alors en elle. Ernest ... si unique, si représentatif de l'âme abimée mais forte de Stella. L'âme qui avait croisé la sienne par hasard, mais qui pourtant représentait de plus en plus.

      " J'arrive pas à croire que cet endroit existe ... "


    Cet endroit, celui où Ernest était partout, celui où l'art était présent à chaque endroit où l'on regardait. Bien sur, il y avait les musées nationaux, mais celui-ci était le plus beau de tous. Parce qu'il appartenait à une seule personne, et représentait presque sa vie à lui tout seul. Ce petit musée improvisé était une pure merveille, et Stella s'y sentait bien. Au plus profond de l'âme d'Ernest. Il avait confiance en elle à un point qui lui donnait envie de se blottir dans ses bras et de rester là, précisemment, à cet endroit de chez lui. Elle remercia le ciel, le temps d'un dixième de seconde d'égarement dans ses pensées, de lui avoir fait rencontrer Ernest, et de lui avoir laissé cet être si unique à ses côtés, de ne pas l'avoir écarté d'elle.
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MessageSujet: Re: Although not the most honest means of travel, it gets me there nonetheless || Ernest   Although not the most honest means of travel, it gets me there nonetheless || Ernest EmptyJeu 27 Aoû - 20:49


    Les réactions de Stella au fur et à mesure qu'elle découvrait mon appartement ne m'étonnaient qu'à moitié . Je savais déjà qu'elle était différente de toutes les personnes que j'avais pu rencontrer jusqu'alors . Je ne connaissais aucune personne , avec laquelle je me sentais aussi à l'aise, réellement libre d'être sincère autant qu'elle l'était avec moi. Nous partagions tellement de choses ... on se voyait peu , et pourtant j'avais l'impression de la connaitre depuis des années. Quand je croisais son regard, je lisais des choses si familières . Je découvrais ce que l'on ressentais quand on plongeais ses yeux dans ceux de quelqu'un . D'habitude, les sentiments des autres étaient indécodables, cachés derrière d'épaisses barrières d'indifférence. Entre Stella et moi les masques tombaient , et j'appréciais ce qu'elle était réellement.

    Notre relation était au dela de la définition de l'amitié. Nous nous comprennions mieux que de simples amis . Peut importe le lieu ou nous nous croisions, le moment , nous avions toujours quelque chose à partager, à apprendre l'un sur l'autre . Je ne me lassais pas de nos conversations ... elle visait toujours si juste . Il lui arrivait de dire a voix haute ces pensées que j'enfermais dans mon esprit , comme il m'arrivait parfois de mettre des mots sur ce qu'elle avait du mal à expliquer elle même . Nous étions complémentaires , comme deux moitié d'une seule âme.

    Les silences , entre nous , n'interrompaient pas vraiment le dialogue . Ces sourires, ces regards qui en disaient tellement plus que les mots ... c'était un language spécifique, notre language. Pour un écrivain, il était dur d'admettre que les mots étaient parfois de trop . Ce serait dire que toutes ces heures passées à écrire, à essayer de communiquer avec mes lecteurs, n'avaient servies a rien . Pourtant, en compagnie de Stella , je me rendais à l'évidence .

    Les endroits parfaits n'étaient rien comparées aux personnes parfaites , car là ou il suffit de changer quelques détails pour améliorer un lieu, les humains évoluent peu . La perfection pour un être vivant, ce n'est pas l'absence des défauts, c'est la présence de qualités si remarquables qu'elles effacent les défauts . Ce sont aussi des souvenirs , des moments heureux passés avec cette personne.

    Nous repassâmes dans le couloir, et bien que je l'ai traversé des centaines de fois, cette pièce gardait son pouvoir , apaisant et rafraîchissant . Ca résumait bien l'ambiance du soir ou nous l'avions peint, Fly , ma cousine et moi . C'est fou comme une simple idée peut entrainer de l'enthousiasme , de la joie, de l'adrénaline et de l'excitation . Savoir qu'on créait quelque chose d'unique, d'inimitable , ensemble.

    Stella venait une fois de plus de rejoindre mes pensées . Etonné, ne sachant pas vraiment quoi répondre , c'était à mon tour de sourire . Ainsi , elle venait de me décrire d'une manière détournée ce qu'elle trouvait dans la musique ... j'eu un petit pincement au coeur en pensant à tout ceux qui écrivaient, peignaient ou filmaient pour les mauvaises raisons . Un prenom s'imposa à moi . Crystal . J'aurais tellement aimé que ce soit elle qui me dise qu'elle écrivait pour se libérer , et pas Stella . Mais il était trop tard . Ces mots qui ne franchiront jamais certaines lévres, c'était cela mes regrets. Désormais j'avais aussi un présent . Un futur ...

      « L'art prend parfois des formes incongrues ... »


    Murmurais-je en arrivant dans ma salle des archives . Je m'adressais plus à moi-même qu'à la jeune musicienne à mes côtés . Elle était d'ailleurs absorbé par ce qui s'offrait à ces yeux. On aurait dit qu'elle avait peur de casser quelque chose, de briser l'atmosphère du lieu . Je restais près de la porte, à la regarder faire . Le nombre d'oeuvres présente avait de quoi déstabiliser n'importe qui . Cette collection me tenait à coeur . C'était ma vie entière, de mon adolescence a aujourd'hui qui était stockée ici . Une partie de mon intimité mieux cachée que mes émotions , que je laissais peu de personnes découvrir . Stella , qui s'inquiétait d'en lire trop dans mes yeux il n'y a pas si longtemps , venait de découvrir quelque chose de beaucoup moins anodin. Elle approcha sa main d'un vieux dessin, puis la retira presque immédiatement . Cette oeuvre, je pouvais la dater, mettre un nom dessus sans problème. Je recoltais les dessins et les peintures en prenant soin qu'elle soit signer . J'aimais associer une image a un peintre , une mélodie a une chanteuse, un texte à son auteur , car ces personnes faisaient parti de mon univers , de mes inspirations.

    Alors que je ne m'y attendais plus, nos regard se recroisèrent . Les émotions de Stella, intenses , confuses, me touchaient . Je voyais de l'estime, une estime si précieuse de la part d'une étudiante unique, exceptionnelle . Je savais pas réellement en quoi consistaient mes propres sentiment en cet instant . De la gratitude, de la joie de pouvoir partager ça avec elle . Et aussi un troisième élément , dont le nom m'échappait. Pas d'importance . Je savourais juste le regard de Stella , sans trop me poser de question.

    Puis cette phrase, si significative ... doucement, j'osais prendre la parole .

      « Et bien si . Dix ans d'oeuvre d'art ... un infime échantillon de ce que j'ai trouvé de plus beau , de plus original et de plus émouvant, mais aussi des écrits que l'on m'as donné , et mes propres travaux . Il y en a trop pour s'y repérer ... alors je t'en prie , sers toi au hasard


    Je lui indiquai les étagères d'un geste de la main . Certain textes ressortaient , par la couleur du papier sur lequel ils étaient écrit ou pour d'autres raison . Il n'y avait pas de classification, pas même par ordre chronologique . J'étais soigneux partout ailleurs dans l'appartement alors ici je m'étais libéré . En attendant que Stella ai fait son choix, je me saisis d'un de mes anciens poèmes . J'arrivais a les reconnaitre dans la masse au fait que les feuilles étaient toutes un peu jaunies, usée .

    Ainsi , alors que je tombe, que je m'enfonce, et que le monde sombre avec moi, je redecouvre, amer , toutes les raisons que j'avais de me battre pour empêcher le cours des choses ... Le texte familier a quelque chose de réconfortant . Au moins ,j'ai toujours ça .


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MessageSujet: Re: Although not the most honest means of travel, it gets me there nonetheless || Ernest   Although not the most honest means of travel, it gets me there nonetheless || Ernest EmptyVen 28 Aoû - 17:42

    De toutes les personnes qu'elle avait dû rencontrer dans sa courte vie, de toutes celles qui avaient croisé son chemin, pour le pire comme pour le meilleur, jamais Stella n'avait eu cette sensation. Ou si. Mais une seule fois, et ça, elle ne voulait pas le revivre. Alors par tous les moyens possibles, elle détournait sa propre attention de cette pensée. Et pourtant, le plaisir simple d'être aux côtés d'Ernest à cet instant, et de découvrir des parcelles de son intimité pour les rassembler et faire de tout cela une image net de ce qu'il était ou même avait pu être, ne pouvait faire penser qu'à un sentiment. Cette façon qu'elle avait de regarder dans son âme lorsqu'elle se plongeait dans son regard clair ou de vouloir ne jamais se séparer de lui, ou cette impression d'avoir toujours attendu de le connaitre sans vraiment le savoir ... tout cela ne menait qu'à une seule réponse. Mais encore, elle fuyait. Et peut-être était-ce mieux ainsi. Du temps, voilà ce qu'il lui fallait. Et un soutien, celui d'Ernest. Car quoi qu'il arrive, ce qu'elle désirait le plus au monde, c'était sa présence, car elle était rassurante comme peu d'autres parvenaient à l'être. Du temps à ses côtés. Voilà tout ce qu'elle désirait. Pour rien au monde elle ne voulait avoir à se séparer de lui, pour une raison X ou Y. C'aurait été trop cruel. Et peut-être aussi était-ce cette peur qui lui serrait légèrement la gorge, lui rappelait trop Damien. Elle ne voulait pas revivre ça. Car tout semblait porter à croire que c'était la même chose. Ne pas se l'avouer. Car après tout, tout était différent. Cette connexion qu'ils avaient ... elle ne l'avait pas avec Damien. Ou pas de la même façon. Il y avait eu cette part de mystère qui s'était envolée assez rapidement dans sa relation avec le parisien. Alors qu'Ernest avait ce pouvoir de la fasciner en permanence.

    Mais pourquoi faire cette comparaison ? A près tout, elle n'avait pas lieu d'être. N'est-ce pas ?

    Stella se sentait comme un explorateur qui découvrait un nouveau pays, une nouvelle terre. Et pourtant, plus elle avançait, moins elle était surprise par l'environnement dans lequel Ernest vivait. C'était comme déambuler dans ses pensées, pousser des murs, écarter des sombres rideaux et se trouver au fin fond de son âme. Rien ne semblait pouvoir déranger cette quiétrude qui s'installait de plus en plus en elle, cette force qu'elle se découvrait aux côtés de l'écrivain, ce naturel et cette spontanéité qu'elle croyait avoir perdu depuis longtemps, depuis ce départ précipité de la capitale française. Elle avait toujours ce mystère, impossible à effacer - et d'ailleurs elle ne le voulait pour rien au monde, souhaitant plus que quiconque ne pas se fondre dans la masse - mais osait parler, partager ses idées ouvertement. Par des paroles, par des gestes ou des regards. Il fallait dire que savoir que quelqu'un l'écoutait réellement, savait lire dans son regard, l'aidait profondément. Ne pas parler dans le vide, voilà une chose qui était importante, et que peu de gens respectaient encore. De nos jours, chacun était préoccupé par sa petite personne, racontant fièrement sa vie, oubliant d'écouter celle des autres. le partage devenait alors douloureux car il n'existait pas, ou alors on était trahi. Et Stella savait qu'avec Ernest, ce ne serait le cas ni pour l'un ni pour l'autre. Des preuves de ça ? Elle n'en avait pas. Mais elle n'en avait pas besoin. Son regard, son visage et tout ce qui émanait de lui ne pouvait qu'inspirer la confiance à la musicienne.

    Cette première pièce, claire et rangée, dans laquelle elle était entrée, lui avait laissé cette impression paisible. Puis il y avait eu ce couloir. Rempli de souvenirs, d'émotions. Différentes ondes émanaient de lui, mélangeant la fête, les rires, les nombreux passages qui ne se ressemblaient pas ... la musique de la vie. Puis cette chambre d'amis. Qui pouvaient être si banale chez d'autres, peut-être parce qu'elles n'étaient pas si visitées, ou alors dans laquelle on ne vivait presque rien. Mais celle-ci était différente. Par sa décoration colorée, la joie qui en émanait. La musicienne avait presque l'impression de rencontrer les souvenirs des amis d'Ernest. Au fond, ce devait être un peu le cas, car les images qui avaient pu s'y produire couraient dans la tête de la jeune femme comme un long film. Auquel elle s'empressait d'ajouter sa touche personnelle, imaginant les musiques qui en feraient la bande originale. Même si Ernest était un auteur de romans, la musique étincelait dans chaque partie de ce qu'il créait. Dans ses livres, dans son appartement, dans son regard. Des musiques parfois totalement différentes, mais qui pourtant correspondaient toutes à ce qu'il était. Cet être calme, rempli de pensées, d'imagination, de mots qu'il choisissait toujours avec soin, de mystère.

    Elle remarqua le sourire d'Ernest, qui fit pétiller le regard de Stella. Le voir sourire apportait toute la chaleur du monde en lui, comme une consolation pour tout ce qu'ils avaient tous les deux enduré dans leur vie.

      " L'art prend parfois des formes incongrues ... "


    Elle l'avait entendu murmurer cette phrase comme si il le disait plus pour lui que pour elle. Mais elle ne pouvait s'empêcher de la relever, de vouloir chercher le pourquoi du comment de ce murmure. Elle savait bien qu'il avait raison. Tous ces pseudos artistes qui produisaient par soucis de gagner leur vie plus que pour communiquer et profiter. Tous ceux qui se disaient artistes alors qu'ils ne créeraient rien mais volaient ou plagiaient. Ils étaient plus nombreux qu'on ne pouvait le penser. Il y avait ceux qui regardaient les artistes avec leurs grands airs mais étaient plus contents lorsqu'ils pouvaient en retirer de l'argent. Et puis il y avait ceux que la vie avait gatés en leur apportant la gloire et la reconnaissance, mais qui finissaient pervertis par l'argent, cherchaient à se montrer le plus possible et en oubliaient leur passion première, celle de s'exprimer avec la magie de l'art. Oui, l'art n'était pas toujours pur tel qu'on le croyait être. Peut-être - et surement - était-ce pour ça qu'elle admirait aussi Ernest. Il était resté auteur avant tout, discret auprès des journalistes. Il vivait de sa passion mais ne s'en servait pas à mauvais escient. Et quoi qu'on puisse dire, c'était plus rare qu'on ne le pensait.

    Bien sur, Ernest avait raison. Bien sur, ils se comprenaient encore. Comprenant qu'Ernest faisait surement allusion à un épisode de son passé, elle ne put s'empêcher de le regarder dans les yeux et de lui dire doucement, comme pour écarter la menace des douloureux souvenirs qui pouvaient menacer de s'abattre sur l'écrivain.

    " L'art, s'il n'est pas sincère, perd sa valeur. Mais on le considère encore comme de l'art. Surtout ceux à qui ça profite ... ce sera toujours comme ça, la nature humaine ne changera pas pour cela. "

    Bien sur, elle ne savait pas que Crystal pouvait être concernée. Elle ne savait quasiment rien de cette femme, à part qu'elle existait, et qu'elle avait eu le bonheur d'être l'épouse d'Ernest. Elle n'en avait pas su davantage, mais avait deviné, au son de la voix de son interlocuteur, que ce n'était pas le genre de femme qu'il se plaisait à fréquenter. Elle n'avait jamais vraiment su en quoi. Mais en entendant la phrase de son ami, Stella savait qu'il faisait référence à une personne de son passé. Il devait être bien placé pour avoir affaire à ce genre de personnes. Ces "artistes", Stella ne les détestait pas. Ils faisaient ça pour vivre; chacun a besoin d'un métier. Mais ils avaient cette façon de se considérer égaux aux artistes sincères qui lui déplaisait. Et surtout, de détourner l'art. Il ne représentait plus personne, il ne communiquait plus rien. Il était là pour faire vendre. Etait-ce alors encore réellement de l'art? Après tout, les lecteurs, auditeurs ... pouvaient interpréter l'oeuvre comme ils le souhaitaient. Même si le pseudo-artiste l'avait fait sans vraiment y laisser son empreinte. L'éternelle question ...

    Puis elle se retourna vers les richesses que lui offraient la pièce qui s'était ouverte devant elle. Après avoir à peine osé approcher sa main d'un dessin finement exécuté, puis regardé le reste de la pièce, ébahie par le trésor qu'elle représentait, elle s'était retournée vers le propriétaire des lieux. Mais qui était bien plus. Tout d'un coup, elle se demanda comment aurait été sa vie si elle ne lui avait pas donné ce renseignement, s'il ne le lui avait pas demandé. Si leurs chemins ne s'étaient pas croisés. Cette rencontre hasardeuse avait pris une place bien importante dans la vie de la jeune femme. Et ce qu'elle découvrait toujours ne lui donnaient qu'envie de la rendre encore davantage importante. Elle découvrait le passé d'Ernest rangé dans une seule pièce, mais pourtant tellement lourde de sens. Il y avait de tout. Oui, un trésor. Comment l'appeler autrement ? Le plus beau des musées est surement celui que l'on construit au fil de sa vie. Ernest avait le sien. Le regard de Stella se perdit dans celui d'Ernest, lui donnant peut-être trop d'informations qu'elle-même n'osait pas s'avouer. Mais elle le laissa vagabonder ainsi. Comment avoir peur de lui ou de l'une de ses réactions ? Il la respectait comme si peu de personnes ...

    Dix ans d'oeuvre d'arts. Ainsi, elle avait raison. Ici, il y avait tout son passé entreposé. Certains avaient leurs albums photos, lui, il avait ces oeuvres. Toutes différentes, mais si semblables en même temps. Toutes faisaient partie d'Ernest, chacune avait sa place en lui, chacune l'avait construit à sa façon.

      " ... Un infime échantillon de ce que j'ai trouvé de plus beau , de plus original et de plus émouvant, mais aussi des écrits que l'on m'as donné , et mes propres travaux "


    Un infime échantillon. Oui, elle en était persuadé. Chaque oeuvre pouvait toucher une personne à sa façon. Tout entreposer dans une pièce aurait été impossible. De même que tout posséder, et peut-être était-ce aussi ça, le charme de l'art. Le redécouvrir toujours, même lorsque l'on n'est pas l'heureux propriétaire. Même surtout. Et pourtant, Stella imaginait le regard d'Ernest lorsqu'il redécouvrait des oeuvres, des peintures, écrits auxquelles il n'avait pas eu affaire depuis un moment. Son regard changeait avec les années, comme tout le monde. Une nouvelle interprétation pouvaient alors voir le jour. Peut-être même cela l'inspirait-il. Ce changement perpétuel qui émanait d'une création pourtant stable et définitive.

    Il y avait aussi ses propres oeuvres. A cette idée, pourtant si ogique et naturelle, son coeur se serra. Ernest lui accordait une confiance phénoménale. Il partageait sa vie avec elle, en lui offrant le privilège de lui montrer ses coups de coeur, mais aussi son propre passé. Entreposé ici sous forme d'art qu'il avait découvert, mais aussi celui qu'il avait créé de lui-même. Les mots qui étaient sortis de son cerveau. Il devait y avoir des originaux, avec son écriture qui avait accompagné sa réflexion.

    Il lui proposa de choisir une oeuvre au hasard. Elle leva les yeux vers les étagères, n'osant pas les toucher, regardant autant que possible les livres qui s'offraient à elle. Et pourtant; la tache était rude. A chaque fois qu'elle en regardait un, elle remarquait les autres à ses côtés. L'appel des mots était perceptible. Son regard se perdait lorsqu'elle remarqua un livre, un peu plus gros que ceux qui étaient à ses côtés. Il avait un dos foncé, et semblait assez ancien. Elle leva le bras et s'en saisit délicatement, presque timidement, puis regarda la couverture, sobre mais digne d'une grande oeuvre, avant de se tourner vers Ernest, l'entendre parler avec passion de ce livre qui l'avait touché. Elle vit alors qu'il s'était lui-même saisi d'une oeuvre. Plus curieuse qu'elle ne le désirait, elle s'avança doucement, cherchant à décrypter le regard d'Ernest, alors plongé sur les mots qu'il lisait, alors qu'elle avait toujours le livre dans sa main, comme si elle voulait le protéger, tel une relique du passé d'Ernest. Elle se mit à imaginer Ernest le lisant, à quel âge il l'avait lu pour la première fois, et l'impact qu'il avait eu sur lui et sur son imagination. Après tout, ils en avaient déja parlé. Un artiste pouvaient en inspirer un grand nombre d'autres avec une oeuvre ... ou même une simple phrase.
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MessageSujet: Re: Although not the most honest means of travel, it gets me there nonetheless || Ernest   Although not the most honest means of travel, it gets me there nonetheless || Ernest EmptyDim 30 Aoû - 17:56


    Juste l'avoir à mes côtés. Je ne demandais rien de plus que la présence, fascinante, enivrante, de Stella . J'avais envie d'apprendre à la connaitre, je voulais qu'elle s'ouvre, se libère de ce poid qu'elle trainait en permanence avec elle . Ces pensées enfermée dans sa tête, ses problèmes qu'elle retenait enfouis en elle , elle devait s'en affranchir . Pour rester cette jeune musicienne mystérieuse ... tout en étant plus heureuse . C'était certe prétentieux, mais je savais , dans le fond, qu'il lui manquait quelque chose pour atteindre son vrai bonheur . Un détail infime , un dernière chose à régler avant de réellement tourner la page.
    Moi aussi, j'avais laissé mes devoirs derrière moi . Des affaires importantes à récuperer . Et des personnes, évaporées dans la nature après que je les ai abandonnées . J'étais allé le plus loin possible en essayant de les oublier, et j'arrivais à la limite de ce qui m'était possible de faire en ignorant la vérité . Nous étions donc deux à nous heurter a un obstacle.

    Soudain , je remarquai que Stella était ailleurs . Tourmentée ... ou plutôt , tracassée. Je me reconnaissais encore dans cette façon d'être perdu dans ses pensées, d'être là en étant absent dans le même temps . J'avais une vague idée de ce qui la préoccupait , mais je ne fis aucun commentaire .

    J'avais mon propre parasite , cette personne qui me hantait par moment . Quelqu'un qui avait généré des remords, des regrets et de la haine. Parfois je me demandais si notre séparation relevait de la fatalité . Si ce n'était pas ma faute, a moi et mes idéaux ... j'aurais pu emmenagé à Baltimore avec elle . Elle aurait exigé une maison a Roland Park , décorée selon ses goûts . Mais s'aurait été pareil qu'à pareil . Les lieux changent et les personnes restent les même . Que penserait-elle si elle savait qui je suis devenu ? Nous ne communiquons plus . C'est finis . Un chapitre fermé . Pas oublié, juste clos . J'avais au moins su gérer ça dans ma vie.

    Seul dans cet appartement , jour après jour, j'avais appris a gérer ma vie sans aide . Sans disjoncter comme j'avais pu le faire pendant mon adolescence . Grâce à Fly, j'étais devenu un homme plus mûr, plus équilibré . Je m'appliquais à équilibrer travail , famille et ... les autres . Mes amis . Je classais Stella dans une quatrième catégorie, innomable, particulière, à l'image de ce que la jeune femme était pour moi ; un insolvable mystère .
    Moi, je n'avais plus vocation à garder mes secrets . Puisque les semaines qui passaient me rapprochaient un peu plus du jour ou Wellington déciderait de mettre fin a mon petit monde . La fin de la page blanche ... le scandale . Voila ce que j'avais toujours voulu éviter. Je préfèrais les discrets coup d'éclats aux folies médiatiques. La sobriété aux paillettes . Malheureusement, il y avait des fois ou l'on ne vous laissais pas le choix .

    En regardant dans les yeux de Stella, je voyais la liberté, l'anonymat que je n'avais plus . Je voyais des rêves, de l'envie, un passé, des combats ... Et je ressentais des émotions nouvelles . Bien sur, des mots pour les nommer me venait à l'esprit, mais je niais . Je me mentais, pourtant conscient qu'il fallait que je me pose vraiment la question . Mais j'éludais, encore et encore .

    La voix de Stella fit écho à mon murmurre, bref échange de pensées , pas si anodin que cela . Conscient qu'il fallait que je reponde pour que cet interlude s'arrête, j'esquissais un sourire, un peu narquois, avant de formuler une petite question.

      « Tu es intransigeante sur ce point , n'est-ce pas ? Pourtant je pense, et c'est peut-être illusoire, que les choses changent, que l'art évolue ... et que certaines personnes sont des artistes qui s'ignorent . »


    La tolérance, l'espoir, voila ce qui me faisait rêver . A quoi servirait nos vies si nous étions tous condamnés ? Le changement est une partie importante de nos vies . Les saisons passent , et l'on devient une nouvelle personne , et l'on découvre de nouvelles personnes. But my heart , it don't beat the way it use to ... Et ces personnes apportent le renouveau avec elles .

    Stella était mon printemps après l'hiver passé, porteuse des promesses d'un jour meilleur. La sensation, les émotions que je ressentai en sa présence me donnait envie de rester avec elle plus qu'avec quelqu'un d'autre. Je prenais conscience que j'avais envie de rester avec Stella , qu'elle reste à Baltimore . Je voulais élucider le mystère qui l'entourait .

    Perdu dans ma lecture , je ne l'avais pas vu se saisir d'un vieux livre . Dix ans d'oeuvres d'art ... beaucoup plus au final . Je levais les yeux de ma feuille jaunie pour mieux observer la jeune musicienne . Elle tenait l'objet presque comme si elle avait peur, peur de le détruire , de l'abimer par un simple contact . Le passé est tellement fragile ... pourtant ce livre, il tiendrait encore des années . J'en avais la certitude . Doucement, je lui pris des mains , et commencait à le feuilleter . Les pages n'étaient pas numérotées , le chaos servait ici d'ordre . Je m'arretais face a un poème . Mon poème . J'avancais jusqu'a la fin de l'ouvrage, pour trouver la dédicasse . Une étincelle s'alluma dans mes yeux , en lisant les mots , en reconnaissant l'écriture . Impossible de ne pas raconter l'histoire de ce livre à Stella, et pourtant , je savais que j'ouvrais la porte à de nouvelles interrogations de sa part .

      « C'est un cadeau , pour l'anniversaire de mes quatorze ans . C'est ma tante qui me l'as offert ... elle l'a fait relié elle-même . A l'intérieur il y a certain de mes poèmes, et certains poèmes de mes auteurs préfèrés . Regarde celui là , d' Albert Salmain ... »


    Je tournais jusqu'à arriver a une page écornée . D'une voix claire, j'énoncais en français ;

      « Oh ! Écoute la symphonie ;
      Rien n'est doux comme une agonie
      Dans la musique indéfinie
      Qu'exhale un lointain vaporeux...

      D'une langueur la nuit s'enivre,
      Et notre coeur qu'elle délivre
      Du monotone effort de vivre
      Se meurt d'un trépas langoureux .

      Glissons entre le ciel et l'onde,
      Glissons sous la lune profonde :
      »


    Je la fixais dans les yeux . Depuis plusieurs années , je donnais des conférences, des interviews, je discutais avec tout le monde , mais je n'avais jamais l'occasion de parler d'autre chose que de moi ou de philosophie , d'idées abstraites, élaborées . Pourtant , je préférais de loin le plaisir de simplement lire, présenter la poésie d'un auteur d'un autre siècle, d'une autre nationnalité , sans autre volonté que de montrer . Je terminais la dernière strophe du poème, en faisant à mon interlocutrice un sourire des plus sincère qui soit .

      «Toute mon âme, loin du monde,
      S'est réfugiée en tes yeux.
      »


    Et voila . Le moment de magie était passé ... elle connaissait désormais l'histoire de ce livre . Bien sur je n'avais pas tout dit . J'avais également le droit, à mon tour, de laisser le mystère , l'ombre qui planait sur la pièce . J'ajoutais une précision, pour fermer définitivement la parenthèse ...

      « C'était le poème favori de ma tante . Quand elle me le lisait, j'étais emportée par les mots , je partais ailleurs, loin de mes problèmes . Je ne lis pas aussi bien qu'elle , mais j'essaie de retranscrire la magie de ces instants ; le bonheur d'oublier ses problèmes ... »


    Stopant le flot de souvenirs qui se bousculaient dans mon esprit, je me sentais mal . Ca devait se voir, je priais pour que ce soit discret . Je n'aimais pas la compassion, c'était un sentiment honorable mais ce qui est fait est fait, et l'on ne peut rien y changer . Le passé n'évolue pas , il hante .

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MessageSujet: Re: Although not the most honest means of travel, it gets me there nonetheless || Ernest   Although not the most honest means of travel, it gets me there nonetheless || Ernest EmptySam 5 Sep - 23:32

    Les sentiments se mêlaient toujours dans l'esprit de Stella, et pourtant, les sensations restaient les mêmes. Son ventre qui s'était étrangement serré lorsqu'elle était devant la porte de chez son hôte, prête à faire entendre sa présence, s'était peu à peu transformé en un sentiment infini de bien-être auquel s'ajoutait l'envie de découvrir et de partager. Tout semblait si évident en sa présence qu'elle aurait pu se contenter de ce moment pour le restant de sa vie. Aucun doute, il était fait pour être l'un des plus beaux de sa vie. Celui où elle s'engouffrait davantage dans l'âme d'Ernest. Comment exprimer cela autrement ? A force de chercher les mots, Stella ne les trouvait plus. C'était comme des nuages qui s'ouvraient devant elle, un mur qui s'abattait et lui permettait de voir la vie autrement. Elle n'était plus seule, perdue dans son monde. Bien sur, il y avait toujours eu ses amis, Aubrey et Evey ... mais ça n'était pas pareil. En quoi ? La question ne pouvait pas être fuie en permanence. Plus elle devenait plus claire dans son esprit, plus Stella s'en éloignait, la réponse étant trop près d'elle pour qu'elle ne puisse, ou ne veuille, la distinguer. C'est un peu comme lorsqu'on est trop près d'un écran et que l'on ne parvient à identifier seulement que quelques morceaux de l'image. Ou qu'on la voit floue.

    Alors oui, Stella se révéla tracassée. La sensation de bien-être était toujours présente chez la musicienne, car il ne pouvait pas en être autrement dans cet endroit. Mais à cela se mêlait ce sentiment auquel elle refusait de donner un nom, et qu'elle avait toujours craint de ressentir à nouveau. Cette peur de recommencer ses échecs la tourmentait chaque jour. Elle qui regrettait déja parfois d'avoir agi comme elle avait pu le faire ... rien de pire alors que de se savoir capable de recommencer. Quoi que. Lorsqu'on y réfléchissait, les données étaient bien différentes, les acteurs plus nombreux et plus stables. Si elle recommençait, peut-être serait-ce différent ? Elle l'espérait de tout son coeur, mais alors qu'elle en vint à avoir une idée plus nette de ce qui l'attendais, se dessinait devant ses yeux, des mots qui prenaient forme et des sentiments qui devenaient plus clairs, elle se referma à nouveau à eux. Ca n'était pas le moment. Du temps, elle en avait eu, elle en aurait de nouveau. Pas question de se perdre dans ses propres pensées alors que l'on peut se perdre dans les beaux yeux d'Ernest.

    Elle regarda de nouveau son hôte. Il avait ce regard qui le rendait indéniablement si différent de la masse, et ce visage si doux que Stella ne pouvait que le regarder alors qu'il parlait.

      " Tu es intransigeante sur ce point , n'est-ce pas ? Pourtant je pense, et c'est peut-être illusoire, que les choses changent, que l'art évolue ... et que certaines personnes sont des artistes qui s'ignorent . "


    Ces mots représentaient un idéal auquel Stella aimait s'accrocher elle aussi. Mais oui, comme il l'avait dit lui-même ... elle était intransigeante sur ce point. N'importe qui pouvait être artiste, chaque chose créée en ce monde avait sa valeur propre qu'il ne fallait en aucun renier, car elle avait sa propre force, son âme propre. Et pourtant ... savoir que l'on pouvait faire de l'art, créer ... juste par interêt, par soucis de gagner de l'argent, ça avait le don de dégouter Stella. Et pourtant, elle aussi rêvait de ce pouvoir que l'on ne connaissait finalement pas si bien que cela. Celui de l'art, qui évolue, change, et que chacun peut en être acteur. Et ça, elle ne disait pas le contraire. Stella comprit qu'Ernest voulait que cet interlude aie une fin, elle acquiesça légèrement, en accord avec ses mots et pourtant y réfléchissant toujours.

    La changement, l'évolution. Voilà une étape importante de la vie de chacun. Tout le monde change, c'est indéniable. Il nous est impossible d'être la même personne à huit, seize ou cinquante ans. Chaque chose avait sa valeur propre à chacune des étapes de notre vie. L'art, supposé être le reflet de l'âme, prenait alors tout son sens. Celui de sonder le passé, le présent et l'avenir, et d'en faire une oeuvre, quelque chose de particulier, reflétant une seule personne comme un millier, maintenant, auparavant, ou dans l'avenir.

    Finalement, ses pensées vagabondèrent pour se réfugier dans les oeuvres qui l'entouraient. Ici était la preuve des changements qui faisaient vivre l'art. De toutes les formes sous lesquelles on pouvait le trouver. Des peintures, des dessins, des romans, des poèmes ... Tout avait sa part de beauté et de signification, rien n'était dû au hasard. Ernest avait choisi et créé ce qui le représentait, autrefois ou à présent, peu importait. Chaque oeuvre avait son importance, sa valeur. Et bien sur, par valeur, l'on entend pas forcément valeur marchande. Chacun de ces livres avait une histoire, une raison d'être, et surtout, chacun faisait partie de l'histoire d'Ernest. Stella avait envie de tout voir, tout découvrir, tout lire, tout regarder avec minutie. Ses yeux vagabondaient partout, se perdant parfois davantage sur un vieux livre élégamment relié et sur un dessin aux formes interpelant son regard envouté.

    Ce fût donc des étoiles plein les yeux, et avec grand soin, qu'elle prit ce livre qui, on ne sait pour quelle raison, avait interpelé Stella. Pourquoi cet ouvrage plus qu'un autre alors que la salle en était remplie ? Pourquoi ? Elle n'en savait rien, mais sa main avait tout naturellement glissé vers lui, comme si à ce livre étaient accordées des réponses, du réconfort et une partie importante du passé d'Ernest. Celui-ci ouvrit le livre lorsqu'elle le lui tendit délicatement. La musicienne regarda le regard de l'auteur courir sur les pages, se remémorer chacune des pages et de leur histoire. Elle prit le temps de regarder avec attention son visage, scruptant les moindres détails pour s'en souvenir une fois ce moment passé. Chaque bonne chose, même que l'on pouvait considérer parfois comme insignifiante, était bonne à prendre. Elle ne voulait pas oublier ses cheveux bouclés, ni sa fine bouche ou son regard profond. Elle voulait se souvenir d'Ernest en entier. De sa voix, de ses mains qui tournaient doucement les pages du volume et de ses bras dans lesquels il avait l'air d'avoir réfugié tout le réconfort du monde pour le lui offrir.

    Il lui parla alors de cet ouvrage. Alors, c'était ainsi; il était bel et bien rempli de souvenirs. Consciente d'avoir peut-être touché un point sensible de son passé, elle n'osa pas demander plus d'informations, et pourtant elle mourrait d'envie d'en savoir plus. Sur son adolescence, où il aimait déja l'écriture et écrivait déja avec ses propres mots son propre chant des rimes, sur sa tante. Alors elle sortit ces quelques mots.

      " Ta tante te connait bien, et a l'air de beaucoup t'aimer. "


    Evidemment, si elle avait su qu'elle mettait les pieds dans le plat, jamais elle n'aurait prononcé ces mots.

    Puis il lut un poème. En français. Aussitôt, le chant de la langue qui parvint à ses oreilles la fit frémir. Au fond, quoi qu'elle dise, parler français lui manquait. C'était un réconfort dont elle avait surement besoin lorsqu'elle chantait dans sa langue natale. Mais entendre Ernest parler la langue avec laquelle elle avait grandi, avec cet accent imperceptible, lui procurait une sensation de chaleur extrême. Un retour aux sources, accompagné de celui dont elle désirait la présence plus que tout au monde. Le poème n'était pas anodin non plus, et ça Stella le comprit immédiatement. Il représentait beaucoup, en bien des points. Ernest avait encore une fois la même perception des choses qu'elle-même car il avait ressenti ce besoin de le lire aujourd'hui, et cette envie de le découvrir lorsqu'il avait treize ou quatorze ans.

    Le regard du lecteur se fit transperçant et rempli de sentiments alors qu'il la fixait, et lui donna un sourire on ne peut plus sincère avant de finir le poème.

      " Toute mon âme, loin du monde,
      S'est réfugiée en tes yeux. "


    Un quart de seconde, devant ce sourire rempli d'espoir et ce regard profond, avec ces mots en fond sonore, résonnant dans l'âme de la jeune femme, Stella eut cette sensation d'être exactement à sa place, au bon moment, avec la bonne personne, et surtout de partager ces mots comme avec personne d'autre. D'écouter les sentiment transparaitre à travers eux, la voix d'Ernest servant d'intermédiaire entre le papier et les sensations. Ces mots lui correspondaient, leur correspondaient. Tout fut clair, limpide. Le mot, celui qu'elle redoutait tant, apparut clairement à elle. Cette sensation agréable de voler, de se sentir forte et libre transparut surement dans son regard, et s'envola finalement. Et même si ça l'effrayait à nouveau, elle faisait tout pour s'en souvenir, de ça aussi. De ce moment intense où elle avait eut envie de se blottir dans les bras de l'auteur et de l'entendre parler français, de l'entendre dire les mots de ces poèmes, peut-être même ses propres poèmes.

      " J'aime aussi beaucoup ce poème. Et ... tu le lis très bien, parole de française. " fit-elle avec un petit sourire, autant par sincérité que pour essayer de faire s'envoler ce regard un peu trop sombre qui se dévoilait chez Ernest.

    Une faible lueur à peine discernable, mais qui faisait penser que quelque part, Ernest avait un malaise de conscience, et Stella priait pour se tromper; sont but n'était pas de le mettre mal à l'aise. Elle voulait partager, vivre intensément ce moment comme il se devait.

    [Pardon pour le temps de réponse ><]
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MessageSujet: Re: Although not the most honest means of travel, it gets me there nonetheless || Ernest   Although not the most honest means of travel, it gets me there nonetheless || Ernest EmptySam 12 Sep - 22:40


    Hors du temps , voila le mot exact pour parler de mon état . En présence de Stella, j'oubliais le reste de monde . Elle seule comptait, ce qu'elle allait dire, ce qu'elle allait me dire ... Je n'avais jamais été aussi interressée par quelqu'un . Fasciné par chacun de ces gestes, de ce que son regard me transmettait, de tout ce qui émanait de cette étudiante si particulière . La ou tant de personnes copient les autres, elle avait son propre style, ses idées . Stella , tellement mature malgrès son âge, me comprenait comme personne ne l'avait fait jusqu'alors . De son esprit au mien il y avait des similitudes, des différences enrichissantes ... Nous étions deux artistes , musicienne et écrivain , qui dans la mesure de nos moyen essayaient de changer les autres . Mais j'avais désormais envie de changer les autres avec elle, pour elle . Bien sur, je sais que je ne devrais pas ressentir ces sentiments pour elle . Je sais également ce que c'est , et que je ne pourrais plus l'ignorer encore longtemps . En attendant , j'étais la , avec cette femme extraordinaire , qui regardait mes livres .

    Ces ouvrages exposés en désordre , je les offrais a son regard critique, à son jugement . Elle avait le droit de detester , de trouver ça ridicule et pourtant je lisais dans ces yeux de l'admiration. Elle était heureuse de ce que je lui montrais , de ce bout de moi que je lui offrais . Stella avait su découvrir dans cet amoncelement de travaux divers, l'oeuvre qui allait me bouleverser . Le sujet sensible rangé dans les rayonnages , jusqu'au jour ou j'oserais l'aborder . Et bien voila, j'y étais . J'avais parlé à Stella des artistes qui s'ignoraient , qu'on devrait féliciter pour leur travaux involontaires . J'aurais du ... dire ces choses là à ma tante au lieu d'y penser maintenant . Helas il est trop tard . Les temps changent et l'on va de l'avant, tant bien que mal.

    Précedemment , au café , j'avais découvert que Stella avait du aller de l'avant . Fuir Paris, fuir quelque chose ... abandonner sa vie derrière elle . Cette souffrance était ancrée en elle . Elle semblait tellement habitué a endurer les choses, a ne pas se plaindre . C'était une femme forte en apparence, et pourtant dans ses yeux je lisais une fragilité, des faiblesses insoupçonnées . Stella avait été malheureuse , plus que certain pourraient en supporter, j'en étais convaincu . Aujourd'hui je tentais de lui montrer autre chose que du malheur . En l'entendant parler de ma tante , j'eu un pincement au coeur . Oui, ma tante m'aimait bien , et me connaissait parfaitement. Je tentais de me detendre , avec difficulté . Néanmoins, il fallait bien répondre , et je refusais de mentir à Stella .


      « Ma tante est morte pendant une croisière quand j'étais adolescent ... et je n'ai pas envie d'en parler . »


    Voila, c'était dit . A la fois, vrai, claire , et ne necessitant aucune suite . Une réponse fermée ... J'étais doué pour éviter de parler de moi. Il était dure de me faire parler , sauf en usant de ruse . Fly a pris des mois , combien de temps faudrait-il à Stella ? Moins . Mille fois moins . Elle en savait déjà pas mal sur Fly, sur mes fuites . J'avais l'envie irresistible de lui parler . La confiance que je portais en elle n'avait pas de limite . Elle n'avait pas le profil d'une traitresse , c'était une artiste, une rêveuse, un recluse pour certain mais en aucun cas une manipulatrice . Contrairement a ces deux personnes qui voulaient mon influence, elle appréciait juste ma compagnie, au moins autant que j'apréciais la sienne . J'aurais pu rester ici une éternité . Dans ses yeux ... et loin, très loin du monde . Son compliment sur ma lecture me fit plaisir . Ainsi je n'avais pas perdu la main ... la mélodie de cette langue se ressentait encore quand je lisais . J'avais voulu transmettre cette émotion, cette joie que me donnais ce poème, autrefois , à Stella . Son sourire témoignait du fait que je lui avais transmis quelque chose. Je souriais à ma tour . Sincèrement , simplement . En français , j'esquissais quelques petites phrases .

      « Merci . J'ai appris tôt à parler français ... et je crois que ne m'arreterais jamais . »

    Ving minutes s'étaient presque déjà écoulée , à une vitesse fulgurante . La durée d'un évenement était ainsi relative . Une interview d'une heure semblait souvent interminable, alors que la compagnie de Stella transformait les minutes en seconde . Dans mon appartement, isolé des agressions extérieures, nous avions l'occasion de nous découvrir, d'apprehender des parties de nos personnalitées respectives qu'on gardait cachées . On peut voyager partout et se trouver nulle part , se découvrir à l'abri dans des endroits ignorés, oubliés . Sous le toit, plus près du ciel et loin du sol ou des milliers d'âmes s'écrasent, je me sentais plus proche de Stella . Je ne ressentais pas sa présence comme une intrusion . Elle s'intégrait a mon univers, et je ne le dirais jamais assez, arrivait à me comprendre .

    A contre-coeur, je mis fin à cet visite, cet agréable interlude .

      « Je pense que le repas est prêt ... je te montrerais le reste de l'appartement plus tard . »

    J'ouvrais la porte de la salle de l'archive, attendant que Stella sorte avant de refermer. La peinture de Wendy, vue de près , comportait quelque défauts . C'était le charme de l'art . Un ramassis de défauts ... qui vont bien ensemble pour finalement former une qualité . Ce couloir m'inspirait toujours ... J'ouvris une nouvelle porte , et nous débouchame de nouveau sur la grande salle. Mon ordinateur était encore sur la table , entouré de mes brouillons . Doucement, je rassemblais les papiers en un petit tas , refermait mon ordinateur et le posait de côté .

      « Désolé pour le désordre ... j'ai commencé un nouveau livre, et la mise en place de l'intrigue nécessite toujours beaucoup de ... bazar . »

    Souriant, je me dirigeais vers la cuisine . L'odeur de la pizza , cuisinée ce matin même, était délicieuse . Certe, c'était de la cuisine de célibataire , mais c'étais mieux que rien . J'aurais détésté a avoir a servir des surgelés . Un principe que Fly m'a incluqué en France .

      « Tu me donne un coup de main ? »
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